Un indicateur de bien-être n’a d’intérêt que s’il est suivi d’actions concrètes au profit des équipes salariées, au risque de créer l’effet inverse que celui escompté : à savoir démotiver les collaborateurs. Voici les préconisations pour mesurer le bien-être avec efficacité.

Le bonheur augmente la productivité : c’est un fait !

C’est un fait aujourd’hui vérifié par bon nombre d’études : des collaborateurs heureux au travail sont plus productifs et plus engagés envers leur entreprise. Le bien-être a donc une valeur quantifiable qu’il est possible de mesurer et d’augmenter. Alors faut-il suivre la « tendance bien-être » et mettre en place un indicateur parmi ses équipes ? Si oui, comment faire et pour quel objectif ?

Mesurer le bien-être : attention aux déconvenues

Selon les experts en ressources humaines, la mesure du bien-être n’a d’intérêt que si les résultats sont suivis d’actions concrètes d’amélioration au sein de l’entreprise. En effet, mettre en place un indicateur de bien-être nécessite d’impliquer fortement les salariés via des interviews, des questionnaires à remplir, par exemple et si la démarche n’est pas suivie d’actions d’amélioration, elle risque de fortement décevoir parmi les équipes, c’est-à-dire d’engendrer l’effet inverse que celui escompté : baisser l’enthousiasme au travail, soit baisser le bien-être et donc la productivité.
De même, mesurer un ressenti aussi subjectif que le bien-être nécessite d’être prêt à recevoir toutes sortes de réponses, y compris des critiques, en sachant que la différence peut être forte entre ce que perçoit l’équipe de direction ce que perçoivent les salariés. En conséquence pour obtenir un réel retour sur investissement à la mise en place d’un indicateur de bien-être, vous devez vous préparer à investir dans des axes d’amélioration, et ce quel que soit le score obtenu au départ.

Mesurer le bien-être avec une méthode éprouvée

Il existe de nombreuses méthodes et de nombreux outils de mesure du bien-être dans le monde professionnel, mais vous pouvez tout autant développer votre propre processus. Les outils officiels proposés sont variés. Ils peuvent étudier le niveau de bien-être, le niveau de fierté ressentie ou encore la convivialité au travail. Ils peuvent aussi mesurer la santé, le niveau de stress en période de forte demande… Ils peuvent comporter des questionnaires (étude quantitative), des interviews en face à face (étude qualitative) et/ou des audits du processus de management.
Vous retrouvez les principaux outils actuels dans Le guide des indicateurs de bien-être au travail du think tank La Fabrique Spinoza. À titre d’exemple, vous trouvez :
  • le THI (Happiness Indicator) : il vérifie le ressenti subjectif du collaborateur à son poste de travail à travers un sondage régulier (une question simple, mais récurrente : « comment vous sentez-vous aujourd’hui via à vis de telle ou telle tâche réalisée ? »)
  • le BBET (Baromètre de Bien-être au Travail) : un peu plus complexe, il tient compte du profil du collaborateur, notamment sa vision du monde et son aptitude au bonheur. Il s’agit d’un questionnaire basé sur les concepts de psychologie positive
  • l’outil BeBetter&Co : il évalue le niveau d’engagement du collaborateur en situation extrême ou difficile. Il comporte une phase d’enquête, un questionnaire et une analyse collaborative. Il peut impliquer l’accompagnement de l’entreprise par un expert.

Quelques conseils pour choisir votre outil de mesure

L’utilisation d’un outil de mesure du bien-être doit toujours s’inscrire dans une démarche globale impliquant la nomination d’un ou plusieurs référents avec la mise en place d’un planning, d’un budget et de la liste des collaborateurs impliqués. Le choix de l’outil dépend du secteur d’activité et de la vision que vous avez du bien-être (un outil axé sur le suivi de la santé physique, par exemple, entre-t-il dans votre définition du bien-être ? Est-il pertinent par rapport à l’activité exercée dans votre entreprise ?).
Il dépend aussi de votre propre volonté en tant qu’employeur ou encore de vos moyens : quelques questions fermées posées régulièrement constituent un baromètre de bien-être, mais vous pouvez aussi utiliser un processus complet avec audit et enquêtes tel que l’outil Bebetter&Co. Il est par ailleurs possible de monter son propre questionnaire ou de compiler plusieurs questionnaires existants. Dans tous les cas, l’administration de l’enquête sera toujours suivie d’un temps d’analyse et de restitution des résultats.
En parallèle, une communication interne doit être menée pour expliquer la démarche aux collaborateurs et l’inscrire dans la culture de l’entreprise. Enfin, il faut prévoir la mise en place d’actions d’amélioration avec la définition d’objectifs et la réalisation d’une nouvelle enquête à terme. Un expert en ressources humaines peut intervenir pour accompagner l’entreprise dans chaque étape de mesure du bien-être.

Mesurer le mal-être ?

En outre, les experts estiment qu’avoir une image réaliste de la qualité de vie au travail nécessite de mesurer tout autant le niveau de bien-être que le niveau de mal-être, comme le précise Victor Waknine de Mozart Consulting, un cabinet de conseil en ressources humaines accompagnant des entreprises dans les domaines du bien-être : « L’efficacité du baromètre [de bien-être] sera augmentée s’il s’accompagne d’une mesure objective des indicateurs de mal-être au travail (absentéisme, accidents, maladies, licenciements individuels…) ».

Baromètre facile : 5 applications de mesure

Et si vous voulez avancer en douceur sur le chemin du bien-être au travail, pensez à utiliser l’une de ces applications faciles :
  • Supermood : l’appli’ envoie chaque semaine un sondage aux équipes, composé de 3 questions sélectionnées en amont parmi une vaste liste de thématiques. Une fois par mois, le service RH reçoit une compilation et une analyse des réponses.
  • Bloom at Work : même concept que Supermood avec un sondage hebdomadaire de 7 questions sur les sujets de la motivation et des problèmes rencontrés dans le cadre du management, des équipements ou des collaborateurs.
  • OurCompany : donne un espace d’expression aux salariés qui peuvent y rédiger leurs problèmes et leurs suggestions sur la thématique du bien-être, mais aussi partager leur état émotionnel et répondre à des questionnaires.
    Sources : Mozart Consulting et la Fabrique Spinoza