Chez nos voisins outre-manche, certains vivent depuis quelques mois à l’heure de la semaine de quatre jours. À l’issue d’une grande expérimentation jamais menée sur le sujet, plus de 60 entreprises britanniques ont participé à cette expérience qui a permis à près de 3.000 employés de travailler un jour de moins par semaine, tout en conservant le même salaire. Une baisse du stress et de la fatigue, un absentéisme en chute, et même un meilleur chiffre d’affaires ont été relevés comme avantages réels par les entreprises participantes à cette étude. Ce test grandeur nature a donc remporté un franc succès : seules 4% des organisations se disent certaines de revenir à la semaine de cinq jours. Toutes les autres en revanche sont prêtes à adopter ce mode de fonctionnement, définitivement.

Dans un contexte post-pandémique où l’évolution du travail est constamment débattue, cette expérimentation marque donc une véritable inflexion vers une meilleure flexibilité pour les employés. Cependant, même s’il s’agit un pas dans la bonne direction et que ce modèle fonctionne pour certains employés et entreprises, il peut constituer pour d’autres un risque qui ne peut être négligé.
Si ce modèle fonctionne bien pour certains employés, il peut s’avérer un piège pour d’autres. En effet, ce rythme n’est pas forcément synonyme d’une diminution de la durée du travail, mais dans certains cas oblige les collaborateurs à travailler quatre longues journées au lieu de cinq. D’autres méthodes de travail doivent donc être explorées afin de permettre une réelle flexibilité pour chaque collaborateur.

1 – Le travail à distance, à l’échelle globale devient un choix stratégique pour la marque employeur

En premier lieu, les avantages du télétravail, qui a fait ses preuves au moment de la pandémie, ne peuvent plus être ignorés. Pour pouvoir réellement en profiter et en faire bénéficier leurs équipes, les entreprises doivent l’adopter comme un véritable mode d’organisation, faisant partie intégrante de la culture de travail des collaborateurs, et non plus comme un simple avantage.
En élargissant le travail à distance à l’échelle internationale, les entreprises permettent ainsi une plus grande flexibilité à leurs équipes, améliorant leurs conditions de vie tout en favorisant leur épanouissement professionnel. Ainsi, les employés peuvent bénéficier d’une véritable liberté géographique et décider du lieu où ils souhaitent vivre, que ce soit à l’autre bout du monde, ou en France. Cette flexibilité offre aussi de véritables opportunités de travail à tous les employés, même ceux qui décident de vivre loin des grandes villes.

Ce modèle permet aussi de fidéliser les équipes. Une récente étude de Remote a révélé que pour 20 % des travailleurs à distance, s’ils pouvaient travailler n’importe où dans le monde sans que cela n’affecte leur salaire et leurs avantages, ils seraient susceptibles de rester 10 ans de plus dans leur entreprise actuelle. Cette tendance est encore plus marquée chez les membres de la génération Z. 54 % d’entre eux disent qu’ils envisageraient de changer d’emploi en vue de s’installer à l’étranger.
Le télétravail à l’échelle internationale offre aussi de vrais avantages pour les employeurs qui peuvent désormais élargir leurs stratégies de recrutement au monde entier, ce qui leur donne la possibilité d’embaucher les meilleurs talents où qu’ils vivent.

2 – Le travail asynchrone, une alternative encore trop peu explorée

Si le télétravail donne la liberté aux équipes de travailler d’où elles veulent, l’organisation asynchrone, quant à elle, leur permet de travailler comme elles le souhaitent.
Ce mode de travail en équipe n’exige pas que tous ses membres soient actifs simultanément. Chaque employé peut ainsi travailler au moment où il est le plus productif, tout en lui permettant aussi de mieux concilier vie professionnelle et personnelle. Cette approche est d’autant plus nécessaire pour les équipes en télétravail, basées dans différents endroits dans le monde, et opérant sous différents fuseaux horaires. De ce fait, il n’est pas toujours possible pour les collaborateurs de travailler en même temps.

La clé du travail asynchrone est de créer des processus qui permettent aux employés de travailler de manière autonome et de leur accorder la confiance dont ils ont besoin pour le faire. Il est aussi nécessaire que l’entreprise encourage une communication fréquente entre les équipes basée sur la transparence et la documentation afin de ne pas entraver la collaboration entre collègues
Cette solution rompt avec les journées traditionnelles de 9h à 17h, et en finit avec la culture du présentéisme, encore bien trop souvent ancrée. Elle encourage aussi une approche basée sur les performances et les résultats de chacun, et non sur les heures passées derrière son écran.

Le travail asynchrone, couplé au télétravail à l’échelle globale, peut révolutionner les fonctionnements traditionnels et ainsi offrir une véritable flexibilité aux collaborateurs. En comparaison, la semaine de quatre jours, bien que positive et globalement bien accueillie, peut être considérée comme trop restrictive car elle impose aux employés un rythme de travail plus rigide, qui n’est pas toujours en adéquation avec leur productivité ou leur vie personnelle.
Cependant, toutes les initiatives qui visent à améliorer les conditions de travail doivent être applaudies. Elles démontrent une véritable prise de conscience des dirigeants de l’importance du bien-être des équipes au sein de leur entreprise et de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle des collaborateurs, ce qui présage d’autres évolutions prometteuses.