Le montant du salaire, premier motif de discrimination

Les femmes et les hommes cadres ne perçoivent pas de la même manière la place faite aux femmes dans leur entreprise ! De manière générale, 7 femmes sur 10, soit 70 % des sondées, estiment avoir été pénalisées professionnellement au cours de leur carrière, du simple fait d’être une femme. Comme objet d’inégalité ressentie ou avérée, le montant du salaire concerne 75 % des sondées, les promotions 51 % et l’écoute et la reconnaissance 57 %. De leur côté, les hommes cadres semblent assurés du contraire, à savoir de l’égalité de traitement entre les sexes au sein de leur entreprise. 30 % des sondés de sexe masculin sont persuadés de toucher exactement le même salaire que leurs homologues féminins (elles ne sont que 20 % à le penser). De manière générale, 6 hommes sur 10 estiment les responsabilités distribuées de manière paritaire par la hiérarchie, alors qu’elles ne sont que 33 % à le penser.

Une grande différence de perception entre femmes et hommes

Pour résumer les chiffres évoqués ci-dessus, 67 % des femmes cadres estiment les rôles pas répartis équitablement dans leur entreprise. À l’extrême inverse, 57 % des hommes cadres les estiment équitablement attribués dans leur entreprise, une perception étonnante car radicalement opposée.
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L’angoisse de la maternité pour sa carrière professionnelle

Un  ressenti propre aux femmes persiste en 2018, celui relatif à la maternité. Annoncer un heureux événement à son employeur est  pour beaucoup  une étape angoissante dont elles ne savent  si les conséquences les mèneront tout droit au placard ou s’avèreront neutres pour leur  carrière. 1 femme cadre mère de famille sur 2 a éprouvé un changement de regard de la part de ses collègues masculins dès lors qu’elle avait annoncé sa grossesse. 75 % des femmes interrogées, qui n’ont pas encore d’enfants, envisagent des difficultés à allier leur vie personnelle et leur vie professionnelle si jamais elles attendaient une progéniture,  69 % d’entre elles craignant même d’être freinées dans leur carrière,  et 37 % se méfiant de la réaction de leur hiérarchie. Enfin, 54 % des sondées sans enfants appréhendent de devenir maman à cause de leur emploi. Dans les faits, 67 % des femmes cadres devenues maman ont retrouvé le même poste à leur retour de congé maternité, 15 % un poste équivalent et 18 % estiment avoir régressé dans le champ de leurs missions et de leurs responsabilités.
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Le congé paternité plébiscité par les hommes

En parlant de congés maternité, la dernière partie de l’enquête révèle que 33 % des femmes qui ont écourté cette période l’ont fait dans le but « d’assurer leur carrière ». Elles restent heureusement 8 sur 10 à utiliser leur congé maternité jusqu’au bout. Enfin, le congé paternité semble mettre tout le monde d’accord,  73 % des femmes cadres et 70 % des hommes cadres souhaitant le voir obligatoire. Le congé paternité, actuellement facultatif, dure 11 jours. La conclusion de cette étude est difficile à mener, car elle repose non seulement sur des perceptions, mais touche aussi à des attitudes ancrées en entreprise, difficilement palpables ou mesurables. Comme inégalité criante et chiffrée, les femmes au statut-cadre gagnent en moyenne 23 % de moins que les hommes, à poste et expérience équivalents.