Il s’agit donc d’augmenter l’employabilité des diplômés et d’encourager les meilleures compétences d’avenir et la création d’entreprises innovantes. Pour ce faire, les technologies et les métiers qui les accompagnent sont appelés à se développer très rapidement. La reconsidération du potentiel des nouvelles technologies, la qualification des enseignants, l’adaptation des approches pédagogiques et l’acquisition de nouvelles compétences sont donc urgentes. En d’autres termes, les compétences qualifiées doivent être formées, au cas contraire ce mouvement risque d’être freiné.

Identification des compétences

Pour une gestion proactive des emplois et compétences, l’identification d’éléments clés dans les savoirs et les compétences à acquérir, est primordiale. L’idée est de rechercher les savoirs et compétences génériques ou savoir-être nécessaires aux métiers d’avenir. On peut citer, par exemple, l’adaptabilité, les attitudes et comportements positifs, le sens de la responsabilité, la capacité de communiquer, de penser, d’apprendre, de travailler à distance, etc. Le monde évolue et le secteur de l’entreprise n’y échappe pas. On peut souligner parmi les facteurs de changements :
– L’essor des systèmes et les machines intelligentes
– L’informatisation du monde
– La nouvelle écologie des médias et des organisations « superstructurées »
– La connexion globale du monde.
Nous pouvons donc nous baser sur ces changements pour identifier 10 compétences clés pour le futur :
– La capacité à fabriquer du sens
– L’intelligence sociale
– La pensée créative et adaptative
– L’interculturalité
– La création et gestion des bases de données informatiques
– La maîtrise des nouveaux-médias
– La transdisciplinarité
– Le travail collaboratif et l’organisation du travail
– Le management de l’intensité de la charge cognitive
– La collaboration virtuelle.

Les métiers émergents

Il faut savoir que longtemps orientées vers la conquête de nouveaux clients et le développement des activités à l’international, les entreprises prennent conscience qu’il faut s’adapter aux nouvelles exigences des clients. Les entreprises évoluent donc et leurs relations avec leurs clients aussi. En conséquence, il y a une mutation des fiches de poste et des métiers. De nouvelles activités sont créées en réponse au besoin d’adaptation des entreprises à un environnement changeant avec les nouvelles technologies, les nouvelles réglementations, le sens de l’innovation, l’alignement aux exigences des clients et consommateurs…

Le secteur des TIC , l’un des plus porteurs pour l’Afrique

Depuis les années 90, l’entrepreneuriat TIC et des startups technologique s’est répandue dans le monde entier. Les espaces de co-working et autres incubateurs existent bel et bien sur le continent africain. L’île Maurice, le Kenya, le Ghana, le Nigeria, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et aussi l’Afrique du Sud, ont amorcé ce développement.
Ces structures ont pour but de dynamiser les « écosystèmes technologiques» et/ou d’accompagner les porteurs de projets ou les entreprises déjà établies dans leur croissance. Ces nouveaux modèles d’accompagnement favorisent la création de nouveaux métiers centrés sur le relationnel et la connaissance des phases de développement d’une entreprise technologique. C’est sûr qu’une double compétence en TIC et Business est un avantage certain. Il en est de même pour la polyvalence qui est très recherchée. Ce secteur est à l’affût de profils maîtrisant bien les nouvelles technologies.

Zoom sur 3 métiers d’avenir

Community & Digital manager : il va  la rencontre, notamment des communautés de développeurs, des entrepreneurs et des décideurs du secteur TIC, et organise des rencontres flash ciblées.
Business Developer :  en charge de trouver des nouveaux marchés aux entreprises accompagnées par l’incubateur, il accompagne les entreprises pour leurs rendez-vous avec des prospects et aide à la négociation des contrats. Son rôle principal de pallier les insuffisances des fondateurs fait du « business developer »  une fonction clé pour la croissance d’une entreprise.
Hub Manager et Chef projet d’un co-working space ou Incubateur : il gère l’équipe et le développement de la structure, et se charge également de la recherche de financement et de la comptabilité. La visibilité locale et internationale de l’organisation est sa préoccupation première, ce cadre doit être capable de tisser des partenariats avec d’autres entreprises, des réseaux, des universités, des bailleurs, des multinationales dans plusieurs pays. Cette personne peut également faire du Business Developement pour les entreprises et les conseillers sur leurs modèles économiques, sur les levées de fonds ou les appels d’offre. Le hub manager supervise la création de nouveaux programmes d’accompagnement et d’événements. La conceptualisation de l’offre de service de l’incubateur et son modèle économique figurent aussi parmi ses prérogatives.

Les critères indiscutables de recrutement

Dans les grandes lignes, il faudra des profils soulignant fortement un grand sens du relationnel, la possibilité d’une connexion 24h/24 sur les réseaux, un très bon sens de l’organisation et la capacité de gérer le stress. Ce seront des critères indiscutables de recrutement. Il est bon de noter également que les activités liées à la robotisation et l’implantation des robots prendront de l’ampleur. L’intelligence artificielle sera omniprésente et aura pour vocation la simplification de la vie quotidienne. Les spécialistes seront donc très demandés. Ces derniers vous conseilleront à propos du ou des meilleurs androïdes à adopter au sein de votre foyer ou de votre entreprise, pour répondre à vos moindres besoins. En deux mots : Ils faut se former au métier de demain !

Les « images » du futur

Mais tout ceci ne sera possible que si la volonté politique des autorités locales suit. Permettre la mise sur pied d’un enseignement adapté censé soutenir la croissance économique du continent est d’importance capitale. La croissance passe nécessairement par la reconsidération du potentiel des nouvelles technologies, la qualification des enseignants, l’adaptation des approches pédagogiques et l’acquisition de nouvelles compétences. Le débat est centré sur la question de l’inadéquation entre la formation et la réalité du marché du travail sur le continent africain. Mais le meilleur moyen d’anticiper les métiers de demain, c’est d’abord produire des « images » du futur dès maintenant.




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Nicolas Goldstein, Co-founder Talenteum Africa
Nicolas Goldstein, serial entrepreneur dans le domaine des nouvelles technologies de l’information depuis les années 2000, il crée en 2003 le portail www.offshore-developpement.com, leader en France dans l’externalisation des services. En 2009, il crée la société de production Story Board Animation, avec comme partenaire industriel la société DQ Entertainment, cotée à la Bourse de Londres et de Bombay. Fin 2015, Nicolas Goldstein crée le MSI (Mauritius Start-up Incubator), qui se distingue par son rôle de guichet unique pour s’implanter sur l’île Maurice, travailler avec des sous-traitants et collaborer avec des start-ups mauriciennes. En 2017, il s’associe pour créer Talenteum.africa, la communauté des meilleures talents africains, qui interviennent à distance pour des entreprises partenaires d’Europe et d’ailleurs.