« On se cale une visio ? » Cette phrase, on l’a tous dite mille fois. Mais à force de se parler à travers des écrans… on finit par s’oublier.

Je pose une question simple : que reste-t-il de la relation quand tout passe par Zoom ? Je parle d’écrans, de communication, de lien humain, et de ces petits riens qui font toute la différence entre une info transmise et une info partagée. Spoiler :

À force de se parler à travers des écrans, on finit par s’oublier

« On se prévoit une visio ? » Combien de fois avons-nous prononcé ou entendu cette phrase au cours des douze derniers mois ? Dix fois ? Cent fois ? Mille ? Le réflexe est devenu automatique. Plus besoin de se déplacer, plus besoin d’attendre. Un lien Zoom ou Teams, un créneau dans l’agenda, et hop, la réunion est lancée. Efficace, non ? En apparence, oui. Mais en réalité… que perd-on dans ce gain de temps apparent ?

L’humain. Tout simplement.

Ce lien invisible mais essentiel qui transforme une simple prise de contact en véritable relation. Ce supplément d’âme qui donne envie de collaborer, d’écouter, de faire confiance. Ce regard échangé, ce sourire, cette poignée de main, ce silence parfois gênant mais plein de vérité… Tout cela a disparu derrière les écrans.

Et c’est particulièrement criant dans nos métiers, ceux de la communication, du journalisme, des relations presse. Ce n’est pas un hasard si l’on parle de relations presse. Parce que sans relation, il ne reste qu’un fichier de contacts, des mails qui s’empilent, des visios sans relief, des échanges sans épaisseur.

Depuis le Covid, nous avons pris de très (trop) mauvaises habitudes. Le numérique a sauvé la continuité de nos activités, certes. Mais il ne remplacera jamais la chaleur d’un rendez-vous physique. Ce n’est pas un plaidoyer nostalgique. C’est une alerte. Une invitation à nous remettre en mouvement.

Un communiqué bien ficelé ne vaut jamais autant qu’une conversation autour d’un café

Parce qu’un pitch ne trouve jamais autant d’écho qu’en face-à-face, quand on sent si l’autre est intéressé, touché, amusé, convaincu. Parce qu’un journaliste, un partenaire, un prospect ou un prestataire ne sont pas des avatars. Ce sont des humains. Comme vous. Comme nous. Et l’humain ne se télécharge pas.

Nous devons sortir de cette illusion du lien permanent à travers les écrans. Il ne suffit pas d’être en ligne pour être en lien. Il faut du temps, de la présence, de l’attention. Des vraies rencontres. Des moments partagés. De ceux qui laissent une trace, qui marquent une étape dans une collaboration ou dans une aventure entrepreneuriale. En relations presse, cela se traduit très concrètement :
– un déjeuner vaut mille relances
– un café partagé vaut un dossier de presse de 12 pages
– une rencontre, même brève, peut déclencher une couverture médiatique. Parce qu’elle repose sur une émotion. Une confiance. Une envie sincère d’en parler.

À force de penser productivité, nous avons oublié la fécondité du lien humain. La lenteur nécessaire à toute relation durable. L’imprévu heureux d’une conversation qui déborde du cadre. La valeur de la présence.

Et si l’on décidait, ensemble, de reprendre ces bonnes habitudes ?

De décrocher notre téléphone au lieu d’envoyer un mail.
D’inviter un contact à déjeuner plutôt qu’à une visio.
De se déplacer, même si ce n’est pas pratique.
De remettre de la chair et du sourire dans nos échanges.

La modernité ne nous empêche pas d’être humains. Elle doit simplement rester à notre service, et non nous enfermer. Alors faisons le choix du lien. Le vrai. Celui qui prend du temps. Celui qui ne passe pas par un filtre. Celui qui, un jour, fait toute la différence.
Parce qu’en communication comme en journalisme, tout commence par une rencontre. Et rien ne la remplacera jamais.
À force de se parler à travers des écrans