Formations et apprentissages

Lorsqu’elle ne subit pas trop de turbulences, l’entreprise peut être tentée de pérenniser des formations qui ont fait leur preuve, qui ont accompagné sa croissance et qui contribuent à son identité. Elle utilisera alors sans doute comme l’année précédente les mêmes outils pédagogiques, avec le même réseau de formateurs, et elle continuera de valider des systèmes qui ont jusqu’à présent donné satisfaction à tous. Les cadres de l’entreprise et les consultants agissent comme des partenaires de longue date et leur collaboration est bien huilée.
Aujourd’hui, ne pas subir de turbulences pour une entreprise semble être une utopie, un vœu pieux. Si certaines voient leurs conditions de croissance à peu près stables, ou si elles se sont positionnées sur une niche et que leur activité les met à priori à l’abri des aléas du marché, la plupart traversent des difficultés momentanées ou plus profondes. D’une manière générale, chacune est en veille et se doit d’anticiper pour s’adapter à une nouvelle réglementation concernant son métier, pour suivre les avancées technologiques et innover, pour gérer un nouveau contexte concurrentiel, plus globalement afin d’être en phase avec les avancées de la société toute entière.

Veiller également à l’humain

Car cette veille technique et commerciale qui concerne le cœur de métier de l’entreprise doit également s’accompagner d’une veille que l’on pourrait qualifier d’humaniste, pour s’adapter aux revendications et avancées sociétales qui jaillissent de toutes parts en même temps, en particulier au sein même de l’entreprise. Cette veille peut s’illustrer dans une nouvelle gestion humaine des individus et des carrières, dans une nouvelle appréhension des risques psycho-sociaux. Les entreprises peuvent alors être tentées de faire évoluer leurs normes de formation et d’apprentissage afin de se rapprocher des nouvelles exigences et ouvrir leur consultation à d’autres modèles de formations, plus novateurs, plus contemporains et donc plus appropriés.
La Programmation NeuroLinguistique date du début des années 80, sous l’impulsion d’un psychologue et d’un linguiste. Ces 2 personnes sont parvenues à modéliser certains individus très brillants, c’est-à-dire à extraire de leurs réactions à des situations des standards de réponses adaptés, pertinents, voire ayant la possibilité de retourner à leur avantage une situation d’adversité. Ces comportements pouvaient à leur tour s’analyser, se comprendre, puis s’apprendre et se reproduire afin de s’exporter n’importe où pour n’importe qui, comme un calque sur des situations de même type.

Neurosciences et PNL

De nombreux organismes de formation utilisent la PNL comme complément à leurs modules, certains même n’utilisent qu’elle. Or cet outil, controversé et ne reposant sur aucun socle scientifique avéré, connait également ses limites, à trop affirmer, trop cloisonner jusqu’à oublier la dimension affective et émotionnelle de l’individu. Le temps, qui reste quoi qu’il en soit un concept, avance pourtant si vite que les découvertes scientifiques des neurosciences rectifient, lorsqu’elles ne les invalident pas totalement, les découvertes d’hier. Ces découvertes réalisent des sauts de plus en plus importants, en particulier sur ce qui touche au comportement en général et au fonctionnement du cerveau en particulier. La PNL semble quelque peu obsolète aujourd’hui. Cerveau droit vs cerveau gauche, qui peut encore se satisfaire d’un postulat aussi manichéen et simpliste réduisant la complexité de notre cerveau à un interrupteur ?
Les neurosciences sont à la pointe des systèmes de formations. En réalité si elles ne découvrent rien de nouveau, dans le sens où elles expliquent des mécanismes internes qui ont toujours eu cours, elles introduisent cependant dans l’entreprise un environnement scientifique indiscutable, ce dont elle ne peut ni faire abstraction ni faire l’économie. En formation, comment pourrait-on encore ignorer l’impact d’émotions ou de sensations comme la joie ou le stress sur le fonctionnement de notre cerveau, et donc sur la réalité de nos futurs apprentissages, si nous pouvons les mesurer in situ ?

La bienveillance décuple les bénéfices de tout apprentissage

Alors si nous affinons de plus en plus les techniques de formations et d’apprentissages, qu’en est-il de l’engagement du participant ? Qu’en est-il de sa joie d’apprendre ? Lorsque nous utilisons les meilleures techniques d’explication et de vulgarisation, lorsque nous engageons les plus charismatiques des formateurs, que pouvons-nous réaliser de concret pour instiller la joie d’apprendre chez le participant ? Cette disposition d’esprit, cette bienveillance à l’égard de l’apprentissage, reste sans nul doute un prérequis indispensable pour chaque formation, car elle détermine l’ouverture dans laquelle se place le participant, et la quantité d’informations qu’il va filtrer, consciemment ou non. Pourquoi ne pas présenter la bienveillance comme une introduction à la formation, afin que celle-ci puisse durablement s’engrammer en chacun ? Quelques petites heures d’introduction à la bienveillance, en préambule de chaque formation ou apprentissage installe un climat idéal à la réception d’informations qui décuplera toutes les formations à venir, pour le bénéfice du participant et celui de l’entreprise.