Il y a un an, une étude commandée par www.meteojob.com révélait que deux Français sur trois avaient peur le matin en allant au travail. Une « bureauphobie » alarmante alors que paradoxalement, le bien-être au travail apparaît comme une préoccupation majeure des entreprises. Mais de quoi avez-vous tellement peur ? Nous avons posé la question à des cadres de tous horizons.

Perdre votre job

Selon l’étude de Meteojob, près d’un salarié sur deux (45,2%) avait peur de perdre son emploi en 2014. Une véritable angoisse dont témoigne Damien, 36 ans, chargé de mission : « J’ai peur d’être viré. A force d’entendre parler quotidiennement du chômage dans les medias, on se dit que ça peut nous arriver ». L’ancien attaché parlementaire n’a pourtant jamais pointé chez Pôle Emploi et possède un très bon réseau. « Avoir un réseau n’est pas une assurance pour trouver du boulot, nuance-t-il. Cela aide mais cela ne garantit rien ». Pour lui, cette peur, due à la situation économique du pays, est « générationnelle ».
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Prendre la parole en public

Malgré quinze ans d’ancienneté dans sa banque, Sébastien, ingénieur en informatique, a toujours autant d’appréhension avant une prise de parole en public. « Lorsque je sais que je vais devoir prendre la parole en réunion, j’angoisse des heures avant, jusqu’à ce que mon intervention se termine ». D’une nature réservée, ce quadra doit véritablement prendre sur lui pour surmonter sa peur : « Je n’aime pas être au centre de l’attention. Quand toutes les têtes se tournent vers moi, je ne sais plus où poser mon regard. C’est très déstabilisant ». Même après avoir suivi une formation de deux jours pour maîtriser son trac en public, Sébastien continue à stresser.
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Ne pas être à la hauteur
de vos responsabilités

Quand Maïté a pris ses fonctions de cadre administratif d’un pôle médical en Isère il y a deux ans, elle était bien consciente des enjeux. « L’objectif, c’est que les gens soient bien soignés et je ne peux pas me permettre de prendre une mauvaise décision », expose cette cadre A de 29 ans, bien souvent livrée à elle-même lorsqu’il s’agit de faire des choix. « La pression ne vient pas de mon chef mais des réalités de terrain et du budget restreint. Je suis obligée de composer dans mon coin ». Une solitude qui l’empêche d’être sereine lorsqu’elle doit trancher sur des sujets, parfois lourds, avec des nuits blanches à la clé.
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Etre harcelé(e) sexuellement

Véronique, ingénieur produit, travaille dans un milieu d’hommes. Et des réflexions déplacées, elle en entend : « Quand on te fait remarquer que tu as mis une jupe aujourd’hui ou qu’on te parle de ta silhouette ou de ton maquillage, ça met vraiment mal à l’aise », raconte cette trentenaire au physique plutôt avantageux. Tabou, le sexisme au travail est pourtant très courant si l’on en croit une enquête de 2013 du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle (CSEP) : 80% des salariées interrogées seraient régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes. Pas étonnant de les redouter.
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Sombrer dans le bore-out

« Tous les matins, quand j’arrive au bureau, j’ai peur de m’ennuyer ». Quand Karine se rend à sa rédaction à Paris, l’enthousiasme n’y est pas. A 43 ans, cette journaliste expérimentée dit connaître son travail par cœur. « Il n’y a plus de surprise ! Je maîtrise les outils techniques comme le reste ». Cantonnée au bureau, Karine ne va plus « sur le terrain », source d’adrénaline. Elle n’en est pas encore au bore-out, ce mal du 21ème siècle qui ronge insidieusement de nombreux cadres qui s’ennuient et par conséquent, qui ne s’épanouissent pas. Mais elle doit trouver elle-même ses sources de motivation pour garder le cap… Au risque de tomber dans la déprime.
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