« Nous apprécions les services que quelqu’un nous rend d’après la valeur qu’il y attache, non d’après celle qu’ils ont pour nous. »
« L’avantage de la mauvaise mémoire est qu’on jouit plusieurs fois des mêmes choses pour la première fois. »
« Jadis le moi se cachait dans le troupeau ; à présent, le troupeau se cache encore au fond du moi. »
« Ce qu’il y a d’essentiel et d’inappréciable dans toute la morale, c’est qu’elle est une contrainte prolongée. »
« La vertu reste le plus coûteux des vices, il faut qu’elle le reste. »
« Nos défauts sont les yeux par lesquels nous voyons l’idéal. »
« Les singes sont bien trop bons pour que l’homme puisse descendre d’eux. »
« Atteindre son idéal, c’est le dépasser même coupé. »
« Nous ne nous sommes jamais cherchés – comment donc se pourrait-il que nous nous découvrions un jour? »
« Ce qui ne me détruit pas me rend plus fort. »
« Chaque homme cache en lui un enfant qui veut jouer. »
« Il est plus facile de renoncer à une passion que de la maîtriser. »
« On oublie sa faute quand on l’a confessée à un autre, mais d’ordinaire l’autre ne l’oublie pas. »
« A trop admirer les vertus des autres on peut perdre le sens des siennes propres tant et si bien qu’en ne les exerçant plus, on les oublie complètement sans recevoir pour autant celles des autres en compensation. »
« Vivre, c’est repousser quelque chose qui veut mourir. »
« Celui qui nie sa propre vanité la possède généralement sous une forme si brutale qu’il ferme instinctivement les yeux devant elle pour ne pas avoir à se mépriser. »

« L’homme est une chose qui doit être surpassée. »
« La jalousie qui se tait s’accroît dans le silence. »
« Tu dois devenir l’homme que tu es. Fais ce que toi seul peux faire. Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et le sculpteur de toi-même. »
« L’amitié naît lorsqu’on a pour l’autre une estime supérieure à celle qu’on a pour soi-même. »
« Accepter d’autrui qu’il subvienne à des besoins nombreux et même superflus, et aussi parfaitement que possible, finit par vous réduire à un état de dépendance. »
« Tous ceux que nous avons longtemps fait attendre dans l’antichambre de notre faveur finissent par fermenter et succomber à l’aigreur. »
« Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou. »
« Les pensées sont les ombres de nos sentiments. »
« Pour celui qui est très seul, le bruit est déjà une consolation.»
« Féconder le passé en engendrant l’avenir, tel est le sens du présent. »
« Le fanatisme est la seule forme de volonté qui puisse être insufflée aux faibles et aux timides. »
« Que dit ta conscience ? Tu dois devenir l’homme que tu es. »
« Ce qu’on fait n’est jamais compris mais seulement loué ou blâmé. »
« Les convictions sont des prisons. »
« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. »
« Le sérieux, ce symptôme évident d’une mauvaise digestion. »
« Le châtiment est fait pour améliorer celui qui châtie. »
« La volonté est, pour tout ce qui est passé, un méchant spectateur. »
« Toute forme d’absolu relève de la pathologie. »
« Le fourreau doré de la compassion cache parfois le poignard de l’envie. »
« On s’est mis d’accord pour considérer qu’avoir beaucoup de critiques, c’est un succès. »
« Il y a une innocence dans le mensonge qui est signe de bonne foi. »
« Les hommes aux pensées profondes, dans leurs rapports avec les autres hommes, ont toujours l’impression d’être des comédiens, parce qu’ils sont forcés, pour être compris, de simuler une superficie. »
« Limites de notre ouïe – On n’entend que les questions auxquelles on est en mesure de trouver une réponse. »
« Il est plus facile de s’arranger avec sa mauvaise conscience qu’avec sa mauvaise réputation. »
« C’est de nos vertus que nous sommes le mieux punis. »
« Il y a quelque chose à dire en faveur de l’exception, pourvu qu’elle ne veuille jamais devenir la règle. »
« Parler beaucoup de soi peut être un moyen de se dissimuler.»
« Tout acte exige l’oubli. »
« Ce n’est pas le moindre charme d’une théorie que d’être réfutable. »
« La libéralité n’est souvent qu’une sorte de timidité. »
« A lutter avec les mêmes armes que ton ennemi, tu deviendras comme lui. »
« Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour lui-même est un esclave, qu’il soit d’ailleurs ce qu’il veut : politique, marchand, fonctionnaire, érudit. »
« L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire.»
« Ce qui se paie n’a guère de valeur ; voilà la croyance que je cracherai au visage des esprits mercantiles.»
« Rêver de la vie, c’est justement ce que j’appelle : “être éveillé”. »
« Je fais cas d’un philosophe dans la mesure où il est capable de fournir un exemple. »
« Si nous nous trouvons tellement à l’aise dans la pleine nature, c’est qu’elle n’a pas d’opinion sur nous. »
« Qui voit peu voit toujours trop peu ; qui entend mal entend toujours quelque chose de trop. »
« L’art et rien que l’art, nous avons l’art pour ne point mourir de la vérité. »
« La foule est une somme d’erreurs qu’il faut corriger. »
« Qui trop combat le dragon devient dragon lui-même. »
« Ce qui me bouleverse, ce n’est pas que tu m’aies menti, c’est que désormais, je ne pourrai plus te croire. »
« Les plus grands naissent posthumes. »
« Parmi toutes les variétés de l’intelligence découvertes jusqu’à présent, l’instinct est, de toutes, la plus intelligente. »
« La connaissance tue l’action, pour agir il faut que les yeux se voilent d’un bandeau d’illusion. »
« Notre caractère est déterminé par l’absence de certaines expériences plus encore que par celles que l’on fait. »
« Atteindre son idéal, c’est le dépasser du même coup. »
« Parler beaucoup de soi est un moyen de se dissimuler. »
« Expérimenter, c’est imaginer. »
« Peu de gens sont faits pour l’indépendance, c’est le privilège des puissants. »