Pour s’assurer de la motivation de ses salariés, le groupe Amazon vient de mettre en place une prime de départ qui sera versée aux employés qui sont mécontents ou qui ne sont plus motivés pour garder leur emploi. Une mesure qui a déjà été mise en oeuvre depuis 2008 par le groupe Zappos, n°1 de l’e-commerce de la chaussure aux Etats-Unis. Est-ce un moyen efficace pour ne conserver que des éléments moteurs et motivés en son sein ? Ou une mesure gadget qui ne s’attaque pas aux réels problèmes ?

Amazon et Zappos : de 2000 à 5000 $ pour partir

Dans une lettre adressée mi-avril à ses actionnaires, le PDG d’Amazon Jeff Bezos a lancé aux Etats-Unis la campagne « Pay to Quit ». Concrètement le groupe proposera aux salariés qui souhaitent le quitter un chèque qui sera de 2000$ la première année et qui augmentera de 1000$ par an jusqu’à 5000$ au maximum. Pour Jeff Bezos, ce système permettra aux employés d’avoir le temps de réfléchir sur leurs envies et de savoir s’ils veulent vraiment partir ou rester.

Ce système existe déjà au sein du groupe Zappos. Tony Hsieh, le PDG, a instauré en 2008 la prime de départ pour nouveaux employés : après un mois de formation, ils doivent choisir : rester dans l’entreprise ou partir avec un bonus de 2000$. Explication du PDG : tout le monde n’est pas fait pour travailler chez Zappos où il est demandé de s’impliquer fortement. Au début, la prime de départ avait été fixée à seulement 100$ et elle a ensuite augmenté au fur et à mesure que le groupe grandissait.

 Une mesure efficace ?

Si l’on a pas pour l’instant de recul sur l’impact d’une telle mesure pour Amazon, certains chiffres sont cités pour Zappos : 97% des nouveaux engagés refusent la prime, selon le groupe. Par contre, le pourcentage est plus élevé pour les employés de centres d’appels : ils seraient 10% à prendre cette prime, selon un article de la Harvard Business Review. Il reste que les cultures d’entreprise sont très différentes entre le géant d’e-commerce Amazon dénoncé par plusieurs de ses salariés pour ses conditions de travail difficiles et confronté pour la première fois à une grève en Allemagne (voir vidéo) et Zappos, où a été mis en place “l’holacray“, un système sans chef ni hiérarchie.

En tout cas, pour les deux groupes, on peut se demander si cette prime au départ est réellement un bon moyen d’attirer des salariés motivés. Il semble que cela soit surtout une manière de faire partir les salariés démotivés. On peut aussi douter de l’efficacité d’une telle mesure en France ou dans d’autres pays confrontés à un taux important de chômage. Et vous qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires ci-dessous.




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Sophie Lhameen
Sophie Lhameen, journaliste multimédia (web et print), a travaillé pendant 15 ans comme journaliste spécialisée sur l'Afrique avant de devenir en 2008, rédactrice en chef adjointe du magazine Le MOCI (Moniteur du commerce international) jusqu'en janvier 2013. Ses centres d'intérêt : l'entreprise, le management, les ressources humaines, l'emploi, l'économie, l'intelligence économique et de l'international. Google+