Quitter la ville pour entreprendre une nouvelle vie et/ou une entreprise à la campagne : une tendance de fond ! Projet vert, artisanat local, maison d’hôte… Les entrepreneurs néo-ruraux fourmillent d’idées pour fonder leur modèle économique loin du tumulte urbain, mais aussi loin des centres économiques indispensables au lancement d’une entreprise. Comment vous en sortir avec les aides publiques de l’Agence France Entrepreneur.

Des aides fiscales dans les zones économiquement fragiles »

L’Agence France Entrepreneur avance d’abord les aides fiscales et sociales accordées à l’entreprise implantée sur les territoires dits « fragiles » économiquement, ce qui est généralement le cas en zone rurale. On parle de Zone de Revitalisation Rurale (ZRR), des Bassins d’Emplois à Redynamiser (BER) ou encore de Zone d’Aide à Finalité Régionale (ZAFR). Par ces aides concernées vous pouvez, par exemple, obtenir une exonération de l’impôt sur les sociétés, des cotisations patronales ou de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) pendant les premières années d’activité. Mais attention, « (…) ces aides allègent le coût de la prestation [pour l’entreprise], mais elles ne font aucunement venir le client, précise pour le journal Les Echos le directeur par intérim de l’AFE Yannick Hoche. Il ne faut pas choisir la zone géographique d’implantation en fonction de ces exonérations, mais au regard du potentiel de succès de l’activité », d’autant que les règles fiscales sont susceptibles d’évoluer d’année en année. Une entreprise pérenne est une entreprise qui vit et dure tout en étant fiscalisée.

Des subventions pour la création d’emplois en zone rurale

En matière d’aides financières directes, en tant qu’entrepreneur en milieu rural vous pouvez prétendre à des subventions, comme la prime d’aménagement du territoire par exemple attribuée selon le nombre d’emplois créés par le Commissariat Général à l’Égalité des Territoires (CGET). Son montant peut grimper jusqu’à 15 000 euros par emploi en fonction de la région.
Certains secteurs d’activités peuvent aussi accéder aux aides du Fisaac (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce), notamment pour financer des formations à l’entrepreneuriat ou encore l’achat d’immobilisations relatives à l’aménagement d’un fonds. Pour cette seconde aide financière, l’interlocuteur à contacter est la Chambre de Commerce et d’Industrie ou la Chambre des Métiers.

Fondations et investisseurs locaux

D’autres dispositifs de financement visent l’entrepreneur de la campagne, comme la fondation Raoul Follereau, par exemple, qui propose une aide financière à celui qui porte un projet destiné à redynamiser une commune rurale. La NEF (Nouvelle Économie Fraternelle), quant à elle, en tant que coopérative de finances solidaires attribue des financements et accompagne le porteur d’un projet écologique ou de l’économie sociale et solidaire, implanté en zone rurale. Dans le même esprit, les Cigales ou Clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire, regroupent des business angels désireux d’investir au capital de sociétés qui contribuent à l’économie locale.

Des plateformes de financement pour des projets locaux ou agricoles

Vous pouvez aussi recourir aussi aux plateformes de crowdfunding locales pour obtenir des fonds au démarrage d’une activité. Les sites « Bulb In Town » et « Tudigo » visent le financement de projets de type commerce ou restaurant de proximité ; « Blue Bees » et « Miimosa » sont des sites de financement participatif dédiés aux projets agricoles, et « Ecobole » une plateforme de financement de projets environnementaux.

Un dernier point à ne pas oublier, l’entrepreneur des champs a autant accès aux aides et garanties financières nationales que l’entrepreneur des villes ! Dans ce contexte, vous pouvez solliciter un acteur du financement comme France Active (garantie bancaire) ou France Initiative (prêt d’honneur).