Voilà de quoi donner du grain à moudre dans la perspective de la mise en place début 2015 des nouveaux dispositifs de formation continue et du Compte personnel de formation (CPF), qui remplacera le DIF (Droit individuel à la formation). Selon une enquête réalisée en septembre dernier par l’Apec auprès de 1400 cadres, un peu moins de 4 cadres sur 10 ont utilisé tout ou une partie de leur DIF et près de la moitié ne s’estiment pas bien informés sur les dispositifs existants. Et quand ils ont réalisé une formation, le bilan est très mitigé. Détails de cette étude*.

La formation continue peu connue et utilisée

Selon l’enquête de l’Apec, de nombreux cadres en poste ne s’estiment pas bien informés sur les dispositifs existants en matière de formation continue. A peine plus de la moitié d’entre eux (51 %) se considèrent bien informés, et encore uniquement en ce qui concerne le plan de formation de leur entreprise. Une part non négligeable des cadres interrogées (16 %) n’a aucune opinion sur la politique de formation de leur entreprise. Les moyens humains déployés par l‘entreprise pour gérer la politique de formation sont très variables, et sont souvent une mission parmi d’autres pour une seule personne, tandis qu’une part importante des cadres (25 %) affirme ne pas connaitre son mode de gestion.

Le bilan de l’utilisation dans la durée des différents dispositifs individualisés est très mitigé. Un peu moins de 4 cadres sur 10 interrogés pour cette étude ont utilisé tout ou une partie de leur DIF. Moins de 2 cadres sur 10 suivent ou ont suivi une formation dans le cadre du CIF et moins d’un cadre sur 10 réalise ou a réalisé une démarche de validation des acquis de l’expérience (VAE). La très grande majorité des cadres qui n’ont pas utilisé un de ces trois dispositifs (DIF, CIF, VAE) n’en ont jamais fait la demande.

Satisfaction mitigée des cadres

Résultat : moins de la moitié des cadres en poste est satisfaite de la politique de formation continue de leur employeur. Ce niveau de satisfaction varie en fonction de la taille de l’entreprise : les cadres des grandes entreprises se déclarent plus satisfaits que les cadres des petites entreprises (51 % contre 41 %). 41 % d’entre eux ont déjà vécu une formation qu’ils considèrent comme « ratée », et 20 % ont même déjà fait cette expérience plusieurs fois. La première raison avancée est la déception par rapport au contenu, ensuite les qualités du formateur et enfin l’erreur de « casting », celle du cadre ou des autres membres du groupe pouvant contribuer au « ratage » d’une formation.

Toutefois, près de 7 cadres en poste sur 10 considèrent qu’une formation suivie dans le cadre de la formation continue a eu un impact sur leur situation professionnelle, qu’il s’agisse de la dernière formation suivie ou d’une formation antérieure. Le principal impact perçu concerne le contenu et le contour des missions. Les changements plus marqués sont par contre nettement plus rares (promotion, augmentation de salaire, départ de l’entreprise,…), même si des formations plus anciennes ont par contre plus fréquemment favorisé un changement de poste et/ou une augmentation de salaire. Un des impacts concrets de la formation continue ressort à un niveau non négligeable : 20 % des personnes enquêtées considèrent en effet que c’est une formation qui leur a permis d’accéder au statut de cadre.

* Pour lire l’étude, cliquez ici.