Dans un billet publié sur Entrepreneur.com, Richard Branson, fondateur du groupe Virgin, répond à la question suivante : en tant qu’entrepreneur, est-il préférable de travailler sur plusieurs projets à la fois ou au contraire vaut-il mieux se concentrer sur un seul ? Une question intéressante à poser à cet entrepreneur touche-à-tout de génie qui a commencé par lancer un magazine pour étudiants avant de vendre des disques par correspondance, puis qui s’est diversifié dans les livres, les vidéos, la musique avec Virgin Records, la banque, le téléphone mobile, le transport aérien et ferroviaire, le cola… et jusqu’au tourisme spatial. Il y a des avantages et des inconvénients pour chaque option, répond Branson. La réponse varie aussi en fonction de l’expérience et de la personnalité de l’entrepreneur. Explications avec exemples à l’appui tirés de l’histoire du groupe Virgin et trois règles à appliquer.

1 – Un seul projet quand on débute

Cette règle s’applique surtout quand on débute comme entrepreneur, explique Branson. Quand vous lancez votre première entreprise, vous avez tellement de choses à apprendre dans des délais très courts qu’il est préférable de se concentrer sur un seul projet. Mais une fois que vous et votre équipe avez réussi, vous pouvez appliquer les recettes de votre succès à d’autres projets et ensuite lancer simultanément deux projets.

A ce titre, Branson cite l’exemple de la société de production de films, Virgin Films, qu’il avait lancé au tout début du groupe Virgin en même temps que la compagnie aérienne Virgin Atlantic. En 1984, lorsque Virgin Films a adapté au cinéma le roman de George Orwell “1984”, les coûts du film ont explosé (ils ont été multipliés par trois par rapport au budget initial), ce qui a failli entraîner la faillite de l’ensemble du groupe. Par la suite, ajoute malicieusement Branson, nous avons monté une autre société de production de films, Virgin Produced, qui cette fois-ci marche bien mieux que la première.

2 – Savoir prendre des risques

Branson met toutefois un bémol à cette première règle en racontant sa propre histoire. Il est important pour un entrepreneur de se projeter dans le futur et d’examiner toutes les options qui s’ouvrent à lui, souligne t-il. Lorsqu’il a créé en 1960, à l’âge de 16 ans, son magazine pour étudiants, il a aussitôt dans la foulée lancé une activité de vente par correspondance de disques. Et bien lui en a pris, car lorsque les recettes du magazine ont chuté en raison du manque de publicité, il a réorienté toute son activité vers les ventes de disques et la société Virgin Records. S’il n’avait pas créé cette deuxième activité, il n’aurait pas pu le faire aussi rapidement. Si vous vous lancez dans du multitâche, ajoute Branson, il faut être sûr de pouvoir réellement le faire et pour cela rien de mieux que de savoir déléguer les tâches à des personnes compétentes.

3 – La force de l’expérience

Troisième règle : quand on est expérimenté, on est plus fort. Plus on fait les choses, plus cela devient facile de les faire, souligne Branson. Cela n’est jamais facile de se lancer comme entrepreneur mais au fur et à mesure de l’expérience accumulée, on est capable de résoudre plus vite et plus efficacement les problèmes. Par exemple, lorsque Virgin a développé ses services de téléphonie mobile dans le monde entier, cela s’est fait très facilement dans les derniers pays où la société s’est implantée (Chili, Colombie, Mexique) car le groupe avait tiré les leçons des implantations précédentes. Enfin, dernier conseil de Branson : quand l’on devient célèbre et que l’on a réussi, ce sont les gens qui viennent vous proposer des projets. Il faut avoir la force de dire non – quelles que soient les implications financières – si vous sentez que ce projet ne correspond pas à votre marque. A long terme ce sera bon pour votre réputation et votre compte bancaire.




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Sophie Lhameen
Sophie Lhameen, journaliste multimédia (web et print), a travaillé pendant 15 ans comme journaliste spécialisée sur l'Afrique avant de devenir en 2008, rédactrice en chef adjointe du magazine Le MOCI (Moniteur du commerce international) jusqu'en janvier 2013. Ses centres d'intérêt : l'entreprise, le management, les ressources humaines, l'emploi, l'économie, l'intelligence économique et de l'international. Google+