Hormis quelques rares alpinistes qui décident de commencer leur carrière dans l’Himalaya, ces sommets restent un aboutissement, une série de voyages préparés grâce à toutes les autres ascensions, elles-mêmes préparées par des études de cartes, des heures de préparation physique et mentale.
Partir à la conquête de l’Everest, c’est ainsi savoir s’entourer des bonnes personnes – un sherpa qui connaît le terrain et vous ouvre la voie, un sherpa plus jeune qui vous aide à transporter le matériel –, s’arrêter aux camps de base, prendre le temps de comprendre les conditions de sa montée… mais aussi savoir que ce sommet, s’il est prestigieux par son altitude, n’est pas le plus difficile à monter.
Et pourtant, l’Everest est ardemment désiré par les alpinistes et certains y risquent leur vie, par manque de préparation ou par manque de raison face aux éléments.

Les principes de l’ascension de l’Everest facilement
transposées à l’entrepreneuriat

Les entrepreneurs les plus célèbres sont connus pour avoir commencé à petite échelle pour s’étendre peu à peu – que ce soit dans un garage ou à l’échelle d’Harvard – avant de conquérir le monde. Pourtant, entreprendre, c’est souvent avoir de grandes ambitions et une petite frustration qu’elles ne se réalisent pas immédiatement, tout en ayant conscience des étapes indispensables pour atteindre ses objectifs. C’est parfois prendre des décisions un peu trop tôt ou sans concerter toutes les personnes référentes. Sur un malentendu, ça peut marcher.

Les 3 facteurs pour entreprendre de façon pérenne, sans glisser sur une plaque de glace

Il vous faut du temps, des connaissances utiles et un environnement propice, ou tout du moins dont vous connaissez les obstacles. Sur le papier, cela semble évident, mais comment réunir ces trois facteurs ?
Le temps est peut-être le facteur plus essentiel. Sans lui, impossible d’acquérir le reste. Si Rome ne s’est pas construite en un jour, toute entreprise florissante est le résultat de travail de long terme, de patience et de gestion du temps. Le temps accordé à l’entreprise, le temps pris pour soi, le temps de laisser reposer ses idées, le temps qui manque, le temps qui sépare l’entreprise de ses concurrents, le temps de se faire une place. Toutes ces échelles sont différentes et pourtant, toutes sont indispensables. Le temps d’apprendre et de se former en permanence et le temps de comprendre sont particulièrement importants.
Le temps d’apprendre, c’est le temps que vous vous donnez pour acquérir les connaissances indispensables à votre activité. L’objectif est multiple : connaître votre domaine, structurer vos connaissances, en avoir suffisamment pour être agile dans votre métier. Un peu comme ces sherpas qui, dans l’Himalaya, accompagnent les alpinistes sur des chemins qu’ils connaissent par cœur parce qu’ils les ont parcourus des dizaines de fois, parce qu’ils ont pris le temps de les apprendre et d’en mémoriser les subtilités, et ce suffisamment pour savoir les retransmettre. Ils ne s’encombrent pas d’informations inutiles et se concentrent sur celles dont ils auront besoin à l’instant T. Mais les sherpas apprennent aussi à connaître les alpinistes qu’ils accompagnent pour anticiper certaines de leurs réactions, savoir les dissuader de prendre de mauvaises décisions ou au contraire leur redonner confiance en eux quand c’est nécessaire.
Le temps de comprendre, c’est le temps d’appréhender votre environnement. Parce que les conditions de départ peuvent changer, qu’une tempête de neige ou l’arrivée d’un nouvel acteur peuvent faire basculer une entreprise. L’environnement le plus propice n’est ainsi pas toujours le plus calme, mais peut être celui qui a été défriché par de premiers acteurs, celui où une concurrence raisonnable vous oblige à vous remettre en question pour aller toujours plus loin dans l’écoute de vos clients ou des évolutions du secteur.
Sans temps pour apprendre, comprendre et faire le point, vous ne pourrez pas parcourir les petits pas qui vous séparent de vos grandes ambitions… des sommets qui peuvent se déplacer si vous prenez le temps de lever les yeux du chemin.