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Réfugié économique, mais actif

Depuis mon arrivée, 2 mois de recherche, 2 mois de mission, j’aborde une troisième phase. Avec sérénité. La phase de recherche est aussi active que ce qu’elle devrait être en France. Mais elle est moins frustrante. Entre rendez-vous, démarches auprès des autorités, rendez-vous sociaux et rendez-vous de recrutement, activité de réseautage sur internet, cela représente facilement 10 heures par jour. La recherche est moins frustrante, on est mieux accueilli qu’en France. Par les recruteurs, par les entreprises, ou par les simples contacts sociaux. Qu’ils soient asiatiques ou français. Les Français qui vivent en Asie sont, dans leur immense majorité, bien plus disponibles qu’en France. Ce qui est positif, c’est que le signal renvoyé est clair et consistant : l’Asie est l’endroit où il faut être. Qui que l’on soit, quelle que soit son expérience, on trouve. Entre trois et six mois, en moyenne. Pour mon cas, mais il ne faut pas en faire une généralité, le réseau a payé. Pas les recruteurs, ni les annonces.

Année difficile pour l’Asie
à 5 % de croissance

La croissance tourne autour de 5%, le chômage entre 3 et 4% de la population active !  La situation des pays constituant cette zone est contrastée : Singapour est un cas à part, ni vraiment asiatique ni européenne, c’est là qu’on est le moins dépaysé. Au plan du dynamisme économique, la Malaisie, l’Indonésie, le Vietnam et la Thaïlande sont les pays qui explosent en ce moment. Puis les pays qui sont seulement au début de leur développement mais qui disposent d’un potentiel important : le Laos et le Cambodge. Le Myanmar (Birmanie) a pris du retard du fait du régime militaire qui la dirige, mais met les bouchées doubles. Les Philippines sont victimes d’une corruption endémique, mais le dynamisme économique est là. Toute opportunité d’emploi dans chacun de ces pays est bonne à prendre. L’essentiel est d’accumuler des expériences locales, et régionales, si possible.

Mon entreprise à 30 % de croissance,
et la pénurie de cadres

 L’entreprise qui m’emploie en Indonésie connaît un taux de croissance supérieur à 30% l’an. Ce n’est pas une exception. Evoluer dans un tel contexte est plus motivant que dans celui qui consiste à fermer des sites. L’imagination est au pouvoir. Anticiper ce que sera l’entreprise dans cinq ans, contribuer à faire les choix qui permettront de pérenniser cette tendance, et même, d’avoir un effet démultiplicateur sur l’action commerciale, est un challenge plus qu’enthousiasmant : hilarant ! Même si les choix portent sur des concepts très techniques : organisation sous ERP, cash pooling, croissance organique internationale, externalisation des fonctions support a l’étranger, politique de prix de cession et optimisation fiscale. Les limitations locales à toute stratégie de croissance, sont les ressources humaines. Les universités nationales peinent à fournir au monde économique les cadres dont il a besoin ; avec des taux de croissance aussi élevés, l’adaptation proportionnelle des moyens pédagogiques a forcement quelques guerres de retard. Tant mieux pour les expatriés ! Même si plusieurs pays mettent des freins à l’immigration occidentale, le besoin est là, et le vivier local insuffisant, plus en termes qualitatifs que quantitatifs. Pas facile de trouver un designer de mode, un comptable rompu aux normes IFRS ou à la mise en place de Hypérion, à Jakarta ou à Kuala Lumpur !

Profiter d’un des plus beaux
endroits au monde

Cette région est probablement un des plus beaux endroits au monde. Une expatriation réussie passe par une vie personnelle enrichissante – en famille. Singapour est très central : en trois heures de vol – à 150 euros l’aller-retour, pourquoi s’en priver ? – on se retrouve, au choix : à Bali, à Phuket, à Borobudur, à Angkor Wat, à Mandalay, ou à Bornéo, entre tigres et orang outan ! Sans parler des plages sublimes que je ne connais pas encore : 7 000 iles aux Philippines, 2 500 en Indonésie, il y a de quoi découvrir, pour quelques années ! Entre plages, civilisations, vieilles pierres et merveilles de la nature, il y a matière à s’émerveiller.