Burn-out, bore-out, brown-out, blur-out, quiet quitting, quiet firing, tels sont les termes que l’on voit émerger de plus en plus lorsque l’on parle du mal au travail. Que se passe-il au sein de nos entreprises ? Utiliser ces termes anglo-saxons ne revient-il pas à vouloir cacher l’arbre derrière la forêt ou mettre la poussière sous le tapis ? « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur de ce monde », écrivait Camus en 1944. Une formule d’actualité qui met le doigt sur l’une des problématiques les plus décriées dans le monde du travail sur le sujet de la souffrance au travail : le tabou.

Les entreprises sont confrontées à la vague du désengagement

Isolement, stress chronique au travail, perte de sens, remise en question, fatigue mentale, crise sanitaire, peur de l’avenir dans un contexte d’inflation et de guerre sont autant de raisons valables pour que les travailleurs se désintéressent, perdent toute motivation et s’épuisent.

Le télétravail a démultiplié les conséquences du manque de lien entre les collègues. Comment un clavier et un écran pourrait compenser un échange entre collègues ou se substituer à une discussion pour éclaircir un malentendu avec son responsable ? La liberté de s’exprimer sur son travail est la solution la plus efficace pour permettre de détecter les difficultés et d’agir avant que l’entreprise et leurs managers d’équipes ne soient confrontés à la démotivation, la démission, les conflits. Malheureusement, dans le contexte de crise actuelle, cette nécessaire expression libre n’a jamais été aussi réduite voire absente.

N’est-ce pas aussi à l’image de la société dans laquelle nous vivons ? Comment considérer la souffrance au travail comme un enjeu de santé publique lorsque, même pendant des présidentielles, nous n’entendons parler du travail que sous l’angle du chômage et du départ à la retraite ?
A force de ne pas être à l’écoute des besoins et des attentes dans le monde du travail, nous pouvons nous attendre à l’étendue de phénomènes liés à l’exposition du mal au travail.

La qualité de vie générale au secours de l’engagement des travailleurs ?

La souffrance au travail est un sujet complexe qui ne peut plus être pris à la légère. Peut-être devrions-nous nous poser cette question : est-ce que la qualité de vie au travail, dont on entend à peu près partout, est suffisante pour qu’un travailleur se sente bien et aie tous les moyens à disposition pour s’impliquer et s’engager ?
Oui, la souffrance au travail peut avoir de nombreuses conséquences négatives sur la performance des salariés et de l’entreprise mais, aujourd’hui, d’autres éléments entrent dans l’équation. La qualité du sommeil, l’alimentation, la vie en dehors du travail, l’éthique de l’entreprise, l’engagement de l’entreprise devant les enjeux climatiques sont désormais indispensables lorsque l’employeur décline sa carte d’identité devant un candidat.

Alors que l’on n’a jamais autant évoqué le sujet des risques psychosociaux, et de résultats d’études révélant que les cas de burnout de plus en plus nombreux, le monde du travail séduit de moins en moins. Les travailleurs sont de plus en plus difficiles à trouver, sont plus volatiles et de nombreux secteurs sont en tension. Les entreprises n’ont plus le choix, elles doivent aller plus loin que les conditions de travail pour convaincre et fidéliser leurs ressources humaines. Toutes les réponses tant convoitées à cette équation sont détenues par les salariés, les cadres et les dirigeants. Et si libérer la parole était l’arme de construction massive d’une entreprise attractive, responsable, associant performance sociale et économique ?

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Autopsie d’un burn out Credit Depositphotos