Burn-out en France : comment les dirigeants peuvent aider leurs équipes à se ressourcer cet été (et à l’éviter à l’avenir)
Avec l’arrivée de l’été, les salariés français espèrent plus qu’un simple congé : ils cherchent un soulagement face à une crise grandissante au travail : le burn-out. Selon Le Monde, les arrêts maladie liés à la santé psychologique (burn-out, stress, dépression) représentaient 20 % des congés non liés au COVID en 2022, contre 15 % en 2020. Cette hausse est particulièrement marquée chez les moins de 35 ans. Une autre étude révèle que près de la moitié des salariés français ont pris au moins un jour d’arrêt maladie en 2023, soit une augmentation de 14 % par rapport à 2021, le stress et la dépression étant les principales causes.
Le burn-out n’est pas un échec individuel, mais le symptôme d’un dysfonctionnement organisationnel. Il revient aux RH et aux managers de jouer un rôle central pour accompagner les équipes, prévenir les rechutes et construire une culture du travail plus équilibrée et durable.
L’experte en santé au travail Marie Pezé souligne que les femmes en France sont particulièrement vulnérables au burn-out en raison de la double charge professionnelle et domestique, du présentéisme persistant et de la surcharge mentale.
Créer un espace d’écoute empathique
En instaurant des temps d’échange réguliers, sans pression ni jugement, les entreprises offrent à leurs collaborateurs un espace pour déposer leur charge émotionnelle souvent invisible mais bien réelle. En France, l’expression des émotions est plus spontanée qu’ailleurs en Europe : plutôt que de la brider, valorisons cette richesse relationnelle. Car c’est aussi dans ces moments d’ouverture que se révèlent les premiers signes d’un mal-être. Écouter vraiment, c’est déjà agir.
Pratiquer une reconnaissance sincère et personnalisée
La reconnaissance n’est pas une formule toute faite. Pour qu’elle ait un véritable impact, elle doit être sincère, contextuelle et surtout personnalisée. Certains collaborateurs se sentent valorisés par une mise en lumière publique, quand d’autres préfèrent un mot discret, glissé au bon moment. Comprendre ces nuances, c’est faire preuve de considération. Et cette attention nourrit l’engagement, renforce la motivation et tisse un lien durable entre l’individu et l’organisation.
Allier bien-être et développement professionnel
Le bien-être au travail ne se résume pas à des actions ponctuelles. Il s’inscrit dans une vision à long terme, qui lie soin de la santé mentale et valorisation des trajectoires professionnelles. Offrir un accès à un soutien psychologique, via des consultations, ateliers ou ressources internes, est une première étape essentielle. Mais elle ne suffit pas. Investir dans la montée en compétences, offrir des perspectives d’évolution claires et réalistes, c’est aussi répondre
aux causes profondes du burn-out : surcharge, perte de sens, tensions entre sphères personnelle et professionnelle. Le développement est un levier de prévention puissant, au service d’une performance durable.
Montrer l’exemple en matière d’équilibre vie pro / vie perso
Encourager ses équipes à prendre des congés, à se déconnecter réellement, à poser des limites claires est essentiel mais cela n’a de portée que si les leaders montrent l’exemple. Dans un contexte où les arrêts maladie pour troubles psychiques ont doublé en six ans chez les jeunes actifs en France, le rôle modèle du manager n’a jamais été aussi stratégique. Une vraie pause prise par un responsable, sans mails envoyés à 23h ou appels impromptus en vacances, est un signal fort : celui que la santé mentale est une priorité, pas un discours creux.
L’été est un moment clé pour amorcer une vraie lutte contre le burn-out. C’est une période propice pour repenser nos modes de fonctionnement, loin de l’urgence quotidienne. En instaurant une culture de l’empathie, en investissant dans le développement de chacun et en incarnant un rapport au travail plus humain, plus équilibré, les organisations peuvent poser les bases d’un changement durable. C’est ainsi que l’on prépare une reprise plus sereine et que l’on construit, pas à pas, une entreprise véritablement résiliente.