Le cabinet Empreinte Humaine vient de publier une enquête sur la santé psychologique des salariés français en cette période post-crise sanitaire. Les résultats sont sans appel : les salariés français sont épuisés ! Voici les résultats de l’enquête.

Crise sanitaire, reprise et rentrée : où en sont les salariés ?

Octobre 2021 : la crise sanitaire, la reprise économique et la rentrée sont passées par là. Le regard des salariés français sur leur travail est-il toujours le même à la suite de ces événements ? Leurs attentes ont-elles changé ? Comment se sentent-ils aujourd’hui ? Voici la teneur des questions qui ont été posées par le cabinet Empreinte Humaine à un panel représentatif d’actifs, en partenariat avec le cabinet OpinionWay.

12 % ne sont jamais retourné dans leur entreprise depuis la crise

1er conclusion d’enquête : l’état psychologique des salariés français est inquiétant, même s’il semble s’améliorer depuis le mois de mai 2021. En effet, 38 % des répondants s’estiment en détresse psychologique et 12 % en détresse élevée ! Ces chiffres sont éloquents. Ils sont toutefois en baisse par rapport à mai dernier (- 6 points), les personnes interrogées évoquant un mieux-être depuis la fin du 100 % télétravail et le retour à la vie sociale.

D’ailleurs, 12 % des salariés interrogés ne sont jamais retournés dans les locaux de leur employeur depuis le début de la crise sanitaire. Le niveau de détresse psychologique de ces collaborateurs s’élève en moyenne à 56 % : bien plus haut, donc, que les collaborateurs qui sont retournés au travail.

2.5 millions de salariés en burn-out sévère en France

Malgré cette détresse, deux-tiers des salariés en 100 % télétravail restent réticents à revenir en présentiel, en cause selon leur témoignage, un mauvais climat social sur leur lieu de travail. En face, 6 managers sur 10 admettent ne pas savoir comment gérer cette problématique de retour ; ne pas savoir comment susciter l’envie de revenir auprès de collaborateurs qu’ils ont « perdus » au cours des confinements successifs.

Au final, ce sont environ 2.5 millions de salariés qui sont actuellement en burn-out, soit 25 % de plus qu’en mai 2021 et 2.7 fois plus qu’en mai 2020. Les managers représentent presque 1/5 des profils touchés par le burn-out (18 %).

2/3 des entreprises ont investi dans la prévention des risques psychosociaux

Ces chiffres sont alarmistes, mais ils sont contrebalancés par les actions de certaines entreprises qui n’ont pas hésité à s’investir pour protéger leurs salariés. Quasiment deux tiers des organisations interrogées ont déployé des mesures de prévention et de soin des problèmes psychosociaux de leurs collaborateurs. Les effets ont été bénéfiques : la santé des personnes qui en ont bénéficié s’est améliorée de 30 points.

Enfin, en parallèle à ces chiffres et de manière logique, 19 % des salariés déclarent avoir déménagé au cours de la crise (l’atteinte de la santé mentale entraînant souvent des changements de priorité de vie). Les télétravailleurs qui ont déménagé présentent 15 points de détresse psychologique de moins que les autres ; un changement de vie salutaire donc, si l’on se tient aux résultats de l’enquête.

Les salariés veulent se recentrer sur leur bien-être et leur vie privée

Au final, avec la reprise économique et la reprise du travail en présentiel ou au minimum hybride, les salariés expriment des attentes nouvelles et différentes depuis cette rentrée. L’enquête montre des aspirations extra-professionnelles :
– 63 % des répondants disent mieux apprécier la valeur de la vie
– 63 % se disent plus enclins à changer ce qui les éprouve dans leur quotidien, notamment au travail
– 58 % ont changé leurs priorités
– 50 % ont de nouveaux centres d’intérêt
– 47 % disent avoir donné une nouvelle orientation à leur vie
– 82 % veulent que la politique de qualité de vie au travail se renforce dans leur entreprise

« Ces chiffres sont riches d’enseignements, car ils expriment une priorité des salariés français. Ils sont épuisés par ces mois de crises, par les confinements suivis des déconfinements et aspirent à changer en particulier pour préserver leur santé mentale au travail. L’enquête démontre un changement de rapport au travail et pose une question de fond :  celle du sens du travail », explique Christophe Nguyen, psychologue du travail et président d’Empreinte Humaine.

Source :
8e baromètre du cabinet Empreinte Humaine sur la santé psychologique des salariés français.et l’ouvrage « Santé psychologique au travail et Covid-19 : le pouvoir des bonnes pratiques » d’Empreinte Humaine, sorti en septembre dernier en librairie.