Dans la quête de bien-être au travail, il y a une épreuve qui continue à serrer de nombreux estomacs : la prise de parole en public. Que l’on soit avec des collègues, en réunion, devant son patron, des clients ou devant un auditoire, il est souvent difficile de ne pas se sentir jugé. Et vous, comment vous sentez-vous face à cet exercice ? Si cela vous effraie, vous n’êtes pas le seul. D’après une étude américaine, 75 % des Américains appréhendent la prise de parole en public. Impressionnant, dans un pays où le système scolaire encourage la pratique de l’oral. Alors, quelles sont les clés pour apprendre à se faire confiance et transformer des présentations stressantes en moments libérateurs ? Voici quelques éléments de réponses.

La clé n’est donc pas d’éliminer le stress mais de l’apprivoiser

Vais-je être à la hauteur ? Et si on m’interrompt ? Arriverai-je à convaincre mon public ? Et si j’ai un trou de mémoire ? Si vous avez le trac, si vous avez l’estomac noué à chaque fois que vous avez à prendre la parole, vous pouvez maintenant vous dire que vous êtes comme tout le monde. En effet, il est naturel d’être gêné quand on doit s’exprimer en public. Mais attention, le problème n’est pas que l’on ressente le trac, mais que l’on en fasse une épreuve infranchissable.
Derrière chaque prise de parole, quel que soit son niveau d’expérience, il y a toujours de la peur, ou en tout cas de l’appréhension.
En réalité, l’erreur consiste à se donner pour objectif de devenir un orateur « à l’aise ». L’aisance ne peut pas être un objectif, car cela n’a pas beaucoup d’intérêt. Premièrement, il y a très souvent un décalage entre ce que vous ressentez intérieurement et ce que vont percevoir les autres. Et deuxièmement, sachez qu’on a aussi tendance à minimiser le stress des autres. La clé n’est donc pas d’éliminer le stress mais de l’apprivoiser !

« Sois naturel, tout se passera bien », un conseil qui ne sert à rien

Et oui, on a tous entendu ce conseil de la part de notre entourage. Malheureusement, sachez qu’il ne sert à rien ! Car, face à un auditoire, il est tout naturel d’être gêné et de ressentir du trac. Mais il ne faut pas confondre ressentir et subir. Et c’est là que vous avez une marge de manœuvre.
On peut avoir du stress tout en étant capable de prendre brillamment la parole, car, détrompez-vous, stress et plaisir ne sont pas incompatibles. Prenons l’exemple d’un chanteur, tout artiste a le trac avant de monter sur scène. Et pourtant, cela ne l’empêchera pas de réaliser une prestation à la hauteur. L’important est de ne pas se laisser paralyser par la peur.

Un bon orateur saura gagner la confiance de son auditoire

Abordons désormais un paradoxe dans la prise de parole en public : la confiance que vous vous accordez est directement corrélée avec la confiance que sera prêt à vous accorder votre auditoire. Si vous avez envie que l’on vous fasse confiance, apprenez à vous faire confiance et à faire confiance aux autres.
Le fait de douter de vos capacités va finir par brouiller votre communication verbale et non verbale qui finiront par installer le doute chez ceux qui vous écoutent. Douter de soi c’est donner une raison aux autres de ne pas vous faire confiance. Ayez confiance en votre narration, en vous-même et en votre public. C’est ainsi que vous donnerez plus de sens à votre présence et que vous obtiendrez la confiance dont vous avez besoin pour avancer.

Pour finir, n’oubliez pas cette citation de Victor Hugo : « La forme, c’est le fond qui remonte à la surface ». Nous ne dirons pas le contraire, l’éloquence et la rhétorique permettent de développer quelques bons réflexes. Mais vous ne ferez pas illusion longtemps si vous manquez de fond. Travailler votre voix et votre posture est important, mais cela n’est utile que si vous êtes clair sur l’idée et l’histoire que vous allez raconter.

Sebastien Bernard est co-auteur du livre « Prenez la parole, 10 séances d’autocoaching pour oser défendre ses idées », en librairie le 20 octobre aux Editions Vuibert.