Le burn-out concernerait 15 % des dirigeants d’entreprises. Malgré cette statistique éloquente, peu d’actions visent à les accompagner, les outils de diagnostic et d’aide visant plutôt la population salariée. Pour pallier ce manque, un centre de remise en forme propose un accompagnement spécialement conçu pour le dirigeant en burn-out ou en dépression.

15 % des dirigeants exposés au risque de burn-out

Selon une étude BPI France, 15 % des dirigeants d’entreprises évolueraient dans un contexte propice à l’épuisement professionnel (le burn-out), sans pour autant freiner leur activité de peur de perdre leur entreprise et leurs revenus. Le burn-out représente pourtant une maladie très sérieuse, nécessitant un traitement longue durée avec du repos, de l’écoute et un accompagnement adapté vers un « après » apaisé.

L’entrepreneur peine plus que le salarié à reconnaître les symptômes

Françoise Siegel, médecin coordinateur d’Alsace Santé au Travail, explique pour Le Journal des Entreprises : « attirer un salarié [vers les soins nécessaires pour soigner le burn-out], c’est déjà compliqué. Attirer un dirigeant, c’est pire. »
L’entrepreneur aurait effectivement beaucoup de mal à lâcher prise dans son travail, à s’éloigner de son entreprise notamment dans les petites structures pour lesquels il constitue le pilier essentiel. C’est pourtant ce même entrepreneur qui se trouve le plus exposé au burn-out, écrasé par le poids des responsabilités : responsabilité financière pour lui et ses salariés, seul à prendre des décisions, à analyser les conséquences de leurs actions.
“Ils [les entrepreneurs] ont encore plus de mal à accepter ce qu’ils considèrent comme une défaite, explique Françoise Siegel, surtout dans les entreprises de petite taille, où aux soucis de trésorerie, aux préoccupations de gestion, s’ajoute l’émotionnel, le sentiment de responsabilité vis-à-vis des salariés, mais aussi la menace de perdre son patrimoine, sa maison, son couple… “.
Et les outils du diagnostic tout comme les dispositifs de soins ne sont « pas adaptés à la cible du dirigeant », ajoute-t-elle, il y a déjà beaucoup de littérature sur le stress du salarié, très peu sur celui du dirigeant. »
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Le CREDIR : un centre de repos pour dirigeants épuisés

Dans ces conditions, certains professionnels ont décidé d’agir. Le CREDIR, par exemple, est une association créée en 2013 par un entrepreneur sorti de burn-out, désireux d’utiliser son expérience pour aider les autres entrepreneurs.
CREDIR, qui signifie Centre de Remise en Forme des Dirigeants, déploie de nombreuses actions en faveur des entrepreneurs de TPE, PME et cadre dirigeants épuisés ou en dépression.
Son objectif est d’accompagner le dirigeant vers la guérison et plus généralement vers « l’équilibre vie pro / vie perso / santé nécessaire à une existence normale. » Au programme : convalescence prolongée sur le paisible site du CREDIR (situé en Alsace), stages, rencontres, témoignages et accompagnement rapproché.
Récemment, le CREDIR lançait même l’Académie des Chefs, programme tout particulièrement adapté aux professionnels de l’hôtellerie-restauration, population de plus en plus touchée par l’épuisement professionnel. Des intervenants connaisseurs des facteurs de stress de l’hôtellerie amènent ainsi des retours d’expérience avec une écoute active et totalement compréhensive.
Une belle initiative privée en faveur de ces femmes et ces hommes qui font l’économie française. Gageons que d’ici peu, l’offre d’outils et de dispositifs pour soigner le burn-out entrepreneurial s’étoffera.

Les principaux symptômes du burn-out du dirigeant d’entreprise

  • Vous avez du mal à vous lever le matin
  • Vous souffrez de troubles du sommeil (insomnies, cauchemars …)
  • Vous ressentez une sorte de fatigue continue
  • Vous vous isolez, vous devenez irritable avec votre entourage
  • Vous êtes de moins en moins sociable
  • Vous semblez perdre confiance en vous et en vos aptitudes / capacités
  • Vous êtes constamment insatisfait de votre travail et vous pensez devoir travailler toujours plus
  • Vous sentez submergé de travail en permanence
  • Vous ne pensez qu’au travail
  • Votre entourage s’inquiète
  • Votre entourage vous a déjà alerté sur le risque de burn-out dans votre cas
  • Votre entreprise traverse des problèmes (problème juridique ou problème de trésorerie, de recrutement, de management…)
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Source : Interview Françoise Siegel, L’Académie des chefs  et CREDIR