Ils sont remis aux goûts du jour. Même avec des machines et des techniques modernes. C’est le savoir-faire humain qui les remet sur le devant de la scène. Insolites, intrigants, fantasques…  

Tombé amoureux d’un Moulin, Dominique Delacroix abandonne son boulot dans l’industrie pharmaceutique à Paris notamment et devient meunier. En 1991, il fait l’acquisition d’un des derniers moulins hydrauliques à roue en fonction dans le sud de la Belgique. Il entreprend de restaurer l’installation pour créer du pain, et réhabilite tout son environnement en créant des étangs lagunaires et en restaurant les prés humides. En 2010, sa fille Adrienne met les mains dans la farine. « Mon père m’avait transmis sa passion pour la saveur des goûts authentiques et je ne trouvais pas mon équilibre dans mon métier d’avocate. » Elle conforte la qualité artisanale de la production avec des farines d’épeautre naturelles, des pains bio… Grâce à la mouture traditionnelle, elle préserve les éléments nutritifs essentiels de la farine.

Les vieux métiers ne sont pas réservés aux « vieux dirigeants, cadres, employés… ». De plus en plus de jeunes recréent ou reprennent des projets anciens.

De plus en plus de “vieux” métiers ont de nouveau la cote

Les anciens métiers artisanaux qui mouraient à petit feu ont de nouveau la cote et pas que pour les nostalgiques. Il existe des anciens moulins qui demandent des fonds à des dirigeants ou cadres retraités… D’autres artisans tels coiffeurs, bouchers… sont plutôt des jeunes qui veulent transformer et innover. Enfin, les artisans alimentaires, dirigeants ou jeunes, cherchent du local et bio, en lien avec leurs consommateurs.

Tout a commencé il y a quelques années et cela ne semble pas prêt de s’arrêter. Une forte conviction qu’une nouvelle vague d’artisans parviendrait à créer une nouvelle économie.
Au cours de la dernière décennie, nous avons baigné dans la nostalgie et disions sans arrêt que tout était mieux avant. Les professions anciennes doivent s’adapter aux conditions de travail de notre époque. Elles doivent également être ouvertes à l’innovation. En adaptant des méthodes et des techniques anciennes dans le présent et le futur, l’économie pourrait se transformer à bien des égards.

Ces anciens métiers attrayants représentent des valeurs ajoutées comme le contact direct avec le public, un style ancien mais avec une touche « moderne »… Le patron doit démontrer ses compétences et apprécier les clients. Beaucoup choisissent de se remettre à travailler avec leurs mains, leurs instruments et leurs matériaux afin de créer des produits « physiques » et tangibles. Le numérique (communication, réservations…) est également important : site, communication, réservation…

Les “re-vieux” métiers

Un coiffeur, vieux mais nouveau et moderne, se proclame plutôt barbier ou artisan barbier. Il vous taillera la barbe ou vous rasera de façon traditionnelle. On en trouve même lors de festivals. La micro-brasserie et la commercialisation de la bière à petite échelle est omniprésente sur le marché, au sein du lieu de fabrication … Emmanuel Feraa, dans la Drôme, a une formation d’ingénieur agricole. Il a créé la Bière des Trois Becs, ou B3B,  biologique. Il a bien grandi avec sept personnes au cœur d’un bâtiment éco construit.

Les agriculteurs alimentaires grandissent. Certains s’orientent vers la production de légumes/ agriculture bio / permaculture… Ils transforment des pâturages inutilisés en un paradis fertile aux saveurs multiples. Ils s’associent par exemple à des chefs cuisiniers, vedettes people des temps modernes ! Restaurants de luxe, concepts éphémères, food trucks,…

Le Moulin de Hollange belge voit sa rentabilité progresser. Les patrons travaillent seuls pour la plupart. D’autres ont des recettes dépassant leur charge après quelques années. Pour d’autres encore, peu ou pas de recettes, pas de vacances et mode de vie frugal. Il y en a pour tous les goûts… Derrière se cache un panel de situations : des hommes et femmes avec des moyens financiers, d’autres qui démarrent leur activité d’indépendant avec un budget minimum et aucune possibilité d’engager…

Les jeunes comme les moins jeunes…

Des dirigeants et cadres ont changé leur vie professionnelle et privée pour ces métiers d’antan, pourtant moins attrayants d’un point de vue financier. D’autres professions remises à neuf sont habituellement réservées à un petit cercle de jeunes issus de la classe moyenne et hautement qualifiés. Il s’avère extrêmement difficile pour les candidats des groupes sociaux inférieurs d’accéder à de tels emplois.

Questions et réponses

Ces questions taraudaient déjà une bonne partie des dirigeants, cadres, jeunes… avant la crise de la Covid-19. La pause introspective que l’on a vécue pourrait renforcer cette quête de sens. Une étude menée par Monster.fr en ligne avance que 55% des Français ont réfléchi au sens de leur travail depuis le début de la pandémie, chiffre qui grimpe à 61% chez les 18-24 ans. Pour se sentir utile, libre, épanoui ! Un autre chemin durable ?