Eriger la plus haute tour possible

Sur une petite table, un spaghetti penche dangereusement. A son extrémité, un marshmallow rose tient, comme par miracle. Le jeu vient de prendre fin. L’équipe n°2 a gagné. Sa tour en pâtes crues est la seule encore debout. Nous ne sommes pas au goûter d’anniversaire du petit Léo, 7 ans, mais bien dans une entreprise très sérieuse qui a décidé de proposer un défi d’un nouveau genre à ses collaborateurs : réussir, par groupe de 4, à ériger la plus haute tour possible à l’aide de 20 spaghettis, 1 morceau de ficelle, du scotch et un marshmallow. Rien d’autre.

Inventé par un ingénieur de Microsoft

Vous trouvez ça bizarre ? Et pourtant… Le concept, venu des Etats-Unis, a été inventé par un ingénieur employé chez Microsoft et diplômé de la prestigieuse université de Stanford Peter Skillman. Selon lui, cet exercice ludique de 18 minutes – et pas une de plus ! – permet à ceux qui le pratiquent d’apprendre à repartir de zéro. Encore mieux, il développe la créativité et bien sûr, renforce les liens entre collaborateurs. Car s’il n’y a pas d’entente, pas de construction solide.

Un véritable jeu d’enfant

C’est ainsi que les enfants de maternelle réussiraient mieux que les adultes diplômés en construisant des tours bien plus hautes ! « Les enfants ne perdent pas de temps à nommer le chef de projet, commente l’inventeur du concept. Ils ne discutent pas des heures pour résoudre le problème. Ils se lancent directement dans l’expérimentation et ils essayent encore et encore jusqu’à ce qu’ils réussissent à faire une tour ». Pas de peur de mal faire chez les petits, au contraire des grands qui ont souvent inquiets du jugement de l’autre et qui n’assument pas forcément leurs échecs, encore moins publiquement.

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« Bâtir une tour, bâtir une équipe »

Popularisé par le coach américain Tom Wujec, amateur de jeux avec la nourriture (un prochain article pourra d’ailleurs être consacré au « dessin du pain grillé »), le défi du Marshmallow s’est introduit dans l’Hexagone pour le plus grand plaisir des collaborateurs qui, le temps d’un jeu, retournent en enfance et (ré)-apprennent à travailler ensemble, rapidement. « Nous avons passé un très bon moment, témoigne ainsi Luc Jeanniard, qui a accompagné l’équipe de développement de Magellan, un éditeur de solutions de gestion des transactions électroniques sécurisées. Les équipes, tirées au sort, ont permis à des personnes ne travaillant pas nécessairement ensemble au quotidien d’échanger, de bâtir quelque chose. Tout cela remet une bonne dose de convivialité dans l’entreprise ! ». Pour Tom Wujec, pas de doute, en bâtissant cette tour, on bâtit une équipe. Rien de moins.
En moyenne, les adultes réalisent des « œuvres » mesurant 50 cm, marshmallow compris. A vous de voir si vous êtes capable, avec vos collaborateurs, de faire mieux.

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