3 cadres sur 10 interrogés  ont  connu une forme de mobilité professionnelle en 2017, contre 28 % en 2016 et 25 % en 2015. Par « forme de mobilité », on entend une évolution en interne (9 %),  dans d’autres services ou établissements de l’entreprise (14 %), voire un  emploi auprès d’un nouvel employeur (8 % des sondés).

Les cadres à l’initiative du changement d’employeur

Cette tendance à la hausse de la mobilité serait fortement liée à la reprise de la croissance et des recrutements en dehors des murs de l’entreprise, avec 58 % des cadres à l’initiative de cette démarche. De manière générale, 60 % des sondés n’ont pas eu affaire à Pôle Emploi au cours de leur période d’évolution.

Des motifs variés : meilleure rémunération, nouvelles perspectives…

Quelles sont les orientations prises par ces cadres en partance ? Pour quels motifs quittent-ils ou souhaitent-ils quitter leur poste actuel ?  45 % des sondés ayant vécu un changement d’employeur ont eu essentiellement une envie de nouveaux horizons, de nouveaux challenges… avec un début d’ennui dans leur poste actuel dont ils ont fait le tour et qu’ils maîtrisent à 100 %. 37 % des sondés ont quitté leur entreprise à regret, par manque de possibilité d’évolution interne, 37 % pour un salaire plus attractif, 34 % parce qu’ils estiment avoir de nombreuses opportunités à tester avant de s’établir à long terme. Enfin, 3 cadres sur 10 interrogés ont changé d’employeur, car leurs conditions de travail s’avéraient trop éprouvantes ou pour changer de localisation géographique et se rapprocher de leur domicile personnel.
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Secteurs et postes les plus recruteurs en 2018

Parmi les postes-cadres les plus attirants, c’est-à-dire les plus générateurs de candidatures,  arrivent en tête celui de Digital Brand Manager (responsable réseaux sociaux et influence d’une marque sur Internet),  Responsable communication,  Responsable marketing, et aussi  Directeur des opérations, Responsable Recherche et Développement, Directeur administratif et financier, Directeur des systèmes d’information. Les secteurs les plus recruteurs de cadres en 2017 sont les services (72 % des embauches cadres), et surtout les activités informatiques et télécommunications, l’ingénierie, les entreprises juridiques, comptables et celles du conseil en gestion ou en création d’entreprise. Tous secteurs confondus, 53 800 nouveaux postes cadres ont été créés en 2017, ce qui a évidemment largement favorisé la mobilité externe.  87 % des cadres concernés par une mobilité externe déclarent être satisfaits de leur évolution, ce qui représente une augmentation de + 7 points de satisfaction par rapport au baromètre précédent.
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La promotion interne dans les grands groupes

L’évolution interne concerne essentiellement les cadres des grandes entreprises qui offrent des perspectives plus vastes que les TPE. Dans 48 % des cas de mobilité interne résulte d’une restructuration ou d’une réorganisation de l’entreprise.  Seuls 15 % des cadres se sont sentis obligés d’évoluer, ce qui signifie que la majorité d’entre eux étaient initialement ouverts au changement.  16 % ont répondu favorablement à la mobilité interne pour gagner en responsabilité et 12 % pour augmenter leur niveau de compétence. 48 % estiment que leur mobilité interne constitue une promotion hiérarchique. De manière plus générale, la mobilité interne au sein d’une entreprise est fortement corrélée à sa politique des ressources humaines, certaines cultures priorisant le recrutement dans leurs effectifs quand d’autres cherchent plutôt à renouveler les profils, impactant fortement la trajectoire professionnelle des cadres concernés.
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La mobilité touche les plus jeunes

Enfin, sans surprise, plus le cadre est jeune, plus il bénéficie d’une évolution interne ou à l’extérieur. 56 % des actifs ayant évolué en 2017 ont moins de 30 ans, le  jeune cadre cherchant avant tout à acquérir de l’expérience et de nouvelles compétences tout en augmentant sa rémunération avant d’envisager de rester durablement chez un employeur. Le jeune est aussi plus souvent confronté au CDD qui le confronte d’office à la mobilité à l’issue de son contrat.  Seuls 23 % des cadres en mobilité avaient plus de 50 ans en 2017.

N’ont pas été comptabilisés dans ce baromètre les cadres qui ont quitté leur entreprise et qui occupent désormais un emploi non-cadre, un poste du secteur public ou qui n’ont pas retrouvé d’emploi. De même, les jeunes diplômés qui connaissent leur premier poste-cadre n’ont pas été pris en compte.

Pour accéder à l’étude APEC