Femme d’expatrié : un professionnel brisé. Plus de 2 millions de français vivent à l’étranger un chiffre qui augmente chaque année avec la mondialisation de l’économie. Les jeunes diplômés envisagent de plus en plus de partir à l’étranger. 7 expatriés sur 10 partent avec leur conjoint, ce qui pose la question cruciale de la double carrière à réussir. Or il s’avère que l’expatriation devient une mauvaise opportunité pour le conjoint qui 6 fois sur 10 est une femme. 1 conjoint seulement sur 2 qui cherche un emploi en trouve un. Focus sur l’enquête Expat Value*, avec les recommandations faites aux expatriés et aux DRH des entreprises qui les missionnent.

1 conjoint sur 2 trouve un emploi

Au départ les couples sont plutôt confiants sachant que 8 conjoints sur 10 ont le projet de travailler. Bien évidemment selon la composition de la famille, les priorités varient, le conjoint sans enfant cherchant à s’investir dans un emploi, tandis dans les familles avec enfants la volonté de travailler n’est pas aussi marquée. A l’arrivée le résultat est loin des projets de vie professionnelle à l’étranger, seulement 1 conjoint sur 2 parvient à trouver un emploi.

Femme d’expatrié : un professionnel brisé, une carrière sacrifiée

Dans 9 cas sur 10, le conjoint est une conjointe. En 2015 les entreprises envoient surtout des hommes à l’étranger. Pourtant l’épouse de l’expat a un profil professionnel élevé qui lui aurait assuré un avenir professionnel  si elle était restée en France : trilingue dans 68% des cas et  Bac+4 ou plus. Il s’agit donc pour elles d’une opération qui les pénalise. Elles sacrifient leur  vie professionnelle pour suivre leur conjoint expatrié, et le plus souvent  connaissent  un parcours professionnel peu cohérent quand il y en a un, qui annonce un retour compliqué sur le marché du travail de l’hexagone.
Lecture recommandée Expatriation : les 5 talents pour la réussir

L’homme suit mal son épouse expatriée

La femme expatriée connait une situation encore plus critique. Son mari hésite beaucoup à la suivre craignant de ne pas trouver un emploi, il a tendance à ne pas la suivre si elle a l’opportunité de partir travailler à l’étranger, au point qu’un tiers des femmes partent seules. La encore, le conjoint qui  accompagne et veut trouver un emploi rencontre les plus grandes difficultés sur le marché de l’emploi du pays, cela se traduit par un sérieux coup d’arrêt de sa carrière. Les raisons de cet écueil : un réseau relationnel local faible, la barrière de la langue et la spécificité du marché local mal comprise. Et si jamais il trouve un emploi « correct » dans un pays où il ne va pas toujours rester, il devra répéter le même scénario dans les autres destinations, ce qui lui donne à la fin un cursus peu cohérent pour rebondir en rentrant.
Lecture recommandée En congé de paternité, sans solde, j’ai suivi ma compagne expatriée au Canada

Conseils aux conjoint(e)s d’expatriés

Faire confiance à votre réseau, celui que vous avez avant de partir que vous développerez sur place, c’est votre principal levier pour trouver un job, les réseaux sociaux n’ont pas de frontières et peuvent générer des contacts qui débouchent sur des rencontres réelles. Alix Carnot, Directrice des Carrières Internationales chez Expat Communication conseille de « Mettre de côté ses schémas de référence antérieurs, s’adapter à son environnement, se remettre en question, développer de nouvelles techniques de recherche. Considérez que cette expérience est aussi l’opportunité de trouver une façon d’engager sa vie professionnelle sur des bases nouvelles… Ne pas se décourager, ne pas s’enfermer, faire jouer ses réseaux. 81% des conjoints qui ont trouvé un travail remercient leur réseau, amical, social…. Un apéro chez les amis est souvent plus fructueux qu’un après-midi à répondre à des petites annonces ».
Les pays où le conjoint d’expatrié trouve le plus facilement un job : le Canada, l’Australie, et la Russie ; ceux où il renonce le plus : la Thaïlande, l’Inde, le Brésil et l’Italie…
Retrouver un job sur place passe souvent par une baisse de rémunération et de responsabilités.
Cibler les PME locales pour gagner du temps, les entreprises internationales ont déjà leurs expatriés en général.
lecture recommandée  Pour trouver un job à Londres, mieux vaut parler anglais! Of course!

Femme d’expatrié, un rêve professionnel brisé : conseils aux DRH pour aider les expats

Etre présent aux côtés du conjoint de l’expatrié pour l’aider sur place à trouver un job, seuls 2 sur 10 en bénéficient aujourd’hui.
Former plus que rémunérer, aider à la réalisation d’un projet satisfait plus le couple qu’une prime d’expatriation en plus.
– Inventer un « congé suivi de conjoint à l’étranger », sur le modèle du congé sans solde, garantissant de pouvoir retrouver un poste dans son entreprise en revenant.
S’investir plus dans le retour de l’expatrié : mieux aider le conjoint à son retour en France, 4 sur 10 le sont le plus souvent par Pôle Emploi.

*Menée en janvier et mai 2015 sur 3668 réponses à un questionnaire envoyé et disponible sur femmexpat.com et lepetitjournal.com, et via les réseaux des CCI, de la FIAFE, de l’Afca et de partenaires locaux, l’enquête a été financée par le groupe Adeo, EDF, Saint Gobain, et la Caisse des Français de l’Etranger.
Population étudiée : couple avec un contrat d’expatrié d’entreprise 59 % (les autres: local + 15%, détaché 7% et contrat local 19%)
Pour en savoir plus : http://www.expatcommunication.com
Pour accéder à l’étude dans sa globalité :
http://www.agence-c3m.com/documents/CP_COM_EXPAT_08092015_Enquete_Expat_value.pdf