Ce n’est pas une étude formelle, à partir de nombreuses observations l’INSEE conclut que le télétravail généralisé peut avoir des effets positifs sur l’entreprise, mais aussi des effets négatifs sur certaines catégories de salariés et certaines organisations. Voici ses observations.

Une analyse INSEE basée sur la littérature scientifique et statistique

Les effets du télétravail instauré en masse durant la crise sanitaire ont été décryptés par bon nombre de cabinets d’études. L’INSEE fait son analyse et propose une approche inédite. En attendant d’obtenir les résultats de sa propre enquête, l’Institut étudie des ressources externes diverses pour en tirer des conclusions. Il a passé au crible quantité de sondages publiés par des cabinets RH, des tests menés par des laboratoires de recherche scientifiques ou encore des articles de presse.

En télétravail, la productivité varie selon la nature de la tâche

Après cette vaste observation de la littérature actuelle, l’INSEE en tire un premier enseignement : le télétravail engendre des effets différents sur la productivité selon les tâches réalisées par les collaborateurs. De manière générale, le télétravail génère une hausse de productivité allant jusqu’à 13 % par salarié dès lors qu’il porte sur une mission demandant de la créativité. À l’inverse, il a des effets négatifs sur la productivité individuelle dès lors que les salariés réalisent une tâche routinière, peu créative.

Des résultats pondérés  selon la taille et la culture de l’entreprise

Au niveau de l’entreprise, la hausse ou la perte de productivité globale n’est pas mesurée sur la seule base des hausses ou des pertes de productivité des salariés pris individuellement. Les diverses études décryptées par l’INSEE tiennent également compte des investissements en matériel et du coût de la réorganisation.

Sur cette base, dans certaines organisations, le télétravail instauré de manière structurelle engendre une hausse globale de la productivité de l’ordre de 20 à 30 %, soit 2 000 dollars par salarié, du fait de la hausse des productivités individuelles, de la diminution de la surface louée par l’entreprise et d’une baisse globale de la rotation des effectifs.

À l’inverse, dans d’autres organisations, le télétravail généralisé entraine une baisse de productivité de l’ordre de 2 %. Ce phénomène s’observe principalement dans les entreprises les plus petites (moins de 50 salariés) versant des salaires inférieurs à la moyenne sur leur secteur, non engagées dans une démarche de recherche et développement.

En conclusion pour l’INSEE les effets du télétravail se révèlent effectivement positifs ou négatifs selon le type de tâche effectué (tâche créative ou routinière), mais aussi selon l’entreprise au sein de laquelle la démarche est mise en place, avec sa propre organisation et sa culture.

Des résultats à confronter avec le télétravail forcé de la crise sanitaire

Dans tous les cas, pour l’INSEE, ces affirmations doivent être nuancées, car le volume journalier de travail reste difficilement quantifiable, notamment pour des cadres en forfait jour et d’autant plus en situation de télétravail. De manière générale, de nombreuses enquêtes révèlent que les amplitudes de travail à domicile étaient plus longues que celles pratiquées en présentiel, avec des temps de pause réduits, engendrant des conséquences positives sur la productivité de l’entreprise.

Enfin, les enquêtes actuelles se concentrent sur l’analyse de salariés volontaires, en télétravail choisi, avec une organisation mise en place sur le long terme. Les résultats seraient certainement différents pour des salariés contraints de télé-travailler en urgence.

Pour conclure, l’INSEE remarque que plus d’un quart des salariés ont télétravaillé pendant le confinement alors qu’ils n’étaient que 3 % avant le début de la crise sanitaire en mars 2020. L’INSEE doit publier sa propre étude sur le sujet d’ici quelques mois. Source blog.insee.fr/