les chiffres clés de l’Intelligence Artificielle (IA)

De manière générale, les analystes, notamment ceux du cabinet Accenture, promettent une hausse de 40 % de la productivité mondiale en vingt ans grâce aux prouesses de l’intelligence artificielle. Le domaine réjouit entrepreneurs et investisseurs à coup de milliards de dollars. Cette année 2017, les levées de fonds au profit des startups qui fabriquent les intelligences artificielles ont atteint le montant record de 10 milliards de dollars (avec une moyenne de 22 millions de dollars par entreprise). Selon Accenture, le marché de l’IA devrait peser 11.1 milliards de dollars d’ici 2024. Reconnaissance d’image ou de texte, traitement du langage, robotique de service ou d’assistance, les domaines d’application de l’IA sont vastes. Les progrès scientifiques s’accélérant, nos modes de travail sont en passe de se transformer en profondeur.

L’Intelligence Artificielle en entreprise, pour quoi faire ?

Au Japon, une compagnie d’assurance a licencié une centaine de collaborateurs pour les remplacer par un seul et unique système informatique basé sur une intelligence artificielle. Celui-ci est en mesure d’analyser les photos de sinistres, d’en mesurer le degré de gravité et de lancer automatiquement une procédure d’indemnisation adaptée au scoring obtenu… Le travail de toute une équipe ainsi automatisé de A à Z grâce à ce système capable de traiter le contenu d’une photographie, à la manière d’un être humain (reconnaissance d’images).
Dans les secteurs du marketing, le Big Data devient le cheval de bataille des professionnels. Les systèmes basés sur le Big Data sont des algorithmes d’intelligence artificielle, capables d’analyser et de corréler entre elles des milliers et des milliers de données issues des navigations Web. L’objectif pour les marketeurs est de connaître précisément le profil d’un consommateur, d’anticiper son comportement d’achat et plus globalement de prévoir les tendances de consommations à venir.
Pour vous donner un exemple, SFR a conçu un logiciel intelligent capable, à partir des données de navigation Web de ses clients, d’anticiper leur volonté de quitter l’opérateur et même de connaître la date exacte à laquelle ils entameront leurs démarches de résiliation. L’intelligence artificielle de SFR a permis au service commercial de récupérer au vol près de 70 % des abonnés qui allait se tourner vers la concurrence, avant même qu’ils ne prennent leur décision.
Récemment, la SNCF a « engagé » un robot Pepper (de la marque Aldebaran Robotics) dans sa gare de Nort-sur-Erdre. Malgré ses allures humaines, Pepper est un robot doté d’une intelligence artificielle, capable de renseigner les usagers du train de manière personnalisée, en leur indiquant les éventuels retards, le quai à emprunter pour attraper leur train, ou encore les attractions touristiques à visiter alentour. Selon la SNCF, Pepper n’est pas destiné à remplacer le personnel aux guichets, mais il vise à compléter l’offre de renseignement et surtout, à désengorger les files d’attente.

Assister l’humain… Ou le remplacer ?

Ces quelques exemples nous montrent les domaines d’application actuelle de l’intelligence artificielle en entreprise. Cyrille Bataller, responsable du laboratoire d’Accenture à Sophia Antipolis, a très bien expliqué le concept dans une vidéo dédiée à l’IA. « Les intelligences artificielles sont capables aujourd’hui d’imiter à la perfection un comportement humain. » Dans les entreprises du tertiaire et des services, ce type de système informatique tout nouveau permet de remplacer l’intervention humaine pour réaliser des tâches, principalement sur ordinateur (lancer une procédure, classer des informations…), augmenter la productivité humaine sur d’autres tâches, en apportant une analyse affinée d’une situation donnée, grâce à la corrélation de milliers de données en temps réel, dans notre exemple le Big Data appliqué au marketing, mais ce type de système est aussi utilisé dans les domaines de la finance et des hauts postes décisionnaires.

Quel avenir pour nos emplois ?

Lors du dernier forum de Davos, une étude publiée par Klaus Schwab et Richard Samans anticipe la destruction de 7 millions d’emplois dans le monde du fait des nouvelles technologies, contre seulement 2 millions de nouveaux métiers créés, essentiellement dans la conception, le design, le développement et la maintenance informatique). Le secteur tertiaire sera profondément modifié du fait de l’automatisation des tâches sur ordinateur, notamment à des postes intermédiaires (secrétariat, saisie, gestion documentaire…). Les femmes occupant la majorité de ces emplois dans le monde sont en pleine ligne, les métiers de décisionnaires ou de conception/organisation, tout comme les créatifs devraient en revanche profiter des bienfaits des nouvelles technologies. A priori le secteur industriel  déjà fortement automatisé ne devrait plus connaître de bouleversements majeurs.

Pour ou contre l’intelligence artificielle 

Ainsi l’intelligence artificielle, de manière plus générale les avancées technologiques, sont sources de destruction d’emplois. D’un autre côté, elles en créent de nouveaux et surtout nous promettent des améliorations extraordinaires. Les secteurs de l’assistance aux personnes âgées, par exemple, qui manquent de main-d’œuvre, sont friands de systèmes capables de faciliter le quotidien des personnels soignants (gestion de planning intelligent, accès et suivi des données de patients en temps réel…). Des robots remplacent l’Homme pour réaliser des missions dangereuses de sauvetage ou de reconnaissance sur des sites industriels. Aux États-Unis, l’intelligence artificielle Watson (IBM) est capable de prendre en compte des milliers de données issues de publications scientifiques et de dossiers médicaux pour assister les médecins dans leur pose de diagnostic, apportant un regard objectif et pointu sur une pathologie. Dans ce contexte, pour ou contre l’intelligence artificielle ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que nous composons d’ores et déjà avec elle et qu’elle renverse sans conteste les codes de l’économie actuelle.