La pandémie de Covid-19 a complètement modifié la manière de travailler de nombreuses entreprises, employeurs et travailleurs du monde entier. En effet, depuis le début de la crise sanitaire, le monde du travail connaît une révolution sans précédent avec l’essor considérable du télétravail ou travail à distance.

Les experts s’accordent tous à ce sujet : le télétravail et formes hybrides diverses combinant travail en présentiel et travail à distance sont définitivement là pour rester. Selon l’OIT, 560 millions de personnes à travers le monde sont passées au télétravail. Ce formidable essor du travail à distance a créé un scénario fait de nombreuses opportunités mais également de plusieurs défis.

Télétravail : impact, risques et défis

Le télétravail a un impact significatif sur la sphère professionnelle et sur les travailleurs. D’un point de vue général, le travail à distance comporte des avantages mais également des risques pour la santé des salariés.

D’une part, le travail à domicile aide à concilier travail et vie privée. Il permet en outre des horaires de travail plus flexibles et stimule l’activité physique. Par ailleurs, un autre avantage est qu’il réduit le temps que le travailleur passe dans le trafic routier et par conséquent la durée de ses déplacements.

On constate également des répercussions sur le marché de l’immobilier. L’attractivité des villes varie désormais en fonction des conditions de travail. Le télétravail a un effet sur les recherches de location ou d’achat. Dorénavant, un travailleur ne devant travailler en présentiel que deux jours maximum par semaine s’installera plus facilement dans une commune moins peuplée. Le site de locations Rentola propose dans ce sens plusieurs solutions locatives dans ces communes moyennes avoisinant les grandes villes de France et de Belgique. Les télétravailleurs ont également modifié leur lieu de vie et de travail. Ils privilégient davantage la maison individuelle et les appartements neufs avec grandes surfaces et espaces extérieurs.

Le télétravail s’est en effet imposé à un moment de la pandémie durant lequel il était impossible de voyager. Par conséquent, les travailleurs ont aménagé leur domicile afin que les économies nationales ne soient pas à l’arrêt. On a ensuite assisté à l’expansion rapide d’objets virtuels perçus jusqu’à présent comme presque futuristes.

Toutefois, d’un autre côté, le télétravail peut également conduire à des journées de travail plus longues. Il peut aussi faire en sorte que les employés doivent assumer des coûts opérationnels normalement dévolus aux entreprises tels que les frais d’accès ou d’énergie.

Dans de nombreux cas, les travailleurs ont dû assumer des coûts supplémentaires. Dans un premier temps, les entreprises n’ont pas payé le coût d’accès à Internet et ne fournissaient pas non plus les articles appropriés qu’un travailleur devrait avoir, comme une bonne chaise de bureau. Parfois, on a même fait valoir que le travailleur ne dépensait pas d’argent pour le transport, et donc qu’il était possible de réduire le budget transport des entreprises. Cela a conduit à la nécessité d’une réglementation dans de nombreux pays.

Enfin, le recours massif des entreprises au télétravail a provoqué l’avènement de toute une série de logiciels de surveillance. Pour surveiller la productivité des travailleurs à leur domicile, les employeurs ont recours à une panoplie d’outils de surveillance qui suscitent la controverse. En effet, ces logiciels ont un caractère fortement intrusif. Ils sont capables de collecter des informations telles que l’usage web des salariés et l’heure de leur connexion et déconnexion. Ils peuvent également réaliser des captures d’écran des travailleurs, les traquer avec la géolocalisation ou encore calculer leur score de productivité. Cette situation a poussé de nombreux pays à régulariser l’usage de ce type de logiciels espion. En France, leur usage est fortement réglementé et les salariés doivent être informés des données à leur sujet collectées par les entreprises.

Télétravail et pandémie : état des lieux et statistiques

Dans l’Union européenne, le télétravail et la réalisation d’une activité professionnelle à distance concernent actuellement entre 18 et 20 % des travailleurs. Des pays comme la Finlande, le Luxembourg et l’Irlande arrivent en tête des États avec le pourcentage de télétravailleurs le plus élevé. D’autre part, on a assisté à une généralisation du télétravail en Allemagne depuis la crise sanitaire. Ce pays a promulgué plusieurs lois qui renforcent le droit des salariés à cet égard. Ainsi, les travailleurs allemands peuvent maintenant décider de travailler à distance depuis leur domicile même s’il n’existe aucune raison opérationnelle pour cela. En Belgique, dès le premier confinement en 2020, les employeurs ont été obligé de proposer des modalités de télétravail à leurs effectifs. En France aussi, la pandémie de coronavirus a provoqué un essor impressionnant du travail à distance. Et comme pour beaucoup d’autres pays dans le monde, le travail à distance est appelé à perdurer, indiquent les spécialistes.

Des organismes tels que l’OCDE estiment d’ailleurs que le télétravail devrait se stabiliser à des niveaux plus élevés par rapport au contexte pré-pandémique. C’est principalement le cas dans des pays bien préparés sur le plan des infrastructures numériques. Enfin, l’OCDE prévoit que 7,5% des offres d’emploi concernent des tâches en télétravail, et ce, même si la totalité des restrictions étaient levées.