Ils vous encouragent, travaillent avec vous, vous aident à développer votre affaire, et pourtant si vous n’y prenez garde, ils peuvent se transformer en faux-amis. Zoom sur les faux-amis de l’entrepreneur, et comment prévenir les dégâts.

Votre associé a une vision différente et toute l’entreprise se trouve paralysée

Vous avez décidé de vous associer avec un vieil ami, ou un collègue ou professionnel pour mettre en commun vos compétences et moyens financiers et développer ensemble une opportunité de business… Qu’importe le contexte de la rencontre entre vous et votre associé. Pour éviter que votre association tourne au vinaigre et bloque sérieusement le développement de votre entreprise, prenez le temps de connaître le futur partenaire autrement que par le biais personnel. Rien ne prouve que votre beau-frère, aussi doué et débrouillard soit-il pour allumer le barbecue aux repas du dimanche, soit réellement un as de la gestion d’entreprise. Pour une collaboration à long terme, prenez les précautions suivantes :
– Mieux vaut partager la même vision d’entreprise : si vous êtes plutôt pour le réinvestissement et l’innovation permanents alors que votre associé recherche le gain à court terme, les décisions en assemblée générale risquent d’être souvent bloquées, sans parler du quotidien où chacune de vos actions respectives sera décriée et devra être négociée.
– Mieux vaut éviter la répartition des parts à 50-50 et prévoir dans l’idéal un tiers dans les statuts de la société pour trancher les décisions bloquées lors des assemblées générales.
– L’association avec un membre de votre famille est délicate, en cas de relationnel vicié cela peut impacter votre vie personnelle et vos repas du dimanche
– Plutôt que choisir votre associé en fonction de son caractère, regardez plutôt ses savoir-faire et savoir-être dans le cadre professionnel, et leur complémentarité avec les vôtres.
Lecture associée  L’art de choisir le bon associé pour réussir ensemble

L’expert-comptable : des conseils potentiellement inadaptés

L’expert-comptable compétent fait tout pour vous accompagner vers la croissance, mais il se peut que ses méthodes de travail et ses spécialisations ne correspondent pas à vos attentes. Avant d’opter pour tel ou tel partenaire, vérifiez  la nature des activités des sociétés qu’il suit. Certains cabinets d’expertise sont spécialistes des professions libérales, d’autres ciblent les startups… ce qui leur permet de maîtriser parfaitement les enjeux et contraintes propres au secteur d’activité suivi. Ensuite, regardez les spécialités des collaborateurs présents dans le cabinet, si vous anticipez des embauches, mieux vaut vous tourner vers une structure qui dispose d’un service de gestion des ressources humaines. Vérifiez également les modes de travail et de communication qu’il utilise avec ses clients. Certains cabinets se modernisent (Web, stockage Cloud, télé déclaration…) quand d’autres conservent des méthodes de suivi comptable traditionnelles. Enfin, quand certains experts partagent la vision du risque financier des startups et des nouveaux modèles économiques, d’autres y sont totalement imperméables. En bref, avant de vous engager avec un expert-comptable, veillez à valider :
– sa vision entrepreneuriale
– ses outils de travail et modes de communication
– ses spécialisations métiers
– les spécialisations de ses collaborateurs
Lecture associée Trouver le partenaire idéal en affaires, sinon jouer en solo !

Le partenaire commercial est-il vraiment fair play ?

Cela fait un certain temps qu’un partenaire commercial se rapproche de vous, de déjeuners en échanges de mails, il vous propose l’affaire en or : des prestations complémentaires pour une clientèle commune, une animation commerciale dans son local… Comme le cas de Florence, par exemple. Dirigeante d’une entreprise de formation en qualité environnementale, elle rédige une proposition commerciale pour animer mensuellement un espace de travail dédié aux architectes, notamment suite à l’appel du pied (insistant) du bailleur... Qui, finalement, décline la proposition, mais n’hésite pas à reprendre exactement les idées proposées par Florence. Aujourd’hui, c’est un concurrent et proche du bailleur qui anime cet espace. Il suit point par point le déroulé rédigé dans l’offre commerciale initiale.
Perte de temps, réflexions vaines, vol d’idées et de concepts… Ce type de situation est très courant dans le monde de l’entrepreneuriat, notamment pour les entreprises qui répondent à des appels d’offres, pour lesquels le réseau compte autant que les idées novatrices.
Pour éviter toute déconvenue,
– renseignez-vous en amont sur les autres entreprises qui se sont acoquinées avec votre futur partenaire. Serez-vous en concurrence ? Si oui, méfiance !
– si vous entendez la phrase « faites-moi une proposition écrite pour pouvoir en discuter ensuite », méfiez-vous encore, dévoilez le minimum tout en rédigeant suffisamment pour susciter l’envie (exercice difficile !). En bref, ne jetez pas vos meilleures idées à la tête de potentiels concurrents
– à tous les niveaux et dès que possible, faites jouer la confidentialité, l’exclusivité… Encadrez vos rapports par des contrats scrupuleusement validés par votre propre avocat.
Tout le monde n’est pas bienveillant ou tout simplement adapté à vos attentes et exigences de dirigeant. Le tout est de savoir identifier les personnalités avec lesquelles vous partagez une vision et des valeurs indispensables pour atteindre un objectif commun de développement.
Lecture associée Jeune entrepreneur : comment choisir votre banque