Le faux arrêt maladie décomplexé dans toute l’Europe

La pratique du « faux » arrêt maladie est globalement la même dans tous les pays européens étudiés, mais ceux où il est plus facile de démissionner sont d’autant plus enclins à la décontraction vis-à-vis de ce phénomène. En Grande-Bretagne par exemple où le droit du travail est très souple, 19 % des salariés envisagent de démissionner toutes les semaines (ils ne sont que 9 % aux Pays-Bas) et 27 % pensent que se mettre en maladie par complaisance est acceptable. En France, ils sont 12 % à envisager la démission aussi fréquemment et 23 % à considérer le faux arrêt maladie favorablement.

1 salarié sur 10 rêve d’école buissonnière toutes les semaines

Globalement tout pays confondu, ce sont 80 % des répondants qui n’ont pas voulu se rendre au travail au moins une fois au cours des 12 derniers mois. Un salarié sur 10 songerait même à faire l’école buissonnière plusieurs fois par semaine !

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La Tech’ parmi les secteurs les plus touchés

Concernant les métiers exercés, les salariés qui travaillent sur des secteurs ou sur des postes où la pénibilité est reconnue sont les plus enclins à tolérer le recours aux arrêts de complaisance. 30 % des répondants favorables à la pratique sont issus de l’agriculture, 34 % du BTP. Plus étonnamment, le secteur de l’informatique et des technologies récolte 29 % d’adhérents aux faux arrêts maladie ; les premiers signes d’une tendance « Tech-fatigue » ?
Enfin, notez que les millenials sont plus enclins que leurs aînés à juger la pratique acceptable (28 % des moins de 35 ans sont favorables aux faux arrêts maladie contre 15 % pour la génération des 40-65 ans).

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L’arrêt maladie : l’indicateur phare du climat social

Le nombre d’arrêts maladie de courte durée dans une entreprise a toujours été un indicateur très suivi par les services des ressources humaines. Au-delà du coût qu’il implique, l’absentéisme est le moyen le plus efficace pour évaluer les conditions de travail et globalement le climat social d’une organisation. Savoir qu’une tranche de ses effectifs pratique ou envisage de pratiquer de faux arrêts maladie doit alerter les organisations sur leurs méthodes de fidélisation des collaborateurs, sur les actions qu’elles mènent pour améliorer les conditions de travail et le bien-être.

Les entreprises responsables du bien-être des salariés

« Nous sommes tous conscients que les absences de salariés coûtent cher aux entreprises et qu’il faut prévenir les faux arrêts maladie, explique Carlos Fontelas De Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse. Trop souvent, cette attitude est liée au mécontentement des travailleurs et les employeurs ont un rôle essentiel à jouer pour inverser cette tendance inquiétante. (…) Les entreprises doivent pouvoir compter sur des collaborateurs stables et engagés. Les employeurs doivent établir une véritable relation transparente avec leurs salariés, pour renforcer une confiance mutuelle et mettre en œuvre des politiques adaptées pour éviter ce genre de situation et retenir leurs collaborateurs. »
En attendant, si comme 23 % des Français, vous vous êtes déjà faussement porté pâle pour sécher le bureau, sachez que vous n’êtes pas seul !

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Les principaux chiffres de l’enquête ADP en France

– 23 % des Français trouvent le faux arrêt maladie acceptable
– 28 % ne veulent pas aller au travail plusieurs fois par mois
– Un salarié sur dix voudrait démissionner plusieurs fois par mois et 12 % au moins une fois par semaine
– 41 % ont envisagé la démission au moins une fois depuis qu’ils ont rejoint l’entreprise

L’enquête « Révélez vos talents » a été menée par le cabinet RH ADP (Automatic Data Processing) auprès d’un peu plus de 2 500 salariés basés en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Elle intègre une série de podcasts « People Unboxed – Révélez vos talents (iTunes) » qui abordent les principaux défis des entreprises et des équipes RH pour améliorer les conditions de travail et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée (avec Patrick Bouvard, rédacteur en chef de RH Info, Patrick Storhaye, président de Flexity et professeur au CNAM, Élodie Gourmellet, DRH d’ADP et Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse).
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