Et si leadership se voyait
sur votre visage 

La qualité de leadership se travaille et s’améliore, mais elle peut aussi être inhérente à la personnalité, on parle alors d’un leader né. D’après ces chercheurs canadiens, les leaders nés auraient tous cette particularité d’être dotés d’une bouche plus large que la moyenne ! Ce sont plus exactement le professeur Nicholas Rule et son assistant Daniel Re de l’Université de psychologie de Toronto qui ont décelé cette caractéristique physique. Leur questionnement de départ : les traits physiques sont-ils corrélés aux traits de personnalité ? Et plus précisément : peut-on percevoir le leadership d’une personne à partir de la forme de son visage ? Pour répondre à cette question, les deux scientifiques ont mené l’enquête en analysant les contours du visage et ils ont choisi la bouche.

Emmanuel Macron crédit afc-france.org

Photoshop à la rescousse
du leadership 

Les chercheurs ont d’abord demandé à un panel de 50 personnes de regarder des photos d’hommes et de femmes et de noter, pour chacune d’elles, le degré de leadership éprouvé (notes de 0 à 10 pour plusieurs critères autour du leadership, comme le niveau de compétence ressenti, le degré d’attractivité dégagé…). Ils ont ensuite élargi la bouche des personnes en photo (grâce au logiciel Photoshop) et ont demandé à un second panel de 50 personnes de noter à nouveau le degré de leadership éprouvé pour chaque visage.

Isabelle Kocher crédit carnetsdeleconomie.fr

La bouche des PDG
américains passée au crible

Les deux chercheurs ont poursuivi le test et récupéré les photos officielles de tous les candidats aux élections sénatoriales des États-Unis depuis 1995 pour vérifier une éventuelle corrélation entre la largeur de leur bouche et leur victoire aux élections. Idem avec les candidats au poste de gouverneur entre 2000 et 2006. Enfin, ils ont récupéré les photographies des PDG des 25 plus grandes entreprises américaines pour mesurer la largeur de leur bouche et les comparer au niveau de performance financière de leur entreprise (sur l’année 2005).

Corrélation entre taille
de la bouche et réussite

Alors oui, contre toute attente, les résultats montrent que
1 – le groupe qui a noté les photos trafiquées (augmentation de la largeur de la bouche via Photoshop) pose des notes plus élevées en matière de leadership que le groupe chargé de noter les photos authentiques.
2 – les sénateurs élus ont globalement une bouche plus large que les sénateurs qui ont perdu les élections
3 – À l’inverse, la largeur de la bouche n’influe pas sur la victoire au poste de gouverneur
4 – Les sociétés dont les PDG ont une plus grande bouche ont enregistré un résultat financier plus important en 2005.

Xavier Niel, crédit FreeIliad

Corrélation entre largeur
de bouche et force de caractère

Est-ce suffisant pour dire que les leaders ont tous une grande bouche ? Que la bouche fait le leader ? Nul ne peut le dire avec exactitude, mais il est fort probable, selon les chercheurs et en toute logique que l’humain associe inconsciemment la forme de la bouche (largeur, volume de la voix) à des traits de personnalité spécifiques tels que la confiance, la force de caractère… En effet de manière générale, nous avons tendance à poser un diagnostic inconscient sur une personnalité selon les caractéristiques physiques, ce qui pousserait les électeurs à voter pour le candidat à la bouche plus proéminente, (à l’instar des élections sénatoriales), ou des investisseurs et des partenaires commerciaux à faire pleinement confiance aux PDG qui ont « la plus grosse » ?

Petites bouches et cadets
de la famille mal lotis !

Avant de courir mesurer la largeur de votre bouche, ou discrètement celle de votre N+1, notez que selon une autre étude de la même veine, les aînés d’une fratrie auraient 30 % de chances en plus de devenir « top manager » que les benjamins. En effet, le premier arrivé dans une famille développerait davantage de traits de personnalité relatifs au leadership, comme « la stabilité émotionnelle, la ténacité, l’ouverture sociale, la volonté d’assumer des responsabilités et la prise d’initiatives ». Petites bouches et cadets de la famille : s’abstenir de tout commentaire !
L’étude concernant la famille et le leaderhsip, intitulée « Born to lead ? The effect of birth order on non-cognitive abilities » a été réalisée par Sandra Black, professeure d’économie à l’Université du Texas à Austin (États-Unis) ; Erik Grönqvist, professeur d’économie et Björn Öckert, professeur de sciences sociales, tous deux chercheurs à l’Institut d’évaluation du marché du travail et de politique d’éducation à Uppsala (Suède).