Si le bien-être au travail a toujours été une préoccupation fondamentale tant pour les salariés que pour les travailleurs indépendants, la crise de COVID-19 et le passage forcé au travail à distance ont largement souligné son importance. Déjà considérée comme une composante essentielle du bien-être au travail, la santé mentale des travailleurs a pris une place prépondérante, notamment au vu des nombreuses crises de burnout et des cas de détresse psychologique recensées pendant et au sortir de la pandémie.

Selon une étude menée par Nostrum Care, 85 % des travailleurs français auraient déjà ressenti des symptômes de burnout au cours de leur carrière professionnelle. Ce chiffre élevé s’explique notamment par le fait que ces derniers ont rencontré de nombreux obstacles ayant un impact négatif sur leur santé mentale au quotidien. Il révèle aussi que le burnout reste encore un problème sous-estimé par les employeurs et démontre que certaines catégories de travailleurs éprouvent des difficultés à demander de l’aide.

Pour éviter les diverses sources de stress et de problèmes pouvant mener au burnout, de nombreux salariés et jeunes professionnels ont préféré se tourner vers le travail en freelance. Néanmoins, ce mode de travail n’est pas exempt des enjeux de bien-être, qui pour certains lui sont liés spécifiquement…

Les causes du burnout chez les salariés

Avec l’arrivée de la pandémie, les cas de burnout se sont décuplés entre 2020 et 2022, pour finalement toucher 2,5 millions de travailleurs français. Parmi les symptômes récurrents liés au burnout chez les salariés, la mauvaise gestion du stress – que l’on retrouve notamment chez la Génération Z –, l’épuisement au travail ou encore la pression exercée par un style de management abrasif.

Si la quête de sens est perçue comme désormais essentielle, c’est davantage  le traitement de sujets peu stimulants ou répétitifs qui a un impact direct sur la santé mentale. Le déséquilibre entre la vie professionnelle et personnelle suscite aussi des préoccupations chez plus de la moitié des travailleurs, en particulier dans le domaine de la santé, où une charge de travail intense entraîne un épuisement physique et psychologique.

Devenir freelance, la solution miracle ?

Si les salariés semblent être beaucoup plus susceptibles de subir les impacts négatifs du burnout sur leur santé mentale, les freelances sont loin d’être épargnés par cet enjeu qui traverse désormais toute notre société. Ces derniers affirment que le fait de travailler chez soi reste une cause de sédentarité et d’isolement, ce qui à la longue, pourra influencer leur santé mentale et leur bien-être dans leur travail.

Toutefois, exercer en freelance permet de contrecarrer les crises de burnout de différentes façons, et notamment concernant l’équilibre en vie professionnelle et personnelle. En ne dépendant ni d’un manager, ni d’horaires fixes, et en ayant la possibilité de choisir leurs missions, les travailleurs indépendants bénéficient d’une certaine flexibilité qui leur permet de protéger leur santé mentale en se ménageant assez de temps pour s’adonner à leurs activités extraprofessionnelles, et donc réduire les risques de détresse psychologique. Par ailleurs, le fait de choisir ses clients apporte également un certain confort aux freelances en leur permettant de travailler sur des projets a priori plus en phase avec leurs envies, de faire preuve de plus productivité et ainsi favoriser leur bien-être dans leur travail.

Mettre en place des solutions adaptées 

De nos jours, bénéficier de cet équilibre est fondamental pour pouvoir exercer sa profession en limitant les risques de nuire à sa santé mentale. Bien que les travailleurs indépendants semblent plus prompts à atteindre cet équilibre, il est indispensable de garder à l’esprit que leurs conditions de travail diffèrent grandement de celles des salariés et que cela ne les empêche pas d’être affectés par les spécificités de leur mode de travail.

Pour pouvoir se protéger et favoriser le bien-être dans son travail, salariés comme freelances peuvent se tourner vers un panel de solutions adaptées à leur contexte. Certains travailleurs indépendants, par exemple, ont déjà mis en place des stratégies pour mieux gérer la pression et l’anxiété – notamment ceux de la Génération Z, plus sujette au stress que les travailleurs de  la génération dite des Baby-Boomers. Parmi ces solutions :  accorder plus de temps à des loisirs, notamment sportifs, et à leurs proches, ou privilégier  l’accès à des soins tels que des consultations de psychologie.

La simple recherche d’aide est une étape primordiale, mais au recours à l’évidence contrasté.. Si les travailleurs indépendants ont davantage recours à l’aide de professionnels pour des cas relevant de la santé mentale au travail, les salariés éprouvent davantage de difficultés à en demander. C’est le cas des femmes et des employés plus âgés, qui craignent de perdre en crédibilité auprès de leur hiérarchie ou de demander à bénéficier de programmes de formation adéquats.

Le bien-être et la santé mentale au travail concerne tous les travailleurs, qu’ils soient salariés ou indépendants. La mise en place de stratégies et de bonnes pratiques, ainsi que la généralisation de l’accès à des soins et à des ressources adaptées pour pouvoir mieux gérer ces problèmes permettront de créer des environnements de travail plus sains et équilibrés pour toutes les catégories de travailleurs