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Le Reporting RSE en voie d’émancipation de la conformité réglementaire

Soumises (73%) ou non (27%) au décret n°2012-557 du 24 avril 2012 relatif aux obligations de transparence des entreprises en matière sociale et à l’arrêté du 13 mai 2013 déterminant les modalités dans lesquelles l’organisme tiers indépendant (OTI) conduit sa mission, un peu plus de la moitié des entreprises respectent les exigences réglementaires. Pourtant, et c’est un signe d’une très nette maturité, un peu plus d’un tiers estime que la première raison de la mise en place d’un reporting est son inscription dans la logique de la démarche RSE engagée. 6 SAS non cotées ont mis en place un reporting (alors que le statut SAS n’est pas visé par les dispositions réglementaires).

Reporting RSE et méthodes

Comme pour la mise en œuvre des démarches RSE, le reporting extra-financier s’appuie sur des référentiels. Si 17 entreprises disent utiliser la GRI (dont 4 la GRI G4), seulement 7 sont en conformité avec les lignes directrices préconisées par ce référentiel ; l’usage des indicateurs GRI** pour la table de concordance art.225/ISO 26000/Pacte Mondial/Principes de l’OCDE… reste donc majoritaire et montre que les entreprises ont une marge de progression sur ce point. Sur le traitement des thématiques, le chapitre sociétal visé par le décret d’application de l’article 225 de la loi Grenelle 2 est le plus faiblement traité. Quant aux indicateurs, si 44% des entreprises choisissent leurs indicateurs en fonction de leur besoin de pilotage de la stratégie RSE, 2/3 d’entre elles associent des objectifs à quelques indicateurs. Concernant les outils et procédures de reporting, si le tableur Excel reste majoritairement utilisé par près de la moitié de l’échantillon, il fait l’objet de critiques sur le manque de traçabilité et la qualité des données collectées ; 23% utilisent une solution logicielle de reporting extra-financier. Les entreprises évoquent parmi les difficultés rencontrées, la difficulté de collecter l’information et la capacité à mobiliser les contributeurs. Des freins que l’on peut corréler à l’utilisation majoritaire d’Excel. Pour ce qui est de la vérification par un OTI, 75% des entreprises ont choisi leur CAC.

Du reporting à la publication des rapports

Le rapport dédié est utilisé par plus de la moitié du panel. Seulement 4 entreprises réalisent un rapport intégré et seulement 10% du panel fait évaluer son rapport par ses parties prenantes. Si 33 entreprises (71%) déclarent avoir mis en place un reporting pour communiquer concrètement leurs engagements à leurs parties prenantes, …seulement 21 entreprises (41%) utilisent leur rapport comme outil de dialogue avec leurs parties prenantes ! Si un tiers des entreprises est soumis à une notation extra-financière (dont 40% se soumettent volontairement), on constate que les relations avec les agences restent très procédurales ; ainsi, aucune entreprise n’établit de réel dialogue pour comprendre les attentes des agences de notation.

Conclusion de l’étude Tennaxia

Si la RSE est considérée comme un levier de performance par une majorité d’entreprises, le reporting extra-financier reste majoritairement un outil de constat, un outil de contrôle du passé et pas encore un véritable outil de pilotage de la performance supporté par des KPIs et des objectifs de progrès. Quant au rapport RSE, il est encore surtout vu comme un outil de communication plus qu’un outil de dialogue avec les parties prenantes.

*** Cette étude permet aux entreprises de mesurer leur maturité dans la mise en œuvre de leur stratégie RSE et leurs pratiques de reporting extra-financier, d’apprécier leur avancement dans le pilotage de leur performance RSE par rapport au marché et d’identifier leurs axes d’amélioration. L’échantillon se compose cette année de 48 entreprises (32 entreprises non cotées et 58% des répondants affichent un profil de grande entreprise.) contre 22 en 2013. Le nombre d’entreprises interrogées cette année 190 contre 145 l’année passée, avec 25% de retour contre 15% en 2013, peut être interprété comme un premier signal d’intérêt et de sa montée en puissance.
** Le Global Reporting Initiative (GRI)  établi en 1997  a pour mission de développer les directives applicables mondialement en matière de développement durable et de rendre compte des performances économiques, environnementales et sociales, pour des sociétés et  toute organisation gouvernementale ou non gouvernementale.  Ce référentiel comporte 79 indicateurs,  9 en économie, 30 d’environnement ,9 sur les droits de l’Homme,  14 pour relations sociales et travail décent, 9 concernant la responsabilité vis-à-vis des produits et 8 sur la société.