Nous devons admettre l’existence d’une tension permanente entre l’outil technique et la qualité du travail. Toujours connoté positivement ou négativement, l’outil technique est pourtant neutre. C’est la qualité du travail masqué par le nouveau mais insuffisant concept de qualité de vie au travail, qui doit être systématiquement recherchée. De fait le travail a toujours été ambivalent, le mot ne vient il pas du latin avec sa signification d’instrument de torture.

En quoi le travail est-il libérateur ?

Il procure les moyens d’existence et au mieux il apporte les moyens de son développement personnel. L’on sait, depuis Georges Friedmann et sa description du travail en miettes, que toutes les activités professionnelles ne sont pas égales : entre celles qui structurent des personnalités rabougries et celles qui sollicitent chez l’individu tout son potentiel et permettent son développement  personnel, différents degrés de satisfaction au travail existent. La caissière du supermarché ou le conducteur de métro ne trouvent pas a priori le même plaisir que le chargé de clientèle dans une banque ou le consultant conseillant une entreprise. Après il faut appréhender trois sujets :
– la variabilité des situations en fonction des individus d’une part et du management de l’entité d’autre part,
– la réalité des postes de travail et la part plus ou moins ingrate de chacun,
– la division du travail a l’échelle de l’entreprise, nationale ou internationale qui crée une échelle des postes et des talents où la dimension éthique interpelle.

Chaque personne a son propre rapport au travail

On sait que chaque génération jette un regard particulier sur l’activité professionnelle, la génération Y et désormais la génération C se distinguant entre elles, et surtout vis à vis des générations précédentes. D’aucuns recherchent un revenu et ont leur existence hors du travail par choix ou par nécessité ; d’autres parce qu’ils en ont les moyens intellectuels et les capacités, ou par chance et désir profond, souhaitent un travail épanouissant.

La responsabilité primordiale du management

C’est aussi le choix du management de s’intéresser ou non au défi de l’entreprise apprenante où la communauté de travail est aussi un lieu de satisfaction professionnelle partagée rassemblant des gens qui se sentent bien et sont de ce fait plus créatifs et productifs. S’il existe un libre consentement des salariés à vivre leur rôle et à s’inscrire dans l’exigence collective du processus de production, le climat social s’en ressentira largement et le système productif a les plus grandes chances de s’autoréguler dans le sens d’activités riches de sens et d’initiatives. Plus concrètement c’est manifeste,  à l’échelle de l’entreprise ou du pays, le management a  une responsabilité primordiale dans la conception des process, de l’organisation du travail, d’outils et de leurs usages, afin de créer des postes de travail “à énergie positive” qui soient utiles, efficaces et performants.

Le management des compétences et des talents

Au delà du fait que l’attention portée à cet objectif devrait être un impératif éthique,  il est en effet un intérêt pour la performance, à condition d’accompagner cette politique RH d’un système de reconnaissance approprié. En particulier, il n’est pas judicieux de poursuivre les encouragements aux bas salaires, comme le font depuis des décennies les pouvoirs publics.