Le leadership des femmes se distinguerait par les ‘’qualités féminines’’ enquête du cabinet Great Place to Work auprès des salariés français.

Les qualités spécifiques des femmes

Plus exactement, l’enquête menée auprès d’un échantillon représentatif des 2866 personnes fait ressortir que pour 71 % des répondants, le leadership féminin possède des qualités qui manque au masculin. Dit autrement, la femme dirigeante et manager se distinguerait de l’homme en fondant son leadership sur des traits de personnalité dominants chez la gent féminine :
– l’écoute selon 7 répondants sur 10,
– la communication pour 5 sur 10
– l’empathie pour 4 sur 10.
La vision stratégique, compétence généralement associée à la fonction de dirigeant est en revanche associée au leadership féminin pour seulement 25 % des répondants, la coordination des tâches, autre qualité reliée au management, pour 32 % des répondants et le pragmatisme pour 18 % d’entre eux.

Des stéréotypes de genre qui mènent aux fonctions managériales

Parallèlement, quasiment 9 interrogés sur 10 affirment faire autant confiance à une femme qu’à un homme pour une fonction de direction, d’autant plus que les modes de management actuels prônent l’écoute et la communication (les fameuses “qualités féminines”) plutôt que la froide performance.
Il découle de ces résultats que les stéréotypes de genre ont la vie dure, les femmes seraient plus à l’écoute et plus empathiques que les hommes, ce qui leur permet d’être mieux acceptées et reconnues dans des fonctions managériales en pleine mutation.
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Le sexisme reconnu par 60 % des répondants

L’enquête continue avec les freins rencontrés par les femmes en entreprise. Sur ce point, les salariés évoquent en majorité le sexisme, 60 % estimant cette discrimination bien réelle dans le milieu professionnel, et constituant un véritable frein à l’évolution de la carrière d’une femme. Comme deuxième obstacle, on trouve la vie de famille et la maternité (évoqué par 55 % des répondants) puis la tradition propre à l’entreprise (40 %) et celle spécifique au secteur d’activité (28 %).
En revanche, l’autocensure, le manque de formation et l’absence d’envie ne constitueraient pas d’entraves significatives dans une carrière féminine, toujours selon la perception des salariés interrogés, avec respectivement 14, 8 et 5 % de réponses.

Sexisme et égalité des chances chez les jeunes

Parmi les salariés qui évoquent le sexisme comme un frein, plus de 6 sur 10 ont moins de 35 ans, les mêmes estimant que les femmes ont les mêmes chances que les hommes d’accéder à un poste de direction (63 % contre 59 % de l’ensemble des répondants), et que l’entreprise est un environnement propice à la réussite professionnelle des femmes (à 68 % contre 65 % de la population globale). « Le fait qu’ils [les jeunes] soient plus nombreux à avoir une perception positive pourrait créer un cercle vertueux, explique la responsable de l’enquête Sarah Ferry. Ce sont les jeunes générations qui vont mettre en place les conditions pour les femmes puissent accéder à des postes de responsabilité. »
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Seulement 13 % de femmes à un poste de dirigeant

Malgré cette tendance plutôt positive, la parité n’est pas encore au rendez-vous aux postes managériaux. Parmi les personnes interrogées, les femmes ne représentent que 13 % des membres de direction. Dans les grandes entreprises, ce chiffre tombe encore plus bas. D’après l’Observatoire des multinationales, 22.5 % des entreprises du CAC40 comptent moins de 10 % de femmes au sein de leurs organes de direction et 30 % à n’en compter aucune. Toujours au sein du CAC40, seules 2 femmes sont présidentes de conseils d’administration ; il s’agit dIsabelle Kocher (Engie) et Sophie Bellon (Sodexo). Aucune femme ne dispose du fameux titre de PDG.

Reste la déconstruction des stéréotypes de genre. Gageons que les jeunes générations encourageront l’égalité et, dans la foulée, engendreront autant d’hommes « à l’écoute » que de femmes ‘’stratèges et impitoyables’’.