Une différence de rythme entre Paris et les régions

Les cadres sont des lève-tôt ! 50 % d’entre eux arrivent sur leur lieu de travail avant 8h30. Ils sont même 24 % à commencer leur journée avant 8 heures. À l’inverse, 6 % des cadres démarrent leur journée en entreprise après 9h30, ces lève-tard étant principalement basés à Paris et en région parisienne. Une moyenne d’âge plus jeune, un rythme de vie différent, mais aussi des embouteillages plus fréquents et plus conséquents en Ile-de-France peuvent expliquer ce phénomène horaire centralisé autour de la capitale. Pour l’horaire des départs en fin de journée, les réponses des cadres sont plus éclatées : 32 % d’entre eux quittent leur lieu de travail avant 18 heures, la majorité entre 18 et 19 heures, seuls 20 % des sondés décollent après 19 heures, ces bourreaux de travail étant identifiés dans les régions Grand Est, Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté.

Le millenial déjeune en terrasse quand son aîné
engloutit un sandwich

Quant à la durée de la pause déjeuner, là encore les résultats divergent, non pas en fonction de la zone géographique, mais cette fois-ci selon l’âge des sondés. Contre toute attente, ce sont les moins de 25 ans qui prennent le plus de temps pour déjeuner, soit une heure et demie pour 30 % d’entre eux (alors que toutes générations confondues seuls 16 % des cadres revendiquent une heure et demie de pause entre midi et deux). Les nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi apprécient tout particulièrement les déjeuners entre collègues ou entre amis en dehors des murs de leur entreprise. À l’inverse, les 56-65 ans ne prennent que 30 à 45 minutes pour déjeuner et les pauses café en journée se font rares et durent moins de 10 minutes (le double pour la nouvelle génération !).

Le présentéisme disparaît

Premier constat au vu des résultats de l’étude, le présentéisme, cette culture très franco-française qui consiste à rester à son poste de travail le plus longtemps possible (quitte à ne rien faire) de peur de passer pour inefficace, n’est pas tant légion que cela parmi nos cadres. Les horaires de travail ne sont pas à rallonge, la majorité des cadres quittant leur lieu de travail avant 19 heures. La jeune génération particulièrement semble tordre le cou à cette manie professionnelle de rester tard au bureau. Deuxième constat, le cadre se lève tôt et part tôt, et pourtant, ce n’est pas pour autant qu’il travaille moins…

La surconnexion le remplace

Pas de présentéisme dans la nouvelle culture en effet, mais une autre étude (menée cette fois-ci par Viavoice pour le syndicat Ugict-CGT) révèle que la charge de travail du cadre a globalement augmenté depuis un an, entre 2016 et fin 2017. 51 % des sondés constatent une augmentation de leur temps de travail et 61 % de leur charge de travail, 46 % des cadres déclarent accomplir plus de 45 heures par semaine pour leur employeur. Enfin, 60 % des sondés affirment traiter des dossiers les weekends et les jours de repos. Dans ce contexte, le présentéisme n’a pas disparu de nos mentalités ; il a été remplacé par une charge de travail bien réelle, menée en dehors des murs de l’employeur ! D’ailleurs, une meilleure gestion de la vie privée et de la vie professionnelle et le droit à la déconnexion deviennent des aspirations vitales pour 57 % des cadres,  principalement les femmes cadres  revendiquant ce droit (à 59.5 % contre 55.1 % pour les hommes).
L’étude de Cadremploi et celle de Viavoice pour Ugict-CGT ont été menées entre janvier et mars 2018, sur un échantillon représentatif d’un peu moins de 2000 cadres français.