Le business plan serait-il condamné à disparaître ? C’est le discours tenu par la communauté des startupers outre-Atlantique qui y voient un document inadapté aux aléas de l’entrepreneuriat. Mon business plan à la poubelle ? Célèbre professeur à HEC Montréal, Claude Ananou dit oui et vous propose son approche SynOpp ou 7 questions clés pour créer.

Pourquoi le business plan est inadapté

Le business plan est un sacré exercice. Entre l’étude de marché à retranscrire, la mise en exergue des éléments forts du projet et tous les détails que nécessite la rédaction du document, vous utilisez un temps précieux. Pendant ce temps, votre marché évolue, de nouveaux concurrents gagnent du terrain. « Le business plan est trop long et trop conceptuel, souligne Claude Ananou, chef d’entreprise et professeur à HEC Montréal. En outre, il est censé prédire l’avenir d’une entreprise, à partir de variables passées, dans un présent en constante mutation. » Autant dire mission impossible !

Les fondamentaux de l’approche SynOpp

Voilà pourquoi cet expert en entrepreneuriat préconise une autre approche de la création d’entreprise : moins abstraite ; axée terrain ; devenir entrepreneur en entreprenant, non pas retranché derrière ses documents et ses calculs. L’approche SynOpp* propose une création d’entreprise « interactive » là où le business plan pousse à la réflexion avant l’action.
*SynOpp : du grec « syn » qui veut dire « ensemble » et « Opp » pour « Opportunités ».
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L’approche SynOpp : des « RDA » et 7 questions

Tout d’abord, Claude Ananou préconise sa démarche « RDA » qui veut dire « Réflexion – Décision – Action ». Pour chaque questionnement, même infime, l’entrepreneur doit décider et agir de suite en conséquence. De petites RDA en petites RDA, le projet se construit sur le terrain, non derrière les bouquins.  Ensuite, l’expert propose de valider la pertinence du projet en 7 questions clés :
1 – Quel est le besoin à combler ?
2 – Quelle est la cible principale, le segment de clientèle le plus facile à conquérir ?
3 – Quels sont vos avantages concurrentiels ?
4 – Grâce à quels éléments le projet est-il viable ?
5 – Quelles sont les incertitudes et les risques ? (une réglementation changeante, une obsolescence trop rapide des outils de production, un marché saturé…)
6 – Si vous ne récoltez aucun financement, comment allez-vous développer le projet dans sa version la plus simple ?
7 – Quel est le plan d’action pour développer l’entreprise ?
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Une démarche interactive

L’approche SynOpp répond aux mêmes types de questions que le business plan, mais la formalisation du document est synthétisée. En outre, la méthode RDA permet à l’entrepreneur de prendre des décisions terrain, au fur et à mesure et dès la phase d’émergence du projet.  Largement plébiscitée dans la Silicon Valley, l’approche SynOpp est chouchou des investisseurs qui ne manquent pas de piéger leurs candidats par ces questions. En France, nos réseaux de financeurs semblent plus réservés et concèdent toujours au business plan une place centrale dans les démarches de la création d’entreprise. À quand une évolution des mentalités ?
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