La DARES estime qu’à l’horizon de 2030 au niveau national, 5 % des besoins de recrutement ne seront pas spontanément pourvus par les jeunes débutants sur le marché du travail. Même si les départs seraient en partie comblés, les nouveaux entrants seront globalement moins nombreux que les seniors le quittant, conclut le rapport mené en partenariat avec France Stratégie.

Toujours d’après la DARES, la plupart des métiers de l’industrie et de la maintenance sont en tension. À l’exception des ouvriers non qualifiés, ces professions exigent souvent des compétences et des formations spécifiques, et manquent donc cruellement de main-d’œuvre. L’enquête Besoins en Main-d’œuvre 2022 (BMO) de Pôle Emploi liste le métier d’ouvrier qualifié (plombier, chauffagiste, électricien) comme l’un des 10 secteurs où le recrutement est le plus difficile, alors même que les intentions de recrutement sont bien plus élevées cette année.

Alors que le déséquilibre entre besoin et disponibilité est de plus en plus marqué, quelles pistes existent pour les entreprises du secteur de la maintenance qui cherchent à recruter pour répondre à la hausse de la demande en interventions de terrain ?

Mixer les sources de talents

Selon les estimations de Pôle Emploi (enquête BMO) près d’un établissement sur 3 (contre 1 sur 4 en 2021), envisage de recruter, une tendance portée par les établissements de petite taille (7 sur 10 concernent des entreprises de moins de 50 salariés), dont près de la moitié (47 %) sont des structures de moins de 10 salariés. Les petites entreprises sont donc celles qui veulent recruter le plus.

Par ailleurs, fin juin 2022, le réseau des Urssaf dénombrait 2,50 millions d’autoentrepreneurs administrativement actifs, soit 272 000 de plus sur un an (+ 12,2 % en moyenne, tous secteurs confondus). Parmi eux, 34 900 sont des réparateurs hors automobile — une augmentation de 4,6 % sur l’année 2022.

Pour éviter d’avoir à se concentrer uniquement sur le recrutement de techniciens de terrain internes à temps plein, les plus grandes entreprises peuvent déployer une main-d’œuvre « mixte » ou « hybride » qui comprend à la fois des employés, des contractuels et autres sociétés tierces. Faire appel à un réseau d’entreprises peut donner accès à une pool de talent plus large, et accroître ainsi ses opérations de façon plus flexible, répondant aux fluctuations du marchés et des saisons.

Penser aux bien-être de ses équipes

L’amélioration de la satisfaction des équipes est un autre élément essentiel de la problématique recrutement, puisqu’elle permet, en principe, de retenir ses talents et donc de réduire ses besoins en recrutement.
Par exemple, en apportant un soutien non seulement humain mais aussi technologique à ses équipes, la satisfaction au quotidien peut s’améliorer. Dans la gestion des interventions de maintenance, les logiciels de gestion des services permettent aux entreprises de sélectionner, planifier et affecter efficacement des techniciens qualifiés sur le terrain. Investir dans une solution intégrée et adaptée aux appareils mobiles, conçue pour l’agilité et l’évolutivité, et facile à adopter, permet aussi de s’assurer que la technologie soit un catalyseur et non un frein à la productivité. La technologie FSM moderne aide également les entreprises, les salariés et les contractuels, à être payés à temps et par le biais d’un processus simple.

Enfin, être à l’écoute des retours d’expérience, organiser des réunions d’information et s’intéresser à ce qui peut et devrait être amélioré, contribue à améliorer les conditions et l’environnement de travail de tous.

Tirer parti des dernières avancées de la technologie

Selon une étude sur l’état actuel de l’intelligence artificielle (IA) dans la gestion des interventions sur le terrain, jusqu’à 45 % des organisations prévoient de déployer des solutions fondées sur l’IA dans leurs organisations au cours des 2 à 4 prochaines années. Cependant, les chefs d’entreprise les plus avant-gardistes (jusqu’à 20 %) prennent déjà des mesures immédiates pour déployer l’IA dans un avenir très proche.

L’IA permet d’évoluer vers plus de proactivité notamment concernant la prédiction des impératifs de maintenance. Par ce biais, l’expérience client et la fidélisation peuvent être améliorées, tout en garantissant la rentabilité des opérations. Avec les technologies IoT (Internet of Things), les équipements sont surveillés à distance, et les appareils relayent en temps réel les données critiques d’usage afin que le diagnostic puisse être exécuté avant la visite d’un technicien de maintenance.

De plus, les grandes entreprises exploitent déjà la technologie virtuelle pour résoudre les problèmes à distance tout en offrant aux clients une expérience agréable, et en améliorant la productivité. La réalité augmentée (AR) superpose la visualisation 3D sur des objets réels et peut être utilisée pour diagnostiquer et trier à distance les problèmes d’équipement. Grâce à cette technologie, les techniciens voient exactement ce que le client voit, pour mieux comprendre l’espace et la disposition du produit à portée de main. Les techniciens peuvent communiquer visuellement avec les clients, en utilisant des pointeurs et des marqueurs AR pour mettre en évidence des parties spécifiques de l’équipement ou du système et guider le consommateur.

D’ici 2025, plus de 50 % des déploiements de gestion des services sur le terrain incluront des outils mobiles de collaboration et de partage des connaissances en matière de réalité augmentée, contre moins de 10 % en 2019 (source). Les organisations de services sur le terrain qui déploient ces stratégies de manière proactive se positionnent pour rester compétitives et faire plus avec moins, maximisant l’efficacité tout en améliorant l’expérience client et la rétention des talents.




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Neil Cook, vice-président Europe, ServicePower
Titulaire d'une licence en génie mécanique de l'université de Duke (USA), spécialiste de la transformation des opérations de services d’interventions sur le terrain, avec 12 années à des postes de direction dans des entreprises internationales de Field Service Management. Chez Pitney Bowes, en charge d’une division de services sur le terrain EMEA/APAC de 165 millions de dollars, il mène des initiatives de rentabilité et de contrôle de coûts apportant des bénéfices de plusieurs millions en résultat net. Comme responsable EMEA/APAC du succès client pour ServiceMax, il a dirigé diverses initiatives de planification stratégique pour la rétention et la satisfaction client. Auparavant il a travaillé dans la communication clients chez des intégrateurs spécialisés dans la transformation numérique et l’automatisation, et à des postes de marketing/vente en Europe et en Afrique pour la division Power Systems de Caterpillar.