Des performances sociétales pour intégrer le classement 

D’abord, pour intégrer le classement HBR, les PDG concernés doivent occuper leur fonction depuis au moins 2 ans, diriger une société cotée au S&P Global 1200 (qui couvre 70 % des capitalisations boursières) et ne jamais avoir été sous le coup d’une arrestation ou d’une condamnation, de quelque nature que ce soit. Pour 2017, près de 900 dirigeants ont été présélectionnés dans le monde. Ensuite le classement HBR se fonde sur les résultats financiers des sociétés, plus particulièrement le taux de rentabilité pour les actionnaires et l’évolution sur les marchés. Il est aussi basé – et c’est ce qui fait sa popularité – sur l’impact environnemental et sociétal de l’entreprise, mis en œuvre par le dirigeant à travers sa vision et sa stratégie.

Les critères du rapport RSE

Pour noter ce dernier aspect, HBR analyse les rapports RSE fournis périodiquement par les sociétés et fait appel aux cabinets Sustainalytics et CSRHub.
Dans le rapport RSE, « Responsabilité Sociétale des Entreprises », l’entreprise mentionne ses engagements, actions et résultats obtenus sur de nombreux points. Citons entre autre :

  • le respect de l’environnement, de l’humain et des conditions de travail dans l’entreprise et chez les partenaires, fournisseurs et sous-traitants partout dans le monde
  • le respect des normes internationales
  • le respect des droits de l’Homme
  • les actions et engagements en matière de lutte contre la corruption
  • les actions et engagements pour l’égalité hommes femmes dans les services de l’entreprise et jusque dans son conseil d’administration.
Bernard Arnault, PDG de LVMH crédit photo PCF

3 PDG Français dans le top 10 mondial

Dans ce contexte, 14 Français se hissent au palmarès HBR. Les 3 premiers sont Jacques Aschenbroich, PDG de l’équipementier automobile Valéo (4ème mondial), Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH (5ème position) et Martin Bouygues, PDG du groupe Bouygues (6ème position).
En 2016, seulement 11 Français étaient ainsi classés, ce qui signifie que notre pays progresse en matière de performances financières et sociétales.

Martin Bouygues, PDG du groupe Bouygues, crédit phot bbox-actus.com

Google, Facebook et Microsoft exclus du top 100

À l’inverse de nos PDG français et malgré la prise en compte des critères financiers, les géants du Web n’apparaissent pas ou très peu dans le classement HBR. Jeff Bezos, par exemple, n’est que 71ème (contre 76ème en 2016) alors même que sa société Amazon enregistre un chiffre d’affaires hors du commun. Apple, Google et Microsoft ne sont pas classées dans ce top 100, ni la majorité des BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) et des NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber)  sauf pour Netflix et Tencent.
Cette faible représentation des géants du Web vient en partie des résultats financiers obtenus, qui bien qu’élevés restent faibles par rapport au poids des investissements réalisés en continu, ce qui baisse le niveau de rentabilité financière tel qu’il est évalué ici (c’est le cas pour Amazon). Ensuite, des entreprises jeunes comme Airbnb ou Netflix visent pour l’instant des objectifs pragmatiques, à court terme de consolidation financière avant de voir plus loin avec une stratégie à valeur sociétale. Gageons que d’ici quelques années, les nouveaux PDG seront capables d’allier dès le démarrage de l’entreprise, et les finances à court terme, et la responsabilité sociétale, même si celle-ci nécessite un travail et des investissements spécifiques au long terme.

Pablo Isla, à la tête du groupe Inditex depuis 2005 (Zara…) crédit photo lavozdegalicia.es

Les 10 meilleurs PDG du monde

Le meilleur PDG du monde en 2017 est Pablo Isla, à la tête du groupe Inditex depuis 2005 (Zara, Massimo Dutti, Bershka…), suivi par Martin Sorrell (WPP – groupe de publicité et communication), Jensen Huang (Nvidia – fournisseur de processeurs, équipementier informatique) et des trois Français, Jacques Aschenbroich, Bernard Arnault et Martin Bouygues. Viennent ensuite Johann Thijs (KBC), Mark Parker (Nike), Elmar Degenhart (Continental) et Florentino Pérez-Rodriguez (ACS). L’an passé, le numéro un était le danois Lars Rebien Sørensen, PDG du géant pharmaceutique Novo Nordisk.

Marillyn Hewson, patronne de (Lockheed Martin, crédit photo europeanceo.com

A noter que le classement HBR compte seulement deux femmes, à la 35e et 50e place, respectivement Marillyn Hewson (Lockheed Martin-défense et sécurité américaine) et Debra Cafaro (Ventas-industrie pharmaceutique)

La place des autres PDG français dans le classement HBR

– 14ème : Bernard Charlès (Dassault Systèmes)
– 16ème: Benoît Potier (Air Liquide)
– 23ème : François-Henri Pinault (Kering)
– 36ème : Xavier Huillard (Vinci)
– 43ème : Gilles Schnepp (Legrand)
– 47ème : Michel Landel (Sodexo)
– 53ème : Thierry Breton (Atos)
– 67ème : Pierre Nanterme (Accenture)
– 87ème : Jean-Paul Agon (L’Oréal)
– 96ème : Xavier Rolet (London Stock Exchange)
– 99ème : Jean-Laurent Bonnafé (BNP Paribas)