Faut-il vraiment indiquer sa maîtrise de l’IA sur son CV ? L’Intelligence Artificielle (IA) se démocratise, jusqu’à devenir un outil professionnel incontournable. Que ce soit pour rédiger un mail, structurer un document, générer un contenu ou analyser des données, l’IA est rapidement devenue une aide précieuse.
Résultat : de plus en plus de CV voient fleurir la mention “maîtrise de l’IA” dans la partie “compétences”. Est-ce vraiment une bonne idée ? La réponse est plus nuancée qu’il n’y paraît.

L’IA, un plus à condition de bien l’expliquer

L’usage de l’IA peut tout à fait permettre à un candidat de tirer son épingle du jeu. La maîtrise des outils comme ChatGPT et Mistral démontre une certaine agilité, une capacité à intégrer l’innovation dans sa manière de travailler. Cela peut être un vrai plus dans certains domaines. Par exemple, dans la communication et le marketing, l’IA peut être utilisée pour générer des ébauches de contenus et améliorer la qualité stratégique des livrables. Dans le domaine des RH, l’optimisation du sourcing via l’IA peut augmenter de 30 % le nombre de candidats qualifiés contactés. Pour les métiers de la finance, elle peut aider à l’analyse des rapports financiers.

Mais pour qu’une telle compétence soit perçue comme un atout, encore faut-il qu’elle soit correctement présentée. Trop souvent, les CV contiennent des lignes très vagues du type “Maîtrise de ChatGPT” ou “Utilisation de l’IA”. C’est insuffisant : mentionner un outil ne dit rien sur la façon dont il est utilisé, ni sur les bénéfices qu’il apporte. Pire encore : cela peut créer du scepticisme. L’IA, mal exploitée ou utilisée à l’envi, peut générer des contenus redondants, voire aseptisés. Pour certains recruteurs, cela peut donner l’impression que le candidat délègue sa réflexion et sa créativité à la machine.

Pour ne pas brusquer les recruteurs, le candidat doit illustrer concrètement en quoi l’IA est bénéfique dans son travail : gagner du temps sur des tâches répétitives, enrichir une stratégie, mieux structurer une analyse… Ce n’est pas tant l’outil qui importe, mais l’usage qu’on en fait.

Un enjeu d’éthique, de transparence… et de lucidité

Dans les années à venir, la maîtrise de l’IA deviendra sans aucun doute une compétence aussi banale que celle de savoir utiliser un tableur ou un logiciel de traitement de texte ou de retouches photos. Mais pour l’instant, nous en sommes encore à ses balbutiements. Raison pour laquelle il faut veiller à conserver un certain sens de l’équilibre à son égard.

Mentionner l’IA sur son CV est une excellente idée, à condition que cela reflète une pratique raisonnée et bien intégrée à sa manière de travailler. Ce n’est pas une ligne qu’on ajoute pour enrichir son CV en essayant au passage d’avoir l’air “dans l’air du temps”. C’est une compétence qui doit s’incarner à travers des exemples concrets et pertinents.

Au milieu de cet océan d’avancées technologiques,  le côté humain reste primordial. Ce que recherchent les recruteurs aujourd’hui, ce sont des candidats capables de naviguer dans un monde mouvant, sans renoncer à leur esprit critique, ni sacrifier leur créativité sur l’autel de la facilité technologique. Tout est une question de dosage. C’est cette approche équilibrée qui permettra aux recruteurs de voir l’IA comme un véritable levier de réussite et non comme une menace. L’IA est une formidable opportunité — à condition de rester humain.
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