Une jeunesse dorée dans les beaux quartiers de Los Angeles

Evan Spiegel a la biographie type de l’entrepreneur star du Web. Ses parents sont avocat et aisés et il grandit dans les beaux quartiers de Los Angeles, à la sauce Beverly Hills. Fêtard et voyageur, il entame des études secondaires à l’école préparatoire Crossroads School for Arts and Sciences et, passionné, il assiste en parallèle à des cours de design à l’Art Center College. Cette expérience lui permet d’intégrer la prestigieuse Université de Stanford, en section design. Il rejoint alors la confrérie Kapa Sigma dans laquelle il rencontre ceux qui deviendront ses associés : Bobby Murphy et Reggie Brown.

Une histoire de photos à caractère sexuel

En 2011 durant leurs études, les trois étudiants découvrent l’affaire Anthony Weiner, l’histoire de cet élu de New York qui démissionne après avoir envoyé des photos à caractère sexuel à différentes femmes. Ils ont alors l’idée de créer une application mobile sur laquelle les utilisateurs pourraient envoyer des photos ou des vidéos qui disparaîtraient au bout de quelques secondes*. Quand ils soumettent ce projet à leurs camarades, personne n’y croit vraiment, mais ils se lancent tout de même dans une première version, appelée Picaboo. Le concept ne prend pas, mais Evan Spiegel ne renonce pas pour autant. Il propose à ses camarades de quitter les bancs de l’Université pour se consacrer à ce fameux Picaboo dont il pressent le potentiel.

De Picaboo à Snapchat : naissance dans une cave

Les trois associés installent leur bureau dans la cave du père d’Evan Spiegel, alors divorcé. En 2012, après avoir travaillé d’arrache-pied, ils retentent une percée sous le nom Snapchat, avec succès cette fois-ci ! L’application se télécharge à la vitesse grand V. En moins d’un an, ce sont plus d’un milliard de photos qui ont circulé sur Snapchat.
Lecture associée Ces startupers français qui veulent changer le monde

Reggie Brown évincé et des problèmes de rentabilité

Malgré de belles perspectives de développement, des problèmes interpersonnels éclatent rapidement entre les trois associés et Reggie Brown est évincé du projet dès 2011. Il lancera une action en justice deux ans plus tard pour revendiquer sa participation à Snapchat. Un accord à l’amiable, dont le montant est encore secret à ce jour, sera signé.
En parallèle à cette affaire, Evan Spiegel se consacre à 100 % à son application. Son obsession est de gagner toujours plus d’utilisateurs, sans vraiment se soucier de son modèle économique. Il réalise plusieurs levées de fonds, comme celle de Benchmark Capital en 2013, à hauteur de 13.5 milliards de dollars. Les chiffres sont astronomiques, mais Snapchat n’atteint pas son seuil de rentabilité.

Evan Spiegel refuse de vendre Snapchat à Facebook

En 2013 toujours, Facebook propose de racheter Snapchat 3 milliards de dollars, mais Evan Spiegel refuse, ce qui lui vaut une large couverture médiatique. L’homme d’affaires estime pouvoir augmenter la valeur de son entreprise à coup d’acquisition de nouveaux utilisateurs, même si la rentabilité n’est pas au rendez-vous. En 2015, c’est le géant chinois Alibaba qui propose le rachat de Snapchat pour 200 millions de dollars. Là encore, Evan Spiegel refuse et son obstination paye. Fin 2015, Snapchat est valorisé près de 16 milliards de dollars alors même qu’il n’enregistre aucun bénéfice. Fin 2018, malgré la monétisation de l’application (publicité, vente de filtres photo payants), Snapchat n’est toujours pas à l’équilibre. Evan Spiegel ambitionne de passer dans le positif courant 2019, mais l’application a récemment souffert d’une refonte complète, lui faisant perdre près de 3 millions d’utilisateurs.

Un mariage et deux enfants avec la mannequin Miranda Kerr

Côté vie privée, Evan Spiegel épouse le mannequin de Victoria’s Secret Miranda Kerr, un an après leur rencontre en 2015. Ils sont aujourd’hui parents de deux enfants. La fortune du jeune homme d’affaires  estimée à 2.7 milliards de dollars, provient essentiellement de ses actions Snapchat.

*Plusieurs versions de l’histoire circulent au sujet de la création de Snapchat, notamment du fait de l’éviction de Reggie Brown après avoir revendiqué la paternité de l’idée. Nous retenons ici la version la plus couramment racontée.