Catastrophes naturelles, pandémies, guerres ou encore attentats, les crises climatiques, sociétales et géopolitiques ne cessent de se multiplier ces dernières années. Face à cette réalité, de nombreux salariés se retrouvent aujourd’hui impactés et plongés, directement ou indirectement, dans ce contexte de plus en plus anxiogène. Quelles sont donc les stratégies à mettre en place pour maintenir un climat serein au sein de l’entreprise ?

Selon une étude I.M.P.A.C.T.S publiée en 2020 par l’Agence Régionale de Santé Île-de-France et Santé Publique France, près de 4 personnes sur 10 présentaient toujours au moins un trouble de la santé mentale six mois après les attentats de 2015. Qu’il s’agisse de stress post-traumatique, de dépression caractérisée ou encore de troubles anxieux, cette enquête a démontré l’influence significative que peut entraîner un épisode perturbateur. Aux vues des récents évènements internationaux, la question de la santé mentale n’a jamais été aussi préoccupante qu’à l’heure actuelle.

Agir en conséquence et accompagner les salariés touchés

En tant que manager, il est de votre responsabilité de prendre en compte chaque comportement et chaque personnalité au cas par cas. Vous ne serez jamais efficace si vous engagez une seule et même communication pour l’ensemble de vos équipes.
Pour répondre à notre problématique, il est possible de s’appuyer sur les principes des premiers secours psychologiques (PSP). S’ils sont initialement mis en place par un psychologue ou un professionnel de la santé mentale, chaque manager peut cependant y recourir pour gérer les répercussions d’événement anxiogène traumatisant, au sein de son équipe.

Les principaux fondements d’une stratégie d’accompagnement efficace

L’écoute : l’hyperconnexion de notre société peut facilement entraver la capacité à distinguer l’endroit où surviennent les événements et, de ce fait, entraîner le développement d’un sentiment d’impuissance. En ce sens, la mise en place d’un espace de sécurité psychologique est essentielle pour développer une écoute active et efficace.

– L’empathie :  elle se distingue par une capacité à reconnaître la souffrance et les sentiments d’autrui sans émettre aucun jugement. Dans ce contexte, le manager doit d’abord développer lui-même un équilibre entre capacité et distance émotionnelle. L’objectif étant d’apporter un soutien et une communication sans transférer ses propres émotions.

– L’engagement : complémentaire à l’écoute et dans le but de diminuer le sentiment d’impuissance, il est important d’offrir aux salariés la possibilité d’agir à leur manière. Cette initiative peut se présenter sous la forme d’aide humanitaire, de volontariat ou encore de formation.

– La sécurité : par nature le cerveau cherche constamment des éléments indiquant la sécurité. Malheureusement, le développement du type de situations évoquées en introduction peut rapidement contrecarrer ce processus et initier une sensation d’incertitude. La création de situations et d’espaces favorisant la prise de contrôle peut, alors, être particulièrement bénéfique. Éviter les changements radicaux, minimiser la pression exercée sur de nouvelles tâches ou encore développer une bonne communication peuvent activement participer à ce mécanisme.

– Le bien-être : face à de telles situations, les salariés touchés peuvent être émotionnellement et physiquement épuisés. Dans ce cas, il est important de répondre de manière efficace aux besoins variés. Par exemple, il peut être salutaire d’autoriser quelques jours de repos aux salariés concernés de manière à ce qu’il puisse prendre du recul, se reposer et récupérer. Ainsi, cela permettra de réduire le stress, de favoriser une meilleure santé mentale et physique pour éviter l’épuisement. Mais attention, à contrario, il est possible que certains salariés souhaitent maintenir leur rythme de travail habituel, cherchant à préserver une certaine routine. Encore une fois, l’objectif est d’accompagner au mieux chaque collaborateur en fonction de sa réaction à la situation.

– La neutralité : face à des thématiques aussi délicates, il est également important de rester vigilant aux potentielles tensions qui pourraient intervenir au sein des équipes. Via ses actions, le manager devra maintenir la neutralité politique et défendre en permanence la non-violence. Dans ce cas précis, connaître et mettre en pratique la théorie de l’escalade du conflit est un atout de taille.

La responsabilité du manager : maintenir un climat apaisé

Pour être le plus efficace possible dans vos fonctions, il est vital de respecter certaines règles de bases. La première et, sans conteste, la plus importante est avant tout de prendre soin de soi. Tout bon manager se doit de reconnaître ses difficultés afin de pouvoir y faire face et de chercher de l’aide si nécessaire. Si ce principe est appliqué sur sa propre personne, il sera d’autant plus simple de le mettre en pratique auprès de ses collaborateurs.
D’autre part, il est primordial de maintenir une communication active et un climat de confiance solide. De cette manière, vous pourrez plus aisément détecter les conflits avant qu’ils n’arrivent. Conjointement, vos salariés se sentiront d’autant plus en confiance si vous maintenez une confidentialité sur vos échanges. In fine, veillez à ce que votre équipe ait accès à des solutions efficaces pour les accompagner dans leur propre gestion émotionnelle.
Une fois de plus, le manager a un rôle clé à jouer : il est le pivot, le point d’union qui permet de maintenir un climat de dialogue et de cohésion au sein de l’entreprise. Et pour qu’il soit l’initiateur du retour au calme, il doit être formé pour gérer ce type de situations de plus en plus fréquentes. Il doit également pouvoir disposer d’outils adaptés (solutions de caring, de santé mentale) et pouvoir s’entourer d’experts pour aller plus loin si besoin.
Bien-etre des collaborateurs
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