Le “carburant” personnel

Si les dernières étapes de votre parcours sont en mode mission, si vous vous ennuyez au bout de 2 ans dans la même fonction, si le challenge vous stimule et vous incite à obtenir le meilleur de vos équipes : vous avez déjà fait du MdT sans le savoir. Une expérience multi-secteur et multi-entreprise est un atout, mais moins qu’il y a 4 ans. Un parcours mono entreprise peut parfois se justifier, pour des cadres qui ont bougé, dans les missions à forte expertise métier ou sectorielle. Ces missions, encore rares en 2010, sont de plus en plus fréquentes.

L’humilité

Le coupeur de têtes n’est plus le bienvenu dans le Management de transition. Au plus fort de la récente crise économique, les missions en contexte de crise sont restées minoritaires, sauf pour les cabinets spécialisés. Le grand gourou qui parle trop vite et trop fort a toutes les chances de se faire rejeter par les équipes. L’humilité est le meilleur outil d’intégration en mission, même pour des présidences à fort enjeu stratégique. Le bon manager arrive en mission dans un état d’esprit contributif. Tout seul il ne pourra rien faire d’efficient ni de durable, le MdT n’est pas un métier de solitaire. Si vous avez une tendance cow-boy, postulez plutôt auprès des cabinets spécialisés dans le retournement d’entreprise pour actionnaires externes.
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La capacité d’adaptation

C’est une évidence : pour entraîner des équipes vers des évolutions parfois lourdes, il faut soi-même avoir démontré une forte capacité d’adaptation. La règle d’usage est simple : en 1 semaine vous connaissez tous les piliers utiles à la mission, en 2 semaines vous avez les grandes lignes de votre plan d’action (et vous avez identifié ses freins potentiels), au bout d’un mois vous faites partie des murs. La mobilité fait partie de cette capacité d’adaptation : pour augmenter vos chances, vous devrez résider la semaine à proximité du client, c’est à dire organiser votre vie personnelle pour une présence uniquement les week-ends.

La réactivité

L’une des caractéristiques du métier tourne autour de la réactivité : pour répondre au cabinet qui vous sollicite, pour rencontrer le client, ou pour commencer la mission. Pendant votre intervention, parce que rien ne se passe jamais comme prévu, il faudra en permanence ajuster les voiles. L’opérationnalité caractérise également le manager de transition : vous passerez plusieurs fois par jour du terrain au niveau stratégique, en vous assurant que vous ne perdez personne en route. D’un point de vue sémantique on lit souvent que le MdT ne fait pas du conseil. La réalité est plus complexe : une mission réussie comporte aussi des phase de conseil, si vous avez acquis la bonne stature dans l’entreprise.
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Quelques frustrations

La première des frustrations tient à la durée des missions. Elle varie de 6 à plus de 12 mois selon les cabinets. Dans tous les cas, vous partirez au moment où vos actions auront démontrées leur efficacité. Lorsque le plan convenu avec le donneur d’ordre est en place, il est relayé par l’organisation permanente. Cette frustration doit se transformer par la trace que vous laisserez dans le souvenir de vos interlocuteurs, cabinet y compris. Les intermissions font partie intégrante du MdT, sauf pour quelques rares profils qui enchaînent les missions sans interruption. Vous devrez jongler plusieurs fois par an entre différents statuts, tout en assurant la sécurité de vos charges de famille. Et bien entendu, les intermissions ne tombent jamais en août, là c’est plutôt la mission urgente qui se présente.
Depuis la fin des années 90, le salaire n’est plus une motivation pour devenir MdT. Un mnémotechnique très raccourci pour évaluer des honoraires à partir d’un salaire brut annuel : 80 000 € donne une facturation de 800 € par jour. Avec une moyenne d’honoraires évaluée à 900 €, certains salaires ne pourront jamais être retrouvés dans le MdT.

Le marché en quelques chiffres

Il existe 55 cabinets en France, dont 38 sont des pure players. Les autres sont des cabinets généralistes RH, ou des grands cabinets RH internationaux. Le volume annuel est de 100 M€ pour les cabinets, auxquels il faut rajouter les indépendants pour environ 60 M€. La progression en 2014 a été de 4%, un chiffre conforme à la progression générale du conseil (3%). Deux associations prétendent fédérer le MdT, mais elles ne seront d’aucune utilité pour un candidat manager.
Pour en savoir plus cliquez sur
Le guide du management de transition 2015

par Jacques Burtin, IM éditions, mai 2015




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Jacques Burtin, Directeur associé et Co-fondateur l Management de transition
Jacques Burtin débute son parcours professionnel dans le secteur industriel, en France puis à l'international, en assumant successivement différentes fonctions du Comité de Direction. Cette période salariée se termine avec un MBA obtenu en 2000. Consultant indépendant de 2000 à 2008, il réalise des missions de direction générale en tant que manager intervenant, dans des PME PMI et des grands groupes internationaux. Pendant 8 ans, sa route croise régulièrement celle des principaux cabinets français de management de transition, complétant ainsi sa vision du métier « dans les coulisses ». Directeur associé d’un cabinet régional de management de transition en 2007, il participe activement à son développement pendant 4 ans. En 2011, il s’associe avec Adrien Jocteur Monrozier pour créer Inside Management, devenu en 2013 le premier cabinet régional en MdT, et en 2014 la plus grosse progression du secteur. Parallèlement au développement du cabinet, les associés s'attachent à publier régulièrement des informations chiffrées dans un secteur qui en manque cruellement, en utilisant les études réalisées pour leurs besoins en interne.