Qui sont ces profils atypiques

Du senior au junior en passant par l’autodidacte qui a fait « l’école de la vie », les profils atypiques sont d’abord ceux qui ne cochent pas les 3 cases très franco-françaises : diplôme (grande école, école de commerce), expérience (chez un grand compte) et jeunisme (mais pas trop). Ensuite, parmi les atypiques, il y a les hauts potentiels, les anticonformistes, les anciens entrepreneurs de retour au salariat, les ex associatifs qui œuvraient au bout du monde et tant d’autres personnalités qui sortent des sentiers battus.
En fait aux yeux du recruteur, l’atypique serait surtout le profil à risque pour l’entreprise (manque d’expérience, pas le diplôme adéquat) ou une personnalité difficile à satisfaire par les moyens managériaux en général pratiqués dans une organisation (hauts potentiels, anciens baroudeurs…).

Le profil atypique fait peur, mais il attire les recruteurs

Alors à la question « le profil atypique fait-il peur au recruteur ? », la réponse est oui, de prime abord du moins. Car la culture RH évolue, heureusement, et les profils atypiques attirent de plus en plus d’entreprises.
Les startups d’abord, qui cherchent à disrupter et ont besoin d’innover pour survivre, sont friandes de personnalités capables de leur apporter une approche différente. Dans ces embauches, le parcours singulier, les idées et les personnalités priment sur l’âge ou encore sur le diplôme obtenu.
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Les intrapreneurs à l’honneur

Les grands groupes s’intéressent aussi de plus en plus aux profils atypiques, généralement dans l’objectif d’investir des marchés innovants ou de niches. Ce qui donne des postes aventureux dédiés à l’étude de marché, au développement d’une offre novatrice ou encore à la recherche de partenaires dans l’écosystème des startups. Les missions ont peu de process, elles nécessitent une approche libre et de grandes capacités d’adaptation, l’idéal pour celle ou celui qui aime évoluer hors des sentiers battus.
Dans le même esprit, de plus en plus de grands comptes incubent des « intrapreneurs », des collaborateurs prêts à développer un projet entrepreneurial tout en restant salariés. Si leur modèle économique est concluant, elles créent leur propre entreprise et nouent un partenariat avec l’ancien employeur. Ici, la recherche de profils en adéquation avec ce type d’aventure est privilégiée, quel que soit le diplôme ou l’âge.
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L’atypisme valorisé dans l’informatique

L’atypisme est également de mise si l’on examine les secteurs du développement informatique et des technologies qui revendiquent de nombreux autodidactes passionnés. À Paris, l’École 42, reflet de cette mentalité, loin du concept de l’école de commerce, forme tout un chacun au code informatique avec une pédagogie innovante sur le mode des startups (critères d’entrée basés sur l’expérience de vie et la motivation, campus géant, meet-ups, examens corrigés directement par les élèves…).
Ainsi, l’entreprise se libère progressivement de ses chaînes. Les recruteurs, même s’ils sont encore réticents dans certains secteurs, ont bien compris le potentiel d’un profil atypique pour une organisation sur certains postes. Les pays anglo-saxons donnent le ton, aux États-Unis, les GAFA recrutent depuis le début sur la base de ce que l’on appelle « les compétences folles (mad skills »), c’est-à-dire les expériences de vie, les passions personnelles. Alors, être ou ne pas être atypique ? Finalement, tous les profils se valent pour l’entreprise et il serait dommage de chercher à vous revendiquer d’un bord ou d’un autre alors que ce n’est pas le cas. Le tout est de rester soi-même, d’affirmer votre personnalité, vos compétences, vos expériences et de choisir une voie en cohérence avec vos aspirations.
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