Des secteurs d’excellence à profusion

L’explosion des innovations et des entreprises que l’on observe dans des lieux concentrés appelés « clusters » ou « pôle de compétitivité » – comme la Silicon Valley – s’expliquent par des dynamiques d’entrainement (le progrès mène au progrès), la concentration des ressources et l’intelligence collective qui en émanent. Or, la France offre de nombreux clusters dans des domaines variés – luxe, mode, agroalimentaire, numérique… -, boostés par des grandes entreprises et des laboratoires de recherche, sans oublier les FabLabs, espaces de coworking et autres lieux synergiques qui n’existent pas forcément dans les pays en développement, pourtant réputés intéressants pour s’expatrier.
Ainsi, une bonne idée aura toutes les chances de germer si elle est développée au sein d’une bulle de compétitivité, de savoirs, de réseaux de compétences et d’innovations parallèles. À l’inverse, un même concept déployé sur les îles Caïmans, par exemple a peu de chances d’accélérer son développement quand bien même la fiscalité y serait avantageuse… Tout simplement parce qu’il n’y trouve pas les bonnes compétences et ressources nécessaires à l’instant T, ni le réseau premier pour se propulser.
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Des aides de l’État

Bon, mais des clusters, il en existe dans de nombreuses villes étrangères (Londres, New York City, San Francisco, Berlin…). Pourquoi la France serait-elle plus attractive ? Car notre pays propose de nombreux dispositifs d’accompagnement dédiés aux créateurs d’entreprises. Réseaux de conseils et incubateurs, accélérateurs, avec en plus des aides financières,des prêts à taux 0 octroyés par les collectivités territoriales, le crédit d’impôt recherche et développement, le statut de jeune entreprise innovante… Autant d’aides et incitations fiscales dont vous n’aurez pas accès en domiciliant votre entreprise à l’étranger !  Aux États-Unis, en Angleterre, dans les pays de l’Asie, aucune aide financière ni aucun accompagnement institutionnel n’existent, vous devez apprendre seul les habitudes de consommation de votre cible, les us et coutumes du pays visé, généralement en payant des frais de développement sur place ou en vous entourant de mentors qui connaissent le terrain.
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Des coûts juridiques à prévoir aux États-Unis et en Angleterre

La Silicon Valley fait rêver, mais sans protection juridique renforcée, vous risquez bien de perdre rapidement la main sur votre projet. Si la facilité administrative et la liberté en matière de droit du travail attirent les entrepreneurs (la fameuse « common law » britannique), chaque relation (avec les fournisseurs, les employés, les investisseurs…) peut être sujette à litige, entraînant une procédure juridique lourde pour l’entrepreneur qui n’aurait pas strictement encadré son relationnel. La liberté a un prix, elle vous coûtera des frais d’avocat. Le taux horaire d’un avocat dans la Silicon Valley est au minimum de 200 dollars, avec une moyenne estimée à 500 dollars de l’heure.  En France, un professionnel du droit propose habituellement un tarif préférentiel à destination du nouvel entrepreneur pour élaborer des contrats de sous-traitance, de protection intellectuelle ou rédiger des statuts ou un pacte d’actionnaires.

Les services publics rares, voire inexistants dans les autres pays 

Si les Émirats arabes unis, par exemple, n’appliquent pas d’impôt personnel ni d’impôt sur les sociétés (seule une taxe municipale pèse sur les entreprises lors du renouvellement de l’activité et selon des conditions propres au pays), les services publics y sont totalement inexistants. Si vous décidez de vous installer sur place, avec votre famille, vous devrez prendre en charge l’intégralité de la scolarité de vos enfants, les soins médicaux…
C’est également le cas aux États-Unis où il vous faudra souscrire une couverture sociale et diverses assurances personnelles pour vous épanouir sur place, vous et votre famille. Pour exemple, un accouchement sans couverture santé coûte environ 30 000 dollars de frais d’hôpital et 6 000 dollars si vous disposez d’une assurance dédiée – dont le montant de cotisation s’élève en moyenne à 5 000 dollars par an. Les pays à faible fiscalité ne proposent pas non plus d’indemnisation chômage ou maternité. En Allemagne, il n’existe pas de crèche publique et encore moins de crèche d’entreprise.
La France, les charges sociales, la bureaucratie et l’empilement des réglementations… Un verre à moitié vide ? Et si l’on regardait le verre à moitié plein ? C’est ce que propose Fabrice Cavarretta dans son ouvrage détaillé : « Oui ! La France est un paradis pour entrepreneurs ».