Une figure connue dans le milieu Tech’ français

À 44 ans, Sophie Viger, développeuse de métier, a également exercé comme professeure de programmation avant de devenir l’une des figures de proue de la Tech’ française en assurant la direction de la Web@cadémie (2013) et de la Coding Academy à Epitech (2015). Ces deux promotions sont destinées à ouvrir les métiers de la programmation à toutes et à tous, notamment aux jeunes en décrochage scolaire.  Forte de ces expériences, tout naturellement, Sophie Viger  nommée à la tête de l’Ecole 42, en remplacement du cofondateur Nicolas Sadirac, travaille désormais main dans la main avec Florien Bucher, l’autre cofondateur resté aux commandes de l’école.

42 % de femmes pour l’Ecole 42 : l’ambition de Sophie Viger

Dès le début, Sophie Viger définit clairement ses ambitions pour le poste, à savoir tendre « vers une égalité homme femme dans le milieu Tech’ », sans pour autant « changer la pédagogie basée sur l’autonomie (…), comme elle l’explique aux Échos. Je veux insister sur le sens critique, l’éthique, le travail collaboratif et l’empathie », a-t-elle expliqué lors de sa nomination.

Combattre le syndrome de l’imposteur

Le challenge est donc de faire grimper les statistiques féminines à l’École 42, à hauteur de 42 % des étudiants dans un premier temps, puis 50 %. « (…) plus les femmes sont nombreuses, moins elles sont en minorité et plus elles se sentent légitimes, explique Sophie Viger avant d’ajouter qu’en effet « l’un des grands problèmes et le syndrome de l’imposteur avec l’impression d’être moins bonne, ce qui les fait rentrer dans un cercle vicieux [les femmes] où elles sont effectivement moins bonnes. » Et Sophie Viger sait de quoi elle parle, comme membre active de « Jamais sans elles », une association en faveur de la mixité portée par une centaine d’entrepreneurs, acteurs du numérique, des médias ou encore de la politique.

Sophie Viger

L’École 42 épinglée pour sexisme et harcèlement

La nouvelle directrice le sait bien, l’objectif de mixité mettra du temps à être atteint, d’autant plus que l’École épinglée pour sexisme il y a peu part de loin en matière d’égalité. Actuellement, seuls 15 % des effectifs de l’École 42 sont des femmes. Des cas de harcèlement, de sexisme et des contenus pornographiques échangés sur la messagerie instantanée de l’école ont été révélés au grand jour peu avant la nomination de Sophie Viger. Bref, le chantier est vaste.  Mais « mettre une femme à la tête de 42, c’est déjà un message », estime-t-elle.

1 000 places supplémentaires en face du campus 42

Un autre objectif porté par la directrice est de réussir le projet d’agrandissement de l’École 42. Appelée « Noc 42 », cette extension située juste en face de l’École 42 vise à loger et former 1000 étudiants supplémentaires avec des bâtiments dédiés au couchage, aux cours, mais aussi aux loisirs. « Il y a un écart entre les besoins des entreprises et le nombre de développeurs fourni par le marché », a expliqué Sophie Viger pour motiver cette ambition, qui en 2019 fait partie des 10 femmes à suivre dans la Tech ‘, selon le classement StartHer. Vous la trouvez sur Twitter : @sophieviger

À propos de l’École 42


L’École 42, une école d’informatique créée par Xavier Niel en 2013 à côté de Clichy, en banlieue parisienne, ne propose ni cours ni travaux pratiques. À la place, les étudiants montent des projets proposés par l’équipe pédagogique. Pour cela, ils s’organisent librement dans cette école ouverte 24 h sur 24 et 7 jours sur 7 qui met à disposition des élèves salles de cours, ordinateurs, lieux de détente et hébergement pour ceux qui viennent de loin. La formation dispensée par l’École 42 est qualifiante, intégrée au dispositif Grande École du Numérique, les étudiants pouvant prétendre à une aide financière attribuée par le CROUS. Il faut valider un test de logique pour pouvoir rejoindre l’école et aucun diplôme spécifique n‘est requis.