L’accompagnement de la parentalité en entreprise est un sujet qui prend de l’ampleur dans la stratégie des DRH et s’est accéléré depuis la crise du Covid. Si les avantages sont très nombreux pour les nouveaux parents, l’entreprise y voit aussi un enjeu de performance économique et sociale sur le court terme. Cette équation peut sembler compliquée à résoudre en période de pandémie, mais qui est plus productif en télétravail : le collaborateur avec un enfant de deux ans à son domicile, ou celui qui a une solution de garde ? Quand la disponibilité mentale et l’engagement des salariés sont des facteurs clefs de succès, soutenir les actions QVT se traduit en bénéfices économiques immédiats.

L’entreprise française demande-elle aux jeunes salariés de choisir : parentalité ou carrière ?

Chaque année en France, près de 500 000 femmes conjuguent grossesse et vie professionnelle. Une période très délicate à gérer pour les futures mères qui estiment à 84% que la maternité a un impact négatif sur leur carrière. Pour favoriser l’égalité homme/femme, il est désormais nécessaire pour les entreprises de traiter la parentalité. Si la prolongation du congé paternité de 14 à 28 jours, effective en juillet 2021, constitue une avancée importante en ce sens, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à proposer des solutions pour accompagner les jeunes parents, afin de leur permettre de continuer à s’épanouir professionnellement. L’aménagement du temps de travail (télétravail, temps partiel) est un aspect intéressant mais, aux yeux des parents, la question des modes de garde reste le premier obstacle à franchir.

Selon une enquête menée par La boîte Rose en 2020, près de 80% des femmes déclarent que la recherche d’un mode de garde adapté pour leur enfant de moins de 3 ans est très compliquée, en raison notamment de la difficulté à trouver des places en crèches. On estime qu’il en manque près de 230 000 places chaque année. Une pénurie qui pousse les entreprises (du commerçant à la multinationale du CAC 40) à soutenir leurs salariés dans leurs démarches : soit par la création d’une crèche dédiée à l’entreprise, soit en réservant des places dans les crèches privées existantes. Cette alternative leur permet de compléter l’offre de crèches municipales. Ce type d’avantage séduit déjà beaucoup de parents qui, pour 50% d’entre eux, n’auraient pas trouvé de place en crèche sans leur employeur selon le baromètre FFEC 2020 (Fédération Française des Entreprises de Crèches).

L’entreprise qui accompagne la parentalité connait une performance égalité-hommes inégalable

Si ces mesures d’accompagnement à la parentalité sont un vrai plus pour les salariés, elles permettent également d’améliorer la performance économique des entreprises. Ainsi, une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée favorise le bien-être au travail et diminue le niveau d’absentéisme. Ce dernier étant causé à 30% par la difficulté, pour les parents, à trouver un mode de garde adapté selon l’Observatoire de la Qualité de Vie au Travail. Réduire leur charge mentale au quotidien favorise également la productivité et la créativité au travail, et renforce par conséquent leur performance en entreprise.

Avec des modes de garde adaptés, les parents sont encouragés à reprendre leur poste plus rapidement après leur congé parental, et les femmes sont moins pénalisées dans leur carrière. Cette solution développe aussi un sentiment d’appartenance, fidélise les collaborateurs. C’est aussi un moyen pour les entreprises d’augmenter leur attractivité et d’attirer de jeunes talents, encore plus sensibles à la mise en place d’un cadre de travail propice à la parentalité.

En plus de garantir l’égalité hommes-femmes et de contribuer à la performance de l’entreprise, cet accompagnement permet de diminuer les risques psycho-sociaux (RPS) car comme tout évènement de vie important, la parentalité peut engendrer dès le début de la grossesse une charge mentale qui peut parfois paraître lourde à porter. L’accompagnement de la parentalité ne se résume donc pas à proposer des modes de garde mais à une prise en charge beaucoup plus globale dès l’officialisation de la grossesse.

Une gestion de la parentalité délicate en pleine pandémie

L’arrivée de la Covid-19 et le recours généralisé au télétravail ont bouleversé le quotidien des familles. En plein confinement, les parents ont dû gérer à la fois leur vie professionnelle et s’occuper de leurs enfants pendant et en dehors des heures de travail, générant par la même occasion des inégalités au sein des couples. Ainsi, et durant cette période, 45% des femmes en télétravail assuraient une « double journée » professionnelle et domestique, contre 29% des hommes selon l’enquête de l’Insee (juin 2020) sur les « Conditions de vie pendant le confinement ».

Cette crise sanitaire, et l’organisation qui en a résulté, a incité les entreprises à privilégier un management plus horizontal et plus bienveillant, afin de proposer des modes de travail plus adaptés aux parents-salariés. Cela concerne aussi bien le respect du droit à la déconnexion, qu’une approche personnalisée des modes de garde. Certaines entreprises ont même été en mesure de mettre en place un système d’accueil en crèche en fonction des lieux de travail choisis par les salariés ainsi que des services de parentalité : garde à domicile, aide aux devoirs ou encore conférences parentalité par exemple.

Une gestion en bon père de famille

Malgré toute la bienveillance des entreprises pour leurs salariés, ces dernières font face à un manque de visibilité sur les perspectives à cause du Covid. Dans ce contexte, comment choisir les services les plus adaptés et les plus pertinents ? En effet, aujourd’hui plus que jamais depuis la crise, la rentabilité et le retour sur investissement sont essentiels. La plupart des entreprises sont convaincues qu’il faut développer des services pour améliorer l’expérience et la performance des collaborateurs, mais le coût est souvent le premier frein qui les empêche de passer à l’action. A titre d’exemple, une place en crèche privée est une solution à faible coût pour une entreprise (le prix d’une journée de place en crèche pour un salarié est équivalente au prix d’un ticket restaurant) qui a des impacts significatifs sur la performance, la qualité du travail, et l’égalité professionnelle.

A chaque entreprise d’identifier et de mettre en place les solutions les plus adaptées pour accompagner ses salariés tout en améliorant sa performance. Dans le « monde d’après », une vision plus ROIste des conditions de travail et de l’égalité homme/femme ne conduira-t-elle pas à évaluer tous les dispositifs d’accompagnement des collaborateurs selon le moment de vie dans lequel ils se trouvent (parentalité, aide aux aidants, mobilité, handicap, maladie…) ?