“Ca confine” a pour anagramme “Confiance”. Un signe que dans ces temps d’isolement social, la confiance reste un levier clef dans le monde professionnel ? A l’heure où de nouvelles mesures sont annoncées, personne ne peut prédire l’ampleur de la crise du Covid 19 sur nos entreprises et nos modes de travail. Dans cet univers lourd et incertain, les attentes et besoins des collaborateurs changent drastiquement.

Les préoccupations des équipes sur les programmes de développement, le bruit dans l’open-space ou la place laissée à la créativité risquent de rapidement être oubliées. Depuis quelques jours, les questions sont à la fois plus prosaïques – comment vais-je pouvoir faire du télétravail ? Ce meeting si important aura-t-il lieu ? – et parfois plus anxiogènes – ce projet sur lequel je travaille depuis des mois sera-t-il annulé ? Vais-je être au chômage partiel ?
Dans ce contexte, le rôle de la direction et des équipes RH est clef et il est essentiel de faire de l’expérience collaborateur un sujet à part entière dans ces périodes agitées.

Back to basics

Chez Bloom at Work, nous observons et recueillons chaque semaine des millions de témoignages sur le bien-être au travail. A l’instar de la pyramide de Maslow, les besoins de collaborateurs se décomposent successivement en besoins basiques, sociaux, de développement et aspirationnels.
Durant les semaines qui viennent les attentes des collaborateurs vont être beaucoup plus concrètes et parfois même auto-centrées. Nous vivons chacun cette crise à titre personnel et les questions posées vont donc être beaucoup plus personnelles également.

  • Les besoins primaires vont prendre une nouvelle signification. Avec un télétravail rendu obligatoire, parfois des enfants à la maison, et aucune pièce aménagée pour ce dispositif de travail à distance, la question ne sera même plus “Mon bureau sera-t-il confortable ?” mais “Où vais-je pouvoir travailler ?”. Avoir un endroit calme et une connexion internet stable pourrait devenir le nouveau Graal.
  • Les besoins sociaux sont à réinventer ! Comment maintenir un esprit d’équipe lorsque ses membres sont disséminés à différents endroits ? La sociabilité se fera par des interactions à distance (mail, téléphone, visio…). Certains y sont habitués, d’autres pas. Ces derniers devront – si ce n’est être formé – recevoir quelques astuces pour gérer ces nouveaux modes d’interactions au mieux.
  • Les besoins de développement personnel devraient momentanément passer au second plan. Ma formation sur le marketing digital peut sembler bien anecdotique quand l’action de mon entreprise a perdu la moitié de sa valeur en 2 semaines. Pourtant, lorsque l’activité ralentit, c’est souvent le bon moment pour prendre le temps de suivre la formation que l’on a trop souvent repoussée.
  • Les besoins aspirationnels ne seront plus des besoins d’accomplissement individuel (Ais-je les moyens d’exprimer tout mon potentiel ?) mais des besoins de garanties sur l’aventure collective (Avons-nous les ressources pour tous rester ensemble lors de cette crise ?).

Alors concrètement que faire ?

  • D’abord tendez l’oreille ! Il est essentiel d’écouter les nouvelles attentes des équipes et faciliter leurs expressions. Si des peurs apparaissent, il vaudra toujours mieux qu’elles s’expriment via un canal défini par l’entreprise plutôt que de laisser le venin du ragot se disséminer à la machine à café (qui – vous l’aurez noté – perd de son sens dans un cadre de télétravail). Vous pouvez par exemple lancer un sondage collaborateur d’état des lieux dédié au contexte actuel (Bloom at Work propose une version gratuite ici).
  • Ensuite communiquez et – dans la mesure du possible – rassurez ! Il n’est pas toujours facile de répondre aux craintes quand l’environnement extérieur est encore fluctuant et que l’on ne voit pas la fin du tunnel. Dans ce contexte, créez un bulletin d’informations à fréquence régulière et partagez les nouvelles positives comme les négatives, sans trop embellir ou ternir le tableau.
  • Enfin impliquez dans la résolution. L’intelligence collective ce n’est pas que pour les périodes où tout va bien. Les valeurs affichées par chaque entreprise, c’est dans les moments difficiles qu’ils faut les incarner. La sortie de crise se fera avec et par les collaborateurs et leur implication doit être totale dans la conception et la réalisation des solutions mises en place. Plus que jamais le top-down doit laisser place au bottom-up.

Dans l’immédiat, tous les esprits sont tournés vers la gestion des imprévus qui s’accumulent. N’oublions pas que très vite, espérons-le, c’est la question de la reprise progressive qui nous mobilisera tous. Le facteur X pour que cette reprise soit efficace c’est bien l’énergie des collaborateurs. Aussi les écouter, considérer et impliquer est clef dès aujourd’hui.