Un horizon de prévision à 3 ans 

Depuis 2014, l’horizon des scénarios de prévision de l’Apec est passé de cinq à trois ans pour conserver sa fiabilité, et tenir compte de la difficulté de se baser sur des prévisions de croissance et d’investissement à plus long terme. En effet les fluctuations plus brutales et marquées rendent le comportement du système plus chaotique et moins aisément prévisible. Ces projections sont élaborées suivant des séries historiques de l’Insee mises à jour en 2014, dans le cadre de la mise en œuvre  d’une nouvelle version du Système européen de comptes, qui s’impose aux Comptes nationaux européens, avec une modification des valeurs des agrégats macroéconomiques de la comptabilité nationale.
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3 scénarios de prévision proposés par l’Apec

S’appuyant sur les dernières prévisions des instituts de conjoncture, ces 3 scénarios décrivent des croissances différentes :
– le scénario « Reprise économique  progressive » effective en 2015, grâce à la consommation des ménages et une reprise de l’investissement,
– le scénario « Reprise tonique », l’économie est boostée par un redémarrage de l’investissement des entreprises,
– le scénario « Atonie », la croissance est bridée par la faible évolution de l’investissement et une politique de rigueur.
Pour chaque scénario, un jeu d’hypothèses différenciées de l’évolution de 3 indicateurs clefs (PIB, FBCF, et part de cadres en poste dans l’ensemble des départs à la retraite) est étudié.
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Hypothèse d’une « Reprise économique progressive »

L’analyse des différents instituts de conjoncture converge : 2015 devrait être une bonne année, sauf évènement comme la sortie de la Grèce de l’union monétaire européenne.  L’Insee prévoit un PIB en hausse de 1,2 % en 2015 grâce à la diminution du prix du pétrole et à la dépréciation de l’euro. Même si le secteur de la construction connaitrait une année délicate, les perspectives de l’ensemble des entreprises s’améliorent avec la montée en charge du Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE), le pacte de responsabilité, et des conditions de financement assouplies. Un redémarrage de l’investissement génèrerait un nouveau cycle de croissance du PIB à + 1,5 % en 2016. A l’horizon de 2017), la croissance  s’établirait  à +1,7 % et améliorerait l’emploi avec une création de 114 000 postes dont 41 000 pour l’emploi salarié marchand. Un niveau encore insuffisant pour impacter la courbe du chômage qui connaitrait malgré tout une basse en 2016 à 9,7 % et en 2017 à 9,5 % selon l’Unédic.
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Hypothèse  d’une « Reprise tonique »

Ce scénario prévoit une croissance inconnue depuis 2011 due au prix des hydrocarbures en baisse, à la dépréciation de l’euro, à la politique monétaire volontaire et innovante de la BCE, au Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE) et au pacte de responsabilité. Maintes fois différé pour cause de stagnation au cours des s dernières années, l’investissement redémarrerait, stimulerait l’activité et entraînerait une véritable reprise économique au cours du second semestre 2015. L’installation d’un cycle de croissance vertueux améliorerait le marché de l’emploi, mettant le taux de chômage sous les 10 % fin 2015, à moins de 9,5 % en 2016, avec la création nette de près de 200 000 emplois, et une part des cadres en poste dans les départs à la retraite qui progresse de 50 % en 2015 à 56 % en 2017. Les recrutements de cadres augmenteraient de 14 % en 2016 (200 000) et 224 500 en 2017.

Le scénario « Atonie » d’une reprise avortée

Le rebond économique initié en 2015 ne se poursuit pas, l’investissement productif ne repart pas vraiment, les dépenses d’investissements en biens immobiliers des ménages se contractent encore, et le ralentissement des économies émergentes se poursuit et freine la demande mondiale et notamment celle adressée à la France. Une reprise avortée  du fait d’une consommation des ménages qui s’amenuise au profit d’une épargne de précaution. Cette stagnation diminuant les rentrées fiscales,  le Gouvernement procède à plus de restrictions budgétaires, gelant l’économie dans un « cycle de croissance zéro », avec des destructions d’emplois un temps stoppées qui reprendraient, amenant un  taux de chômage de 11 % en 2017, et une contraction des  départs à la retraite des cadres dès 2016. Les recrutements de cadres seraient en 2016 et 2017 un peu plus de 184 000 et 194 000 en 2017.
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